Un recueil de poèmes ne peut se décrire, alors je vais me servir des mots de l'auteur :
" Ces poèmes, je les ai écrits, pour la plupart, à Bordeaux, pendant le mois d'octobre 1998. [.......] Je disposais d'une petite maison, simple et confortable, dans un quartier tranquille. Peu de passants dans la rue étroite, bordée de murs de pierre blanche, en dehors des enfants, étrangement paisibles, eux aussi, qui fréquentaient une école proche. Les cimes de quelques arbres révélaient la présence de jardins clos. Une herbe rase poussait entre les pavés. Solitaire, je me partageais entre mon travail d'écriture sur un roman, qui progressait avec lenteur, et des rencontres avec des publics divers.
Cette maison - ma maison pour un mois - je l'appelais secrètement "la maison du poète", et tel fut le titre du premier poème que j'y écrivis pour évoquer ce lieu que j'aimais et les longues journées consacrées à la littérature, la lecture, la rêverie. le premier poème, comme s'il avait provoqué un appel d'air, suscitait d'autres poèmes ; des thèmes qui me sont chers se mêlaient, se prolongeaient ; la simplicité de mon existence présente me suggérait, par contagion, une simplicité de ton et de style. Parfois, je renouais avec la rime, très librement, avec affection et humour. Je songeais surtout à de jeunes lecteurs, peut-être parce que j'avais souvent l'occasion de m'entretenir de littérature et particulièrement de poésie avec des écoliers et des collégiens. "
Mon avis : Régulièrement dans une médiathèque, s'il est une tâche ingrate à accomplir, c'est bien celle que l'on nomme le désherbage. Il s'agit de supprimer les ouvrages qui n'attirent plus le public et qui ne sortent plus des rayonnages, encombrant une place pour de nouveaux documents et en rendant d'autres presque invisibles parce que trop "serrés". On appelle cela les mettre au pilon. Je me suis donc livrée à ce triste exercice et c'est ainsi que j'ai découvert ce petit recueil de poèmes de
Jean Joubert. La façade de la maison de la première de couverture m'a fait penser à certaines masures que j'aime beaucoup dans un petit village du Vaucluse. Impossible de mettre cet ouvrage au pilon sans le lire. Les vingt-sept poèmes qui le composent parlent de choses simples de la vie quotidienne de tout à chacun, ils sont très accessibles dès le cours moyen. Simplicité donc mais aussi délicatesse : une invitation à ouvrir grands les yeux sur notre environnement personnel pour ajouter des petits bonheurs de sensation et de perception dans nos journées bien trop souvent traversées de façon aveugle. Une chose est sûre, c'est que je vais sortir cet ouvrage du rayon enfant et le proposer aux adultes pour essayer de lui donner une seconde chance ! et, à mon sens, il la mérite.
Public : à partir de neuf - dix ans mais sans aucune autre limite d'âge.