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Faut-il lire un livre avant son adaptation cinématographique ou pas ? Eternel débat que je n'ai toujours pas tranché, un peu comme le capitaine Haddock qui ne s ait toujours pas s'il doit dormir la barbe sous la couverture ou par-dessus, ah ah !

Dans ce cas précis, j'ai vu le film d'Almodovar, La Piel que habito, avant Mygale dont il est très librement adapté, en fait plutôt une réécriture encore plus transgressive et troublante.

Sûr que je connaissais du coup le ressort de la relation haine - attirance unissant Richard, le chirurgien démiurge omnipotent à Eve qu'il séquestre. Mais qu'importe, le roman est tellement réussi que je n'ai jamais eu le sentiment de perdre quelque chose.

Tout pourrait être grandiloquent et grotesque dans cette intrigue et pourtant, elle est juste génialement démente jusqu'à sa réjouissante fin moralement incorrecte. L'art du récit de Jonquet est tel qu'il instille un malaise permanent qui dévérouille nos sens, le lecteur devient attentif aux moindres détails, développant une hypersensibilité de peur de perdre une miette de ces fascinantes pages où tout n'est qu'ambiguïté.
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Après deux lectures en demi teinte, je suis heureux de pouvoir dire que le troisième titre aura été le bon !
Mygale est un livre étonnant au scénario brillant, bien sûr le thème de la séquestration n'est pas original en soi, mais le machiavélisme de cette intrigue est d'une belle inventivité.
J'aime être bousculé, et j'adore être surpris ce qui devient de moins en moins fréquent. Ici tous les ingrédients sont présents pour nous faire passer un bon moment de lecture jusqu'à la toute dernière ligne (ça aussi j'aime !).
Une histoire glauque, un enlèvement (pourquoi ?), une longue séquestration, des personnages ambigus et détestables, des motivations mystérieuses et de la méchanceté, l'auteur avec des thèmes classiques va pourtant nous jouer une belle improvisation en 150 pages (à peine 100 en numérique).
Il s'agit d'un roman chorale à quatre voix, Alex le truand en fuite après un braquage qui a mal tourné, Vincent, enlevé et séquestré par "Mygale", son geôlier et tortionnaire, et enfin Richard, chirurgien de renom qui entretien des relations toxiques avec Eve, sa maîtresse soumise et cloitrée.
J'ai apprécié le mystère et l'ambiguïté savamment distillés, mais j'ai surtout apprécié la maestria de l'ensemble, la cohérence ainsi que la crédibilité des personnages, sans oublier un suspense efficace et une fin digne de ce nom.
Il me reste à parler du style, très bon, et du rythme impeccable. Pour conclure il s'agit d'une très bonne pioche, prochain RDV : le manoir des immortelles.
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Richard Lafargue est un brillant chirurgien. Il aime se montrer en public au bras de la jeune et jolie Eve. Mais, celle-ci n'est pas celle que l'on croit. Celle que l'on pense être sa femme n'est finalement que son objet, qu'il séquestre depuis plusieurs années dans son manoir et pour qui il éprouve autant d'attirance que de d'aversion. Il s'occupe bien d'elle, mais pour autant la drogue à l'opium, et la fait se prostituer. Entre ces deux êtres, un lien très fort est tissé.
Alex, lui, est un malfrat. Braqueur de banque et petite frappe, il a les flics à ses trousses depuis qu'il a tué un gendarme lors d'un cambriolage.
Quant à Vincent, il nous raconte son histoire, enfermé entre quatre murs, menotté et enchainé. Il y a quatre ans, il s'est fait pourchassé et traqué par un homme. Depuis, celui-ci le retient prisonnier. Surnommé La mygale par ce dernier, cet homme le maintient malgré tout en vie.
Quatre destins qui vont inévitablement finir par se croiser....dans bien d'étranges circonstances...

Totalement ingénieux et diabolique, Jonquet tient son lecteur en haleine jusqu'aux toutes dernières pages. Judicieusement construit, ce roman en trois parties fait la part belle au suspense et dévoile une intrigue des plus machiavéliques. Jonquet jongle parfaitement entre les différents narrateurs et les scènes de flash-back s'intègrent pertinemment. Ecrites à la deuxième personne du singulier, celles-ci impliquent d'autant plus le lecteur dans le sentiment de soumission et de captivité.
Un huis clos oppressant dont on ne ressort pas indemne.

La mygale m'a prise dans ses filets...
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J'ai toujours été intriguée par le film de Pedro Almodovar " la piel que habito " ce film sur le thème de la vengeance me fascine, elle y est implacable, effroyable et particulièrement perverse. ...je me suis toujours demandée de quel esprit tordu cette histoire était sortie. ...j'ai trouvé récemment le coupable : Thierry Jonquet !!!!
En effet, quelle surprise, quand au milieu de ce livre, je me suis rendue compte que c'était de lui qu'était adapté le film.
Autant le film insiste plus sur les aspects techniques de la vengeance, autant le livre met plus l'accent sur la personnalité
des trois personnages.
Amateurs de récits troublants , dérangeants, étranges. ..vous allez être comblés.
J'en suis encore épatée , de voir qu'en si peu de pages ( environ 150 ) l'auteur arrive à mettre en place une histoire aussi complexe et diabolique !
Pour ceux qui ont vu le film , pas de soucis , les deux histoires évoluent en parallèle , jusqu'à la fin on arrive encore à être surpris.
Quel bon moment passé à lire ce livre....bref , mais intense !!!!
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Thierry Jonquet, telle une mygale tissant sa toile, construit un piège infernal et sans issue où s'empêtrent ses héros sous notre regard incrédule et ébahi.

Alex et Vincent, deux copains de classe, deux petits voyous, vont commettre un crime presque par distraction. Un crime qui est le début d'un enchaînement diabolique pour les deux jeunes gens qui trouvent sur leur chemin leur maître. Un être à l'autre bout de l'échelle sociale qui applique la loi du talion avec une terrible et grotesque perversité.

Absolument fascinant et addictif, ce petit roman a tout des grands romans noirs. En montrant l'ignoble vengeance d'un père, Thierry Jonquet illustre ce qu'est la haine à l'état pur, quand elle n'a plus aucune limite. Une belle découverte que je ne mettrais pas entre toutes les mains.
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Pour ma première lecture de 2019, j'ai été servi! J'ai pioché ce petit noir bien corsé de Jonquet, dans ma caisse de Gallimard-Série Noire, Carré Noir, Poche Noire et Folio Policier.
En commençant le bouquin, j'ai cru que l'imprimeur avait mélangé deux récits de deux auteurs... Et puis non. Thierry Jonquet défile un récit malin où le lecteur se gratte la tête avec ce plaisir d'être emmené dans trois fils différents. Trois tunnels de métro obscurs, dont on ne sait s'ils auront une station de correspondance.
J'étais sur mes gardes, avec le souvenir encore vivace de la Bête et la Belle.
Mais Jonquet m'a encore eu, dans le final époustouflant de sa glauque histoire. Une histoire de haine, de folie et de vengeance au-delà de l'entendement.... Et l'auteur s'y entend, dans la description détaillée de certaine opération chirurgicale!
Comme quoi, Thierry Jonquet fait bien partie de cette élite du roman noir français.

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Richard Lafargue, un brillant chirurgien esthétique.

Alex Verni, apprenti voleur qui tente son premier coup en solo et qui flingue un flic.

Vincent Moreau, l'ami d'Alex qui a disparu de la surface de la terre.

Un trio de choc. Mais je n'oublie pas Ève, sublime Ève qui reste cloisonné dans la villa de Richard, qui joue du piano à poil et qui m'émeut à un point que tu ne peux imaginer.

Je me verrai bien dans la peau de Richard. Je suis brillant et talentueux, totalement pervers avec des tendances sadiques. Il prostitue la belle Ève pour pouvoir mieux zyeuter ses ébats. Mais lorsque la belle Ève, de son piano, se retourne vers moi, cuisses écartées et pianotant sa chatte, je ne peux plus rien faire… Non Richard c'est pas moi…

Alex, mon petit Alex. Un gars qui boit des canettes de bière en tee-shirt et en caleçon, dans une petite maison de campagne dans le Sud. le soleil, la bière, la détente quoi. Il a tué un flic, et alors. Il n'avait qu'à pas se mettre dans son chemin qui va du guichet à la sortie de la banque. Son premier coup en solo. Oui, mais il s'est quand même pris une balle dans le gras de la cuisse, le gars. Pas très futé. Ce type ne peut pas être moi…

Vincent Moreau. Lui, je l'aime bien. Il passe la totalité du roman entièrement nu, attaché par deux grosses chaines. Oui, ça me correspond, cette tendance sadomasochiste. Souffrir, nu et enchainé, à la merci d'une bonne âme charitable. Je m'y verrai bien dans sa peau. Sauf que je pressens que ça va mal finir. Être nu, c'est pas une vie. Certes, socialement, on peut grimper quelques échelons, mais ça a ses limites.

Et si je devenais simplement la belle Ève, la si belle héroïne de ce roman à scalper le souffle.

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Un thriller noir très noir court mais efficace.
Je me suis sentie la proie dans la toile d'araignée de l'auteur. Pas le temps de souffler ni espérer m'enfuir. Je n'ai pu que tourner les pages avidement limite en panique.
Il y a d'abord ce couple bizarre formé par ce grand chirurgien esthétique et sa femme Eve. Quand la belle Eve n'accompagne pas son mari à des dîners mondains, elle est enfermée à triple tours dans ses appartements. Malaise.
On suit aussi Alex un voyou qui est en cavale après un braquage qui a mal tourné.
Enfin, on suit les confidences de Vincent un jeune homme qui a été kidnappé et est séquestré nu, enchaîné.
Tous ces personnages vont finir par se croiser.
Thierry Jonquet a su distiller l'angoisse dans chacune de ses lignes, le suspense dans ce terrible huis clos. Une histoire tragique où la haine comme la vengeance sont à leur paroxysme.
Lecture qui ne laisse pas indemne.

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Cette histoire est terrible, diabolique, c'est le moins que l'on puisse dire.
Thierry Jonquet nous plonge dans une histoire machiavélique qui nous glace.
Le désir de vengeance mène le chirurgien Richard Lafargue à commettre un acte odieux, impensable et irréparable. On est ici dans un univers de folie, un univers cauchemardesque.
Thierry Jonquet nous laisse dans le flou, dans l'incertitude, dans le questionnement mais aussi dans l'angoisse durant toute la durée de la lecture.
Il nous faut vraiment attendre la fin pour tout comprendre, fin qui reste ouverte...
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Challenge ABC 2016-2017

« Mygale » m'a engluée dans sa toile, emberlificotée dans la trame de ses trois récits tissés en direction d'un point de convergence qui n'est dévoilé que tardivement.
Richard et Eve, lui chirurgien plastique renommé et donc riche, elle belle jeune femme sans histoire, au sens où elle semble sortie de nulle part. Un couple glamour comme on en voit dans les cocktails de Madame l'Ambassadeur, épatant la galerie. Pourtant, vue des coulisses, leur relation est en réalité un jeu ultra-malsain entre dominant et dominée, entre un savant fou et sa créature, entre un sujet et un objet.
Alex, petit truand minable et pas très futé, se planque dans une bicoque au fond des bois depuis que son casse du siècle a tourné court, se soldant par la mort d'un flic et une vilaine blessure pour notre braqueur.
Vincent, vingt ans et quelque, se retrouve pris au piège d'un homme qu'il surnomme « Mygale ». Il est emprisonné depuis des mois, sans savoir pourquoi, dans des conditions d'abord sordides et humiliantes, puis de plus en plus confortables, voire luxueuses, à mesure que « Mygale » lui administre son étrange poison.

Le lien entre ces trois récits ? Personnellement je n'ai rien vu venir avant qu'on ne me mette la réponse sous le nez. Une histoire d'aliénation de personnalité au service d'une vengeance machiavélique, cruelle, totalement sadique, complètement immorale.
Le style n'a rien de remarquable, la psychologie des personnages n'est pas très fouillée, l'intrigue est peu vraisemblable, il n'empêche qu'il s'en dégage une sensation de malaise permanent.
Un peu trop dérangeant à mon goût, mais j'apprécie néanmoins l'originalité et la construction maîtrisée de cette toile de « Mygale ».
Adapté au cinéma par Pedro Almodovar sous le titre « La piel que habito ».
Lien : https://voyagesaufildespages..
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