Filles à papa

Dans ce pays où, du temps de la grande révolution bolchevique, toute manifestation de vie privée était jugée contre-révolutionnaire, Poutine a élevé un mur entre le monde et ses filles. La famille d’un dirigeant russe ne joue aucun rôle public, et encore moins politique. Cette règle non écrite est une tradition séculaire. Seul Gorbatchev y a failli. Il a été grandement critiqué pour cela. Pas de confidences, pas d’épanchements. Chaque fois qu’on l’a sollicité pour parler de ses enfants et de ces épisodes de sensibilité qui ont sur un homme une influence décisive, le président de la Fédération de Russie s’y est refusé.
« Je ne discute jamais des questions liées à ma famille. »

Amour, admiration, possessivité, violence, abandon, adoption, filiation naturelle, disparition, absence, inceste, trahison, parricide, etc. L’extrême diversité de la relation père-fille, l’obscurité qui l’enveloppe, jette sur ce lien invisible bien des complications et des mystères. Pour être familière à toutes les femmes et à beaucoup d’hommes, cette attache ne s’envisage que par l’étroite embrasure de l’expérience personnelle. À moins d’aller regarder par le trou de la serrure comment cela se passe chez les autres…

Marina n’a pas 18 ans qu’elle a déjà une demi-sœur, Barbara, fruits des amours de Berlusconi avec Veronica Lario. Son mariage en secondes noces avec l’actrice ne calmera pas ses ardeurs. Par nature, le roi Silvio va où le portent ses désirs. Angela, Cicciolina, Mara, Michela, Antonella, Elena, Evelina, Camilla, Gabriella, Virginia, Marta, Iris, Noemi, Nadia, Sabina, Nicole, Maza, Graziana, Stefania et tant d’autres… L’énumération de ses conquêtes ressemble à une invocation.

L’Éducation nationale, l’école obligatoire, la substitution de l’autorité parentale à l’autorité paternelle, l’explosion des divorces (cf. « Nabilla et Khoutir Benattia ») et de la monoparentalité (cf. « Marion Maréchal-Le Pen et Roger Auque »), la réforme du nom patronymique, l’essor des différentes formes de procréation assistée, ont vidé le contenu de la puissance paternelle d’antan.

Le premier homme de l’humanité dans le cosmos ne sera pas un aventurier cupide, mais un fils de charpentier et de paysanne, tout droit sorti de son kolkhoz, forme supérieure et socialiste d’exploitation paysanne. Son acte de bravoure sera accompli dans le seul intérêt des travailleurs, de la paix et du progrès de la civilisation.