Dans Lire, interpréter, actualiser. Pourquoi les études littéraires ?, Yves Citton introduit la nécessité des lectures actualisantes ainsi :
« Imaginons une « république moderne », quelque part en Europe, dans laquelle un candidat à l'élection présidentielle fasse la déclaration suivante, pour expliciter son « projet de civilisation » et pour répondre à une question portant sur le financement des études universitaires: « Vous avez le droit de faire de la littérature ancienne, mais le contribuable n'a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000 étudiants pour deux places. Les universités auront davantage d'argent pour créer des filières dans l'informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques. Le plaisir de la connaissance est formidable mais l'État doit se préoccuper d'abord de la réussite professionnelle des jeunes. » Imaginons que le même candidat, évoquant le statut et la formation des fonctionnaires, ait précédemment fait cette autre déclaration: « L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur la Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de la Princesse de Clèves… ». Imaginons que ce candidat, que l'on voudrait fictionnel, ait été « démocratiquement » élu Président. Et essayons de lui répondre sur la question particulière de l'utilité qu'il peut y avoir, dans une « république moderne », à étudier la « littérature ancienne » – expression dont la référence est ambiguë, mais sous laquelle on inclura les textes littéraires écrits il y a plus d'un siècle.
Essayons de lui répondre sans recourir aux fausses évidences au nom desquelles les défenseurs de « la Culture » (française) couvrent de mépris les « incultes » qui préfèrent écouter Johnny Hallyday ou voir un match de foot plutôt que lire un « grand classique » de « notre » littérature. Admettons, ne serait-ce qu'à titre d'hypothèse, qu'une chanson d'Alain Bashung, de Rodolphe Burger ou de Tim Kinsella puisse être aussi esthétiquement riche qu'un sonnet de Ronsard. Loin de rejeter la question même comme sacrilège, et de traiter de « barbares » ceux qui oseraient la poser, tentons de comprendre à quoi peuvent servir les études littéraires au sein des évolutions actuelles de nos formes sociales. Faisons-nous barbares pour envisager ce que même les barbares pourraient gagner à lire La Princesse de Clèves. »
J’avoue ne pas avoir lu La Princesse de Clèves mais m’être rattrapé avec La princesse de Crève de Kââ. Datant de 1984, ce roman policier de Kââ a été publié de nouveau grâce à la carte noire offerte à Jérôme Leroy par les éditions de La Table Ronde dans la collection La petite vermillon.
Dans sa préface, Jérôme Leroy dit de ce livre de Kââ : « Sur une affaire d’évasion fiscale et de groupe d’extrême droite, Kââ met ici la même minutie à nous décrire un cadavre qui brûle, une scène de triolisme, une vieille rue de Bruges, une sonate de Bach, les yeux gris d’une femme traquée et amoureuse. » (p. 7)
Le contexte du roman reste toujours d’actualité - évasion fiscale et extrême droite - même si certains éléments sont dépassés - les marques de voitures par exemple. En soi ’intrigue n’est pas des plus originales mais c’est avec plaisir que l’on suit les pérégrinations du personnage principal, adepte aussi bien de philosophie - l’auteur a été professeur de philosophie - que d'armes à feu - Kââ fait davantage siffler les balles que les serpents même si, dans cette France giscardo-mitterandienne, les pourris abondent - et accompagné de deux princesses, Michelle et Delphine, l'une blonde et l'autre brune, à travers la France, la Belgique, le Luxembourg et l’Italie.
C’est violent, et parfois même gore, l’humour est noir et glacé, à l’opposé des rapports physiques liant l’aventurier, la blonde et la brune, et pour ne rien gâcher, le tout est bien écrit - il y a quelques formules bien senties et quelques procédés littéraires assez audacieux. La princesse de Crève penche autant du côté d’Eros que de celui de Thanatos et, au final, princesse rimera avec tristesse car il ne saurait y avoir deux princesses.
La princesse de Crève est un très bon roman noir à l'ancienne à lire et/ou relire - et quand, ma pile à lire sera moins haute, je lirai La pincesse de Clève.
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Très bon roman d'un auteur trop tôt disparu , même si l'intrigue est moyenne , on assiste à une course poursuite sanglante , de la Belgique à l'Italie;les cadavres sont nombreux ,avec un héros malfrat , mais bien sympathique malgré tout , amateur de bons vins , de grosses voitures de femmes et d'armes en tout genre ...
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Un concentré d'écriture efficace et d'humour glacé.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Je ne peux pas arriver à maîtriser la haine que je voue aux maîtres chanteurs. Encore pire, je crois, que celle que je voue aux macs. Le temps commençait à tourner, la durée dure, comme dirait Henri Bergson, notre bon maître. Notez que je n'aime pas tellement Bergson : un peu philosophie de salon, vous ne trouvez pas ? La durée n'a de sens que pour les gens qui s'emmerdent : au lieu de parler de leur emmerdement, ils parlent seulement de la durée de leur emmerdement. Critique pertinente, assurément, mais bon.
Massacre à la tronçonneuse était une gaminerie à côté du massacre entrepris par Delphine, car ici, il n'y avait pas de cris, mais seulement des quantités fantastiques de sang partout. Silence terrifiant, bruit du sang.
Avec son manteau de cuir en juin, la crevure devait crever. Le snobisme des tueurs est une affaire qui n'est pas élucidée.
Je ne vous comprends pas, je m'obstine à ne pas vous comprendre. Une première fois, vous ne me déglinguez pas et maintenant, vous me sortez d'une vraie merde. Pourquoi ? Je représente évidemment ce que l'humanité peut faire de pire. Tueuse, passe encore, mais aussi lesbienne, ce qui est inexcusable.
Après avoir tué un homme qui voulait passez une grosse somme d'argent en Suisse , notre aventurier après avoir récupéré ladite somme , va se rendre en Belgique avec quelques tueurs à ses trousses ..
En rencontrant la belle Michelle , qui est aussi la cible de tueurs , ils vont former un duo , jusqu'à la demeure de son ami Dominique et de sa fille Charlotte , mais ceux - ci vont vite passer de vie à trépas ..
Puis notre duo en fuite , va rencontrer 2 motardes , elles aussi à leurs trousses et après avoir éliminer une d'elle , l'autre , Delphine va se lier au duo ...
Après la mort de Michelle et un certain nombre de cadavres ; notre nouveau couple infernal , va se rendre à Rome ou vit un personnage ignoble et pervers ...
Chaque vendredi matin, Valérie Expert vous donne rendez-vous avec Gérard Collard pour leurs coups de cœur... Voici les références des livres présentés dans l'émission du 30 novembre 2018 :
Super hamster de Jeanne Boyer aux éditions École des loisirs
https://www.lagriffenoire.com/123763-...
Sèche tes larmes, petit lapin ! de Jorg Muhle aux éditions École des Loisirs
https://www.lagriffenoire.com/122123-...
Tout le monde danse de Matthieu Maudet aux éditions École des loisirs
https://www.lagriffenoire.com/128786-...
Ouiii ! de Arnaud Denis aux éditions Ecole des Loisirs
https://www.lagriffenoire.com/126341-...
Grandeur nature : Les animaux à taille réelle de Sophy Henn et Delphine Billaut aux éditions Fleurus
https://www.lagriffenoire.com/128391-...
La grande encyclopédie visuelle de la nature de Collectif et Bruno Porlier aux éditions Gallimard Jeunesse
https://www.lagriffenoire.com/128103-...
Mon premier pop-up dinosaures de Owen Davey aux éditions Gallimard jeunesse
https://www.lagriffenoire.com/131181-...
Jungle de Elena Selena aux éditions Gallimard Jeunesse
https://www.lagriffenoire.com/130269-...
Mes papiers découpés - Les plus grands airs de musique classique (avec extraits sonores) de Elodie Fondacci et Lili la baleine aux éditions Auzou
https://www.lagriffenoire.com/130357-...
Paco et le disco: 16 musiques à écouter de Magali Le Huche aux éditions Gallimard Jeunesse Musique
https://www.lagriffenoire.com/129422-...
Paco et la musique africaine: 16 musiques à écouter de Magali Le Huche aux éditions Gallimard Jeunesse Musique
https://www.lagriffenoire.com/93576-d...
La nuit de Noël de Collectif et Elsa Fouquier aux éditions Gallimard Jeunesse Musique
https://www.lagriffenoire.com/129428-...
10 femmes qui ont marqué l'Histoire de Jean-Michel Billioud et Kaa Illustrations aux éditions Auzou
https://www.lagriffenoire.com/131023-...
Femmes: 40 combattantes pour l'égalité de Isabelle Motrot et Véronique Joffre aux éditions Gallimard Jeunesse
https://www.lagriffenoire.com/126058-...
Le doudou qui n'aimait pas les enfants de Séverine de La Croix et Pauline Roland aux éditions Jungle
https://www.lagriffenoire.com/132527-...
Massamba, le marchand de tours Eiffel de Béatrice Fontanel et Alexandra Huard aux éditions Gallimard
https://www.lagriffenoire.com/133159-...
Maestro (avec 1CD audio) de Thibault Prugne et Jean-Pierre Jolicard (illustration musicale) aux éditions Margot
https://www.lagriffenoire.com/130567-...
Le grand méchant catalogue des loups de Laurence Kubler et Etienne Friess aux éditions Margot
https://www.lagriffenoire.com/130566-...
Le livre des premières fois de Soledad Bravi et Hervé Eparvier aux éditions Ecole des Loisirs
https://www.lagriffenoire.com/122040-...
Ma maman et mon papa ils sont magiciens de Soledad Bravi et Hervé Eparvier aux éditions L'école des Loisirs
https://www.lagriffenoire.com/131446-...
Cache-cache surprise ! de Vincent Bourgeau et Cédric Ramadier aux éditions Ecole des Loisirs
https://www.lagriffenoire.com/125506-...
50 petits plats des 4 saisons pour marmitons éco-responsables de Charlotte Domange aux éditions Belin
https://www.lagriffenoire.com/125508-...
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