Sur le thème éternel de l'innocente jeune fille séduite, Karamzine écrivit en 1792
La pauvre Lise, une courte nouvelle empreinte de sentimentalisme et de poésie bucolique qui connut un immense succès populaire en Russie lors de sa publication, succès qui ne se démentit pas jusqu'au début du XXème siècle.
Lise, une jeune paysanne de 17 ans, vit pauvrement avec sa vieille mère dans la campagne de Moscou et cueille violettes et muguet pour les vendre à la ville. Elle y rencontre un jour Login (Eraste dans le texte original), jeune homme bien né, mais au caractère un peu faible. Tous deux tombent amoureux. Hélas, cette tendre idylle va mal tourner : Login profite de l'innocence de Lise, puis la trompe et bien sûr, cette historiette finira de manière mélodramatique.
Aujourd'hui, ce texte nous semble très désuet et mièvre mais il y a plus de 2 siècles, il se voulait sans doute un peu moralisateur et peut-être aussi une mise en garde pour les jeunes filles un peu crédules. Il reste frais, champêtre et d'un grand lyrisme.
Quelques mots sur l'auteur qui n'est guère connu de nos jours et qui pourtant réforma la prose russe, ouvrant la porte aux grands écrivains comme
Pouchkine. Né à Saint-Pétersbourg en 1766,
Nicolaï Karamzine bénéficia d'une éducation solide à Moscou et s'intéressa à la littérature française et allemande. Pour parfaire sa connaissance des écrivains européens, il effectua de 1789 à 1791, de nombreux voyages en Europe qui lui fournirent la matière première des
Lettres d'un voyageur russe, ouvrage qui rencontra un grand succès. Il devint ensuite historien et mourut en 1826 à Pétersbourg.
Vous pouvez lire
La pauvre Lise sur le site de la bibliothèque russe et slave : http://bibliotheque-russe-et-slave.com/index1.html
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