Challenge ABC 2016-2017
« Mygale » m'a engluée dans sa toile, emberlificotée dans la trame de ses trois récits tissés en direction d'un point de convergence qui n'est dévoilé que tardivement.
Richard et Eve, lui chirurgien plastique renommé et donc riche, elle belle jeune femme sans histoire, au sens où elle semble sortie de nulle part. Un couple glamour comme on en voit dans les cocktails de Madame l'Ambassadeur, épatant la galerie. Pourtant, vue des coulisses, leur relation est en réalité un jeu ultra-malsain entre dominant et dominée, entre un savant fou et sa créature, entre un sujet et un objet.
Alex, petit truand minable et pas très futé, se planque dans une bicoque au fond des bois depuis que son casse du siècle a tourné court, se soldant par la mort d'un flic et une vilaine blessure pour notre braqueur.
Vincent, vingt ans et quelque, se retrouve pris au piège d'un homme qu'il surnomme « Mygale ». Il est emprisonné depuis des mois, sans savoir pourquoi, dans des conditions d'abord sordides et humiliantes, puis de plus en plus confortables, voire luxueuses, à mesure que « Mygale » lui administre son étrange poison.
Le lien entre ces trois récits ? Personnellement je n'ai rien vu venir avant qu'on ne me mette la réponse sous le nez. Une histoire d'aliénation de personnalité au service d'une vengeance machiavélique, cruelle, totalement sadique, complètement immorale.
Le style n'a rien de remarquable, la psychologie des personnages n'est pas très fouillée, l'intrigue est peu vraisemblable, il n'empêche qu'il s'en dégage une sensation de malaise permanent.
Un peu trop dérangeant à mon goût, mais j'apprécie néanmoins l'originalité et la construction maîtrisée de cette toile de « Mygale ».
Adapté au cinéma par Pedro Almodovar sous le titre « La piel que habito ».
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