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Laurent Barucq (Traducteur)
EAN : 978B0CTDLKWRS
496 pages
Le Cherche midi (28/03/2024)
5/5   1 notes
Résumé :
Un tableau passionnant et inédit des Templiers : aussi palpitant et addictif qu'une série !
1119, Jérusalem. Après la première croisade, une troupe de chevaliers désœuvrés décide de fonder un nouvel ordre religieux. Ce sont les premiers templiers, des guerriers d'élite faisant vœu de pauvreté et se donnant pour mission de protéger les pèlerins chrétiens lors de leur voyage en terre sacrée.
Durant les deux siècles qui vont suivre, cet ordre deviendra le... >Voir plus
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le 15 novembre 1305, la moitié de la chrétienté semblait s’être réunie dans la ville de Lyon. Princes, ducs, comtes, cardinaux, abbés et archevêques : la ville grouillait de dignitaires et de citoyens désireux d’assister à un spectacle qu’on ne voyait qu’une fois dans une vie. Des ambassadeurs en habits épiscopaux colorés étaient arrivés d’Angleterre et d’Aragon chargés de centaines de livres de cadeaux. Le roi de France et ses deux frères étaient venus accompagnés de leurs suites élargies. De nombreuses langues résonnaient dans les rues. Tout ce beau monde était rassemblé dans la basilique de Saint-Just pour assister au couronnement de Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux, en tant que pape Clément V.
Lyon était fractionnée en une mosaïque de juridictions, coincée depuis longtemps entre son allégeance à l’empereur du Saint Empire et au roi de France. En 1305, elle penchait de plus en plus vers la France. Par une fraîche matinée, le 15 novembre, il ne faisait aucun doute que certains des maîtres de la ville avaient davantage de raisons de se réjouir que d’autres : un pape né et élevé en Gascogne venait d’être couronné devant l’élite de la noblesse française, sous le regard approbateur du roi. C’était un bel exploit, ainsi qu’un gros indice quant à l’implication française à venir dans la papauté de Bertrand. L’époque où les papes détalaient de peur devant les Hohenstaufen ou s’inclinaient face aux intérêts des influentes dynasties aristocratiques italiennes touchait à sa fin ; désormais Dieu souriait surtout au royaume de l’oriflamme et de la fleur de lys.
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On procédait déjà à l’évacuation des femmes et des enfants sur les docks, mais la mer agitée rendait difficile la tâche de faire sortir les vaisseaux du port. Tous ceux qui restaient dans la ville savaient qu’ils ne pouvaient espérer aucune pitié. L’armée assiégeante était commandée par le nouveau sultan mamelouk, al-Ashraf Khalil, qui avait accédé au trône en 1290. Il avait récemment écrit à Guillaume de Beaujeu pour se présenter avec immodestie mais de façon assez précise comme :
« Le Sultan des Sultans, le Roi des Rois, le Seigneur des Seigneurs […] le puissant, le terrible, le fléau des rebelles, le chasseur de Francs, de Tartares et d’Arméniens, qui prend les châteaux des mains des mécréants, Seigneur des deux mers, gardien des deux lieux de pèlerinage. »
C’était le genre d’homme à surnommer ses catapultes Furieuse et Victoire. Il ne connaissait ni la clémence ni la grâce.
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Pierre de Montaigu se jeta au sol et embrassa les genoux de l’empereur. Autour de lui, les soldats et les citadins hurlèrent de joie. Nous étions en septembre 1228, et toute la ville d’Acre s’était rassemblée pour voir l’arrivée en Orient de Frédéric II de Hohenstaufen, le plus puissant des princes de l’Ouest, accompagné d’une flotte de soixante-dix galères et de milliers d’hommes. Même le sultan égyptien marqua le coup en envoyant au prestigieux visiteur de l’or et de l’argent, des soieries et des bijoux, et tout un tas d’animaux rares dont des chameaux, des éléphants, des ours et des singes. La Terre sainte avait reçu de nombreux invités exceptionnels au fil des ans, mais peu étaient aussi illustres que Frédéric, empereur du Saint Empire, un homme doté d’un tel sérieux et d’un tel intellect que ses admirateurs l’appelaient stupor mundi : la merveille du monde.
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Principium fini solet impa sepe uidere
Souvent la fin n’est pas à la hauteur du commencement
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Par une rude matinée d’automne à Jaffa, les pèlerins sortirent de l’église. Ils furent immédiatement entraînés par une foule qui fonçait vers la mer, attirée par une affreuse cacophonie : le bruit des planches de bois qui craquaient et, à peine audibles derrière le rugissement du vent et le grondement des vagues, les cris d’horreur des hommes et des femmes terrifiés luttant pour leur survie. Une violente tempête, qui montait depuis la veille, s’était abattue durant la nuit, et une trentaine de bateaux amarrés sur la plage escarpée de Jaffa bringuebalaient sur des montagnes d’eau. Les plus gros et les plus robustes navires se voyaient arrachés de leur point d’ancrage, envoyés contre des rochers tranchants et s’enfoncer dans les bancs de sable jusqu’à ce que, d’après les paroles d’un témoin, tout fût « réduit en miettes par la tempête».
La foule sur le rivage observa, impuissante, les marins et les passagers qui se faisaient balayer sur les ponts. Certains essayèrent de se maintenir à flot en s’accrochant à des morceaux de mâts et d’espars, mais la plupart étaient condamnés. « Certains, tandis qu’ils s’accrochaient, furent coupés en deux par les restes de leur propre navire, écrivit le témoin. D’autres, qui savaient nager, se jetèrent volontairement dans les vagues, et bon nombre d’entre eux périrent. » Les cadavres commençaient à s’échouer sur la rive, portés par la marée. Le nombre de morts finirait par monter à mille, et seuls sept navires survivraient à la tempête. « Le plus grand malheur en un seul jour que personne n’en vit jamais », écrivit le pèlerin. C’était le lundi 13 octobre 1102.

(INCIPIT)
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