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sur 157 notes
Du 8 mai au 1er août 2013, le médecin, généticien et, dans une moindre mesure, politicien Axel Kahn a traversé la France à pied du nord au sud, de Givet dans les Ardennes à Ascain au Pays Basque. Il en a profité pour arpenter toute la partie française du chemin de Saint Jacques de Compostelle du Poy en Velay à Saint Jean Pied de Port, mais en prenant soin d'éviter les hébergements collectifs et en se sustentant dans des auberges et des restaurants. Dans de nombreuses villes, des délégations d'élus et de journalistes locaux ou nationaux l'attendent. Il donne des conférences très suivies et informe chaque soir ses « followers » de sa progression grâce aux photos prises par son smartphone dernier cri et à l'aide de compte-rendus envoyés depuis sa tablette tactile. Ni véritable pèlerin, ni randonneur de base, Axel Khan, qui se déclare ouvertement agnostique, marche pour rencontrer la France d'en bas. Ce qu'il découvre au fil de sa lente progression le fera-t-il changer d'avis sur ce qu'il appelle « sa France », celle qu'il aime et qui ne ressemble pas tout à fait à l'image qu'il s'en était faite au départ ?
« Pensées en chemin » est un peu le journal de bord ou le carnet de route de cette traversée originale de la France. Axel Kahn ne cache pas avoir trouvé l'idée chez Jacques Lacarrière en lisant « Chemin faisant », magnifique ouvrage qui marqua son époque. Si l'inspiration et l'itinéraire sont voisins, l'esprit et la réalisation en sont assez éloignés. Près d'un demi-siècle sépare les deux « intellectuels », le pays a bien changé, les mentalités également. Les friches industrielles abondent maintenant, les villes sinistrées également. Dans chaque bassin d'emploi, la mondialisation a entraîné des délocalisations, des fermetures d'usines et de sites de production et au bout du compte du chômage. Même la filière bois nous a échappé. Les arbres de nos forêts sont abattus pour être transformés en parquets ou en meubles en Chine avant d'être revendus chez nous ! Kahn cherche désespérément les fameuses « destructions constructives » et ne trouve que les destructions, les créations étant réservées aux pays émergents et peu susceptibles de revenir là où elles ont disparu. Pour ne rien arranger, le mois de mai 2013 voit une météo particulièrement défavorable pour le marcheur : pluie, froid, vent, neige ou glace. Mais rien n'arrête le vaillant narrateur qui aligne les étapes avec un courage remarquable. Bien que moins charmant et moins poétique que « Chemin faisant », cet ouvrage est néanmoins fort agréable et fort intéressant à lire. le passionné de voyages à pied le dévorera sans aucun problème.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Axel Kahn est surtout connu en tant que généticien et médecin. En 2013, il décide de réaliser un rêve ancien, marcher pendant trois mois, sans autre but que la recherche de la beauté partout où elle se trouve. Rêve qu'il n'a pas pu réaliser plus tôt, trop pris par ses nombreuses activités et responsabilités.

Il prépare minutieusement son parcours, une diagonale qui va des Ardennes au pays basque, s'entraîne quotidiennement et c'est un homme en pleine forme qui prend la route un matin de mai. Il tient toutefois compte de son âge et a prévu des hébergements confortables à chaque étape. Il n'est plus question de supporter la promiscuité qu'il a connue dans ses marches de jeunesse chez les scouts.

Peut-être pensez-vous que tous les récits de ce genre se ressemblent ; si l'on y retrouve les problèmes inhérents à ce genre d'expédition, les pieds, la fatigue, les surprises du chemin, les rencontres, ils ont chacun leurs particularités et je ne m'en lasse pas. Humainement c'est toujours enrichissant.

Ce qui m'a plu dans ce périple-là, c'est l'étendue des connaissances du marcheur, en histoire, en géographie, en politique. C'est un curieux qui s'intéresse à tout et si son objectif est de rechercher la solitude et la beauté, il est loin d'être indifférent aux régions qu'il traverse. La première partie du parcours le confronte a des régions désolées, ravagées par la désindustrialisation, sans espoir. Cependant, il constate un certain dynamisme dans la seconde partie, dont il essaie de dégager des pistes. Au total, il aura effectué plus de 2000 kilomètres.

Un aspect du livre m'a agacée, c'est la médiatisation de son aventure, mais l'auteur pratique suffisamment l'autodérision pour que ce ne soit pas trop gênant.



Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Récit du périple entrepris par Axel Kahn, éminent généticien, de la frontière belge à la frontière espagnole. Cette diagonale suivie à pied révèle une France oscillant entre la crise économique et la carte postale touristique.
Axel Kahn transforme ce voyage personnel en une étude du temps présent et du passé, médiatisée sur les réseaux sociaux et lors de conférences au fil du chemin. Pour honorable que soit cette entreprise, il faut bien dire qu'on y trouve aussi une tonalité égocentrique. le lecteur doit se fader sur de longues pages la recension des nombreux succès du brillant auteur. Dans ce genre de littérature de voyage, je préfère et de loin « Chemin faisant » auquel Kahn fait pourtant référence.
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Pensées en chemin /Axel Kahn (1944-2021)
le Professeur Axel Kahn, généticien, médecin et humaniste est aussi un grand marcheur. Après avoir été randonneur de haut niveau, à 69 ans il décide de parcourir la France en diagonale de la frontière belge au Pays basque par tous les chemins possibles et impossibles. Il va alors aborder un nouveau genre de vie car c'est en solitaire qu'il a choisi de marcher :
« J'ai eu une vie d'homme public, et même une expérience d'homme politique. Ma vie antérieure ne m'avait, de la sorte, guère confronté à l'expérience de l'érémitisme. »
Au début mai 2013, il choisit la petite ville ardennaise de Givet (que je connais bien pour y avoir vécu treize années de mon enfance et mon adolescence) comme point de départ. C'est le long des magnifiques méandres de la vallée de la Meuse que débute ce périple pédestre qui va le conduire à raison d'une trentaine de kilomètres par jour, d'abord en Champagne, une région qui fut jadis (XIIe et XIIIe siècle) très active de par ses foires célèbres dans l'Europe entière et qui reste une province riche.
Puis c'est vers le haut lieu de Vézelay avec son site unique et sa basilique que ses pas conduisent l'auteur. C'est ensuite la région de Saint-Étienne, qui a perdu la plus grande partie de ses industries mais est reconnue aujourd'hui comme la capitale mondiale du design. La marche se poursuit vers le Puy, la capitale vellave où commence la via podiensis, la voie jacquaire, le chemin des pèlerins allant à Saint Jacques de Compostelle. Point de départ principal en France des jacquets, le Puy est devenu une ville très attractive.
Conques la magnifique aveyronnaise est l'étape suivante, petite cité à l'architecture médiévale d'une grande beauté, avec son abbatiale Sainte-Foy mondialement célèbre. Puis après une étape très minérale, il y aura Cajarc au bord du Lot, la ville de l'ancien président Pompidou. Un merveilleux chemin serpente parmi les gariotes en pierres sèches et les drailles, agréables petits bois de chênes pubescents et d'aulnes.
Une mention spéciale pour Moissac, cette ville qui accueillit à partir de 1939, des centaines de Juifs déjà pourchassés pour être livrés aux nazis. Moissac la juste comme dit l'auteur.
Après la traversée du Pays basque, c'est l'étape finale et l'arrivée à Ascain près de Saint Jean de Luz, le premier août, à l'heure et la date prévue au départ.
Un carnet de voyage de 300 pages décrivant les paysages et leur histoire, les gens et leur façon de vivre, s'accompagnant d'une réflexion sur l'état de notre pays avec la désertification de beaucoup de régions, la désindustrialisation d'autres comme les Ardennes et la grande pauvreté de certaines comme le Morvan, le tout conséquence d'une mondialisation effrénée. D'autres régions s'en sont mieux sortis, comme le Sud-Ouest en général, moins industrialisé au cours des siècles.
Pour un marcheur selon l'auteur, penser en chemin est une nécessité qui possède de nombreuses vertus : la marche constitue une activité propice à une réflexion qui va compresser le temps ; le temps semble s'écouler à une vitesse plus ou moins proportionnelle à l'intensité de la pensée.
Au terme du voyage, c'est décidé, Axel Kahn repartira bientôt, de la Pointe du Raz vers Sospel et Menton, une autre diagonale dont j'ai lu avec plaisir le récit passionnant avant celui-ci. Ce sera pour 2014.
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Habituellement j'aime beaucoup les récits de voyage. Mais celui ci, bien que je le trouve très intéressant dans son propos, m'a bien souvent déçu. Je le trouve beaucoup trop hétérogène. Certains passages sont dignes d'un guide touristique, d'autres sont des analyses économiques détaillées d'une région, où alors un cours d'histoire. Parfois, ce ne sont que de purs délires de l'auteur... Et finalement, il y a trop peu de ces passages où il raconte ce qu'il vit, ce qu'il ressent sur ces chemins.
Alors, oui c'est une belle performance de réaliser cette randonnée à l'âge qu'il avait à l'époque. Mais il m'en faut un peu plus pour que je me souvienne de ce que j'ai lu.... j'ai bien peur de vite l'oublier.
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Axel Kahn, connu pour être généticien, a ressenti le besoin, le moment de la retraite venu, de parcourir à pied la France qu'il aime. Provincial d'origine, il cherche à revoir les scènes de son enfance, et à ressentir les émois intimes résultant de la vue d'un paysage, d'un torrent, d'une biche, d'un clocher lointain. A 69 ans, au printemps 2013, il se lance, seul et à pied, sur un parcours allant du confins des Ardennes à la limite sud-ouest du pays Basque français.
Le récit de son expérience a un fort contenu positif. Tout d'abord, on reconnaît le mérite de celui qui entreprend un tel périple: les "chemins de grande randonnée" ne sont pas des routes départementales: étroits, accidentés, pas toujours très bien entretenus, parfois mal signalés, ils ne cessent d'imposer des détours qui peuvent multiplier par deux la distance à parcourir, et aussi des différences de niveaux multiples et considérables. L'effort à produire est significatif, et nécessite une force mentale, plus encore que physique, extrêmement solide.
A.Kahn aura cette force. De plus, on comprend qu'il sait lire la nature: voir, c'est-à-dire regarder, une fleur, une sculpture dans la pierre du porche d'une maison de village.... A.Khan a cette qualité du marcheur observateur, qui se nourrit de toutes ces choses simples, en lien avec la nature ou avec les beautés que nous ont laissées les hommes du passé. En plus, l'auteur sait écrire. Il intercale opportunément dans son récit et selon l'usage des explications liées aux lieux traversés: liens avec l'histoire, traditions agricoles, etc..... Bref, il sait nous intéresser, ce qui est déjà bien.
A noter ce qui semble être une erreur: à différentes reprises, A.Khan désigne Vézelay comme étant la "colline inspirée" (cf Barrès). Or, la "colline inspirée", c'est la colline de Sion, en Meurthe et Moselle……
A.Khan ne se contente pas de jouir des beautés rencontrées, il est aussi en contact avec les gens du cru. Son périple est préparé, halte par halte, et les sommités locales, tout comme la presse régionale, l'attendent, le soir, bien souvent. Il aura aussi de très nombreux échanges avec ses hôtes d'un soir. Et là, il fera une terrible découverte: la France des campagnes et des villes moyennes est en déshérence. La désindustrialisation l'a tuée. Les hommes et les femmes réagissent: haine des élites parisiennes qui ignorent leur colère, isolement par le refus de suivre l'actualité nationale, mécontentement exprimé lors des élections par des votes de protestation…. Quand on va en province, on croit rencontrer les petits oiseaux, et l'on se trouve face à un peuple perdu, trompé, oublié, méprisé. Cette découverte - qu'il appelle "sécession" - fit fortement chanceler notre marcheur, qui aura l'honnêteté de le dire. Par contre, si l'on est un grand généticien, l'on n'est pas forcément un bon économiste. Et l'analyse que A.Kahn fait des causes des problèmes qu'on lui conte (tout serait dû à la "mondialisation"....) est simpliste. Chacun son métier.
Enfin, ce marcheur est différent des autres. Ceux-là, souvent tout aussi illustres parfois (S.Tesson, JC Rufin, B.Ollivier...), sont des discrets. Ils ne disent rien à personne, et ils partent, ils marchent, et restent seuls. Ce n'est qu'au retour qu'ils écriront. A.Kahn, lui, fait le contraire: ses haltes sont programmées, et annoncés aux échotiers. Il prévoit, dès son départ, de faire en chemin 4 "conférences sur la beauté"…. D'échanger avec des élus, des journalistes, des braves gens,.... le petit peuple de France va pouvoir profiter des idées du grand homme.
Ce marcheur a beaucoup de qualités liées à l'exercice, mais il lui en manque une: l'humilité.
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C'est un livre un peu atypique : on y trouve un mélange de descriptions de paysages, d'analyse économique, de réflexions sur la beauté ou l'histoire... Effectivement ce qui peut traverser les pensées d'un homme qui marche, au fil des kilomètres et de la fatigue qui s'accumule. Mais l'auteur ne choisit pas, ce n'est pas un compte-rendu détaillé de randonnée avec des points de repère précis à suivre sur une carte, ce n'est pas non plus une analyse hyper-argumentée (bien qu'elle soit très pertinente) sur le déclin de certaines régions et la renaissance d'autres. Ce qui peut être un peu gênant par moment, c'est le côté "spectacle" de cette marche, avec le journal quotidien sur le blog, les rendez-vous avec la presse et les collectivités locales : on n'est pas dans le voyage solitaire et introspectif, mais au fond, pourquoi Axel Kahn garderait-il tout cela pour lui ?
Par le style, on sent bien que l'auteur n'est pas un littéraire, mais l'ensemble se lit facilement, le découpage du texte est agréable, et permet de cheminer dans le livre par petites ou grandes étapes au gré de l'envie du lecteur.
Il ne me reste plus qu'à trouver la "saison 2", de la Bretagne au Mercantour...
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Emportez ce livre sur votre chemin, celui d'Axel Khan croisera le votre d'une manière ou d'une autre. de village en maison, de montagne en vallée, entre solitude et rencontres. A lire sans se prendre la tête, juste les pieds dans les herbes folles.
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Un livre savoureux qui au gré des pérégrinations avec une belle écriture nous décrit et nous confirme que la France est belle, mais en plus, c'est là que le livre devient particulièrement intéressant, analyse en s'appuyant sur l'histoire, les territoires les conditions de vie et leurs évolutions, leurs richesses et leurs faiblesses. Il met en lumière la fameuse diagonale du vide qui se matérialise notamment par un dépeuplement dû à la désindustrialisation de cette partie de la France. Par contre l'on peu s'apercevoir que certain départements se sont redressés avec une nouvelle économie, entre autre le Gers. J'ai pris un réel plaisir à la lecture de cette ouvrage qui en plus m'a donné quelques idées de destinations de vacances.
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Chaque petit chapitre est l'occasion d'une rencontre avec des paysages, des monuments ,des hommes et des femmes. de ce livre se dégage une profonde humanité, l'auteur nous fait partager le long de sa route ses réflexions sur la mutation de notre société et les conséquences de la mondialisation sur la France d'aujourd'hui. Ce n'est pas un livre pessimiste, loin s'en faut, les anecdotes et les situations drôles ne manquent pas. Un livre reposant et agréable à lire.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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