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EAN : 9782226136305
272 pages
Albin Michel (10/03/2004)
5/5   1 notes
Résumé :
Le christianisme est entré dans une crise profonde au moins dans les pays développés : crise de la croyance, de la pratique, de la « vie chrétienne ». Le résultat en est une désaffection globale alors qu'il existe dans le même temps une réelle quête de sens dans le public et que le christianisme, après tout, reste le fondement de notre culture.
À partir de sa double position de prêtre catholique et de psychanalyste jungien, John P. Dourley cherche à comprendr... >Voir plus
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Une conception de la foi fondée sur la "conscience mandalique", soit l'idée d'un centre créatif dans la psyché capable de donner naissance à tous les contraires sis sur la circonférence de la conscience humaine, constituerait à l'évidence une bien moindre menace pour la survie de l'humanité qu'une foi identifiant un seul et unique point sur la circonférence à l'absolu et à la totalité des possibilités propres au cercle -ce que fait effectivement le monothéisme. Celui qui expérimente la foi mandalique n'a aucune difficulté pour reconnaître la présence immédiate de l'absolu (Dieu, le Soi ou tout autre nom) en chaque vie humaine. Porté par son expérience personnelle, le détenteur d'une telle foi peut alors apprécier la forme donnée à cette présence universelle par la tradition dans laquelle il est né, et chercher les compléments nécessaires dans d'autres traditions sans avoir l'impression de trahir la sienne. (....)
Une telle foi, au vrai, permettrait de saisir les points de vue religieux différents, voire conflictuels, comme des expressions relatives quoique précieuses de la propension humaine à créer du divin. Dans la mesure où les autres religions ne constituent plus une menace pour la nôtre, il n'est plus besoin, en principe, d'exterminer ou de convertir leurs adeptes.
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En fait, sa psychologie suggère avec la plus grande force, que le Soi, en présidant à ce dialogue, cherche une conscience parfaitement autonome, vitale et équilibrée en raison de sa coopération avec des dieux en quête d'incarnation.
Une telle perception de la psyché montre le caractère inéluctable de la religion et, en relativisant ses manifestations, contribue à faire d'elle une énergie plus intégrante. En effet, quel que soit le degré d'emprise d'une foi religieuse ou politique, la psychologie jungienne offre à ses victimes l'espoir libérateur d'un abandon de la foi en identifiant la base archétypique de son emprise, ce qui permet de l'affaiblir. De cette manière, elle relativise toute croyance en la considérant uniquement comme l'expression de telle énergie ou de telle valeur et en la confrontant à d'autres contre-valeurs de même importance. Saisie dans cette perspective, la foi est susceptible d'être transcendée par le pouvoir qui lui a donné naissance. Pour nous résumer, adhérer sans restrictions à une religion perçue comme épuisant toutes les possibilités religieuses de l'humanité constitue un affront à la maturité aussi grave que de passer une vie entière sous la tyrannie contraignante d'un seul et même rêve.
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Pour Jung, la religion n'est autre que l'expérience d'une relation continue et vivifiante avec l'inconscient. Et les religions institutionnelles n'existent qu'en tant que médiations de cette expérience. Lorsqu'elles font leur travail avec succès, Jung préfère, pour ainsi dire, ne pas réveiller le chat qui dort. C'est seulement lorsqu'elles échouent, fût-ce en partie, à fournir une médiation satisfaisante qu'une relation directe et consciente avec l'inconscient devient nécessaire; et cette demande est alors effectuée par la psyché elle-même dans l'intérêt de la santé spirituelle.
D'où l'importance que Jung attache à la restauration de ce qu'il appelle la vie symbolique. Il souhaite du reste que les Eglises elles-mêmes reconnaissent la vie symbolique comme une expression de l'inconscient. Selon lui, le recouvrement du sens symbolique, et la sensibilité à l'inconscient qu'implique un tel processus, permettraient aux dites Eglises d'expérimenter à nouveau la vitalité de leurs symboles et de renforcer ainsi leur capacité à transmettre une partie de cette vitalité dans la culture environnante.
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Pour que les valeurs propres à la "bonne nouvelle" jungienne soient saisies dans toute leur ampleur, il convient d'affronter directement les cavaliers de la mort. Jung nous les désigne. Voici la foi, l'espérance et la charité drapées dans des certitudes politiques et religieuses, chevauchant vers une mort glorieuse au nom de leurs différentes révélations. Si ces ennemis de l'humanité sont désarçonnés sur le plan intérieur, la complétude personnelle et l'ample compassion si capitales dans la psychologie jungienne peuvent alors refaire surface. Mais leur désarçonnement n'est pas chose facile, notamment lorsqu'on se souvient qu'ils chevauchent à bride abattue et sans opposition dans le monde intérieur, d'où ils peuvent déchaîner leurs forces mortifères.
Jung aurait pu difficilement cerner notre dilemme avec une plus grande précision. La balle est à présent dans notre camp.
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C'est dans cette sphère même -les réflexions sur les sources psychiques de la religiosité humaine- que le travail jungien se révèle capital pour la survie de l'humanité. Jung demande en effet à cette humanité d'admettre qu'elle est religieuse jusqu'au plus profond du coeur. Mais il accompagne cette demande d'un avertissement : si la nature humaine n'accepte pas cette part d'elle-même, combien discordante et meurtrière, la logique de la transcendance s'exprimera en définitive sous la forme d'une solution finale -celle-là même qu'exige toute révélation ultime.
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