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EAN : 9782070234318
Gallimard (08/11/1951)
3.4/5   5 notes
Résumé :
Recueil d'aphorismes publié en 1939. Jouhandeau y fait oeuvre de moraliste.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le vrai blason de chacun c'est son visage
MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 96

C'est un grand danger que d'avoir un trop bel habit ou un très beau profil. On risque de ne pas exiger de soi autre chose.
MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 97

Le bonheur dépend d'une des attitudes possibles de l'âme à l'égard de son plaisir.
Beaucoup de gens n'aiment pas le bien qu'ils font : la vertu peut être une forme de désespoir : certains prêtres sans joie, à la bouche amère, en sont la vivante image.
Mieux serait de dire que la pratique de la vertu n'exclut pas plus que le vice désespoir
MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 119

Ni la richesse ni le luxe ni la puissance. La pauvreté, la simplicité, l'humilité pour que l'âme rayonne.
MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 122


Je pense qu'il y a trois réalités : le temps, l'éternité et les âmes qui participent de l'un et de l'autre.
Je pense qu'il y a pour chaque âme 3 réalités : l'éternité le temps est elle-même qui participe de l'une et de l'autre.
le temps s'écoule impersonnellement et qui s'abandonne à lui sera emporté par lui et ne gardera presque rien de soi ni pour soi.
celui qui vit dans l'Eternel échappe au temps et à soi-même.
Accident rare qu'une âme se refuse au temps et à l'éternité à la fois et se demeure fidèle à elle-même seule : seule solitude
MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 122

Si étroite que soit les limites ou Dieu m'enferme, j'y demeure libre.
bien plus, ce sont mes propres limites, celle que Dieu m'impose, qui me délivrent.
L'être infiniment influençable que je suis a-t-il un moyen de se dérober au circonstances ?
Dieu nous impose les circonstances, mais non l'acte, le "oui" ni le "nom" et encore avons-nous quelquefois le pouvoir de déranger les circonstances.
MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 123

L'action est incompatible avec un certain degré de sagesse. pour agir il faut être assez ignorant ou inintelligent. Qui serait tout et comprendrait tout croiserait les bras et se tairait, en souriant. une action quelconque à partir d'un certain potentiel de gravité et d'efficacité, dans la mesure où elle inquiète ou rassure, singulièrement ressemble à un crime, à une infamie, ou à une bévue, un défaut d'attention, à un manque de jugement, à une erreur d'imagination ou un écart de sensibilité confinant à la folie, à un accident d'ordre moral dû à une exaltation momentanée ou à une dépression.
Chez le sage elle relève de la catastrophe.
MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 127

Ce n'est ni l'illusion de la connaître, ni le droit de l'exiger qui créent l'intimité, ni la durée, ni la familiarité des rapports, pas même le partage ni aucun échange de volupté ; ni l'amitié ni l'amour ne la supposent nécessairement et rien n'est plus désirable.
C'est sur la communauté d'un secret qu'elles se fonde et une complicité l'achève.
L'intimité c'est l'abandon absolu, l'absence de repli.
MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 139

L'intimité ne commence que là où il n'y a plus d'amour propre et ne s'achève peut-être que dans une commune abjection.
MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 139

La volupté à un certain degré, c'est déjà l'Enfer, la bouilloire, la chaudière. Tout l'être, ce qui est hors de lui et ce qui est en lui se transforme peu à peu en son objet, se spécialise, se monotonise. Plus de variété et comme le plaisir est dans la surprise, malgré toutes les précautions, suit bien vide le dégoût auquel succède un repos court et le désir de nouveau darde son aiguille envenimée.
MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 146

Quand il y a danger, moi, je ne pense pas au danger, mais a m'y ouvrir un chemin.
Le courage, c'est une hache
MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. page 152

Le mal se présente d'abord comme une difficulté, comme une épreuve, comme une tentation et puis se révèle comme une habitude, comme une servitude, comme une nécessité, comme une tare.
le mal se présente d'abord comme une difficulté morale et il n'y a rien là que de sublime avant de reparaître, l'habitude prise, la nécessité ancrée, sous les espèces d'une marque indélébile d'infamie.
MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 157

La plus grande douleur laisse toujours une si grande part de mon âme vacante pour la Joie de Dieu et la mienne qu'il n'y a pas de douleur complète selon moi pour l'homme.
MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 166

Il y a toujours un biais par lequel on échappe à la souffrance.
MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 166
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Découvrir sa vérité, ce n’est ni la deviner, ni l’effleurer, ni en humer le parfum, ni en apercevoir le reflet, en admettant qu’elle soit insaisissable elle-même, ni non plus la comprendre au point de pouvoir l’expliquer : c’est malgré soi, sans savoir pourquoi ni comment cela s’est fait, en être possédé de la tête aux pieds, de l’ongle des orteils et des doigts à la pointe des cheveux, de tous ses sens jusqu’au tréfonds de l’âme, ne respirer qu’elle, ne voir qu’elle, n’entendre et ne toucher qu’elle à travers toutes choses, n’obéir qu’à elle, ne s’adresser qu’à elle, ne désirer et ne craindre qu’elle, n’être qu’un avec elle et qu’elle ne fasse qu’un avec vous et avec le reste du monde dont elle est devenue le signe pour vous seul. Et peu importe que cette vérité soit d’un ordre élevé ou d’un ordre bas et qu’elle soit « la Vérité » absolument, pourvu qu’elle soit la vôtre ou la mienne uniquement et qu’entièrement elle m’habite. Et peu importe que je me l’explique, pourvu qu’elle m’explique moi-même et le reste.

Même si elle n’a de valeur que pour moi, qu’elle n’est accessible qu’à moi, pourvu qu’elle me donne le mot de l’énigme, qu’elle détermine le tour de chacun de mes gestes, qu’elle rythme mon pas, qu’elle illumine de l’intérieur mes pensées et qu’elle galvanise mes paroles, anime mon visage, dispose de mes larmes, règle mon sourire, commande à l’ombre ineffable de mes tristesses de me couvrir ou de me quitter : c’est elle seule qui me livre à une volupté que je suis seul à connaître, elle seule qui délivre en moi « mon plaisir » ; grâce à elle je ne suis plus perdu, à ma recherche, à la recherche de mon secret, je le recouvre ; et même si j’étais le plus malheureux des hommes et dussé-je le payer de ma damnation, je ne me préférerais personne, dans l’impossibilité où je suis de renoncer, dirai-je, à la vérité, je veux dire, à tel souvenir, à telle émotion ou à tel espoir que je lui dois qui me confirment dans mon obstination à demeurer dans l’être et dans mon être, à ne vouloir à aucun prix autre chose que mon identité, ma singularité.
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Mais la notion de la vérité s'est tellement abaissée que si vous dites la vérité, on vous accuse de vouloir étonner ou scandaliser. Ce qui manque à l'esprit, c'est la hardiesse et la nuance, l'une excluant l'autre et l'une et l'autre sont nécessaires à l'appréhension et à l'expression de la vérité.
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Vidéo de Marcel Jouhandeau
L'écrivain Mathieu Riboulet lit un passage de Marcel Jouhandeau lors des Rencontres de Chaminadour 2006. Video ©Philippe Rolle.
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