Le square des héros

Plusieurs critiques enthousiastes m'avaient donné l'envie de découvrir Eva Kavian. Belge, née en 1964, formée à la psychanalyse, elle écrit des romans, des nouvelles et de la poésie. Elle anime également des ateliers d'écriture, activité à propos de laquelle elle a publié des essais.

Je viens de lire coup sur coup deux de ses livres, choisis au hasard: « Le square des héros » et « Le rôle de Bart ». Sans hésiter, je vous les recommande pour l'originalité de leurs styles et de leurs structures, dont je ne sais pas encore si elle caractérise l'auteure ou si elle est propre à ces deux livres-là.

Dans « Le square des héros », le personnage central est une demoiselle de 12 ans, Léa, qui entame l'écriture de son premier roman, avec le projet de devenir écrivain comme sa maman. Léa est la narratrice, ce qui donne au texte une touche d'humour décalé qui donne à la lecture un aspect joyeux. En effet, Léa sollicite l'aide professionnelle de sa mère, qui lui répond comme à un adulte; par exemple, on voit ainsi Léa rapporter toutes ses difficultés à établir son « fil narratif ». Dans la même veine, tout le texte oscille entre le monde des jeunes adolescents et celui des adultes, tant pour la forme que pour le fond. Par moment, on croit lire un livre destiné à la jeunesse quand la narratrice s'exprime comme un adolescent de 12 ans et qu'elle raconte ses interactions avec ses jeunes amis, qui font tout pour l'aider dans son projet, comme le ferait un bande de bons copains. Mais on se trouve alors déstabilisé quand la jeunette s'exprime avec des mots d'adultes ou qu'elle rapporte des préoccupations d'adultes: les familles monoparentales, l'intégration de sans papiers qui squattent une maison du quartier, etc. de plus, on oscille également entre réalité et fiction, en ne sachant parfois plus très bien (ou alors j'ai lu trop vite, ce qui n'est pas impossible) si Léa parle de la réalité qui l'entoure ou de son futur roman.

Bref, c'est un OVNI littéraire qui vaut la peine d'être découvert, d'autant plus que son style fluide permet de le lire agréablement, sans prise de tête.

Au moment où j'écris ceci, plus de dix ans après sa parution, ce livre n'a fait l'objet que de trois critiques sur Babelio. Je serais donc curieux de lire la vôtre. Car toutes les qualités que je viens de mentionner et qui me poussent à vous le recommander sont en droite ligne dictées par ma raison, alors que mes tripes parleraient autrement: je mentirais en qualifiant ce livre de coup de coeur. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire chacune des pages, mais moins à lire le livre dans son ensemble. Je le trouve affaibli par un manque d'unité. Il me donne l'impression d'un exercice imposé: pour la forme, on impose le mélange enfant/adulte, pour le fond on impose certains thèmes (comme celui des familles monoparentales), on s'assied et on écrit. Eva Kavian est douée, n'importe qui n'arriverait pas à ce plaisant résultat. Dans un premier temps, je me suis laissé séduire par chaque page mais ensuite, il me manquait de la substance.

Je rapporterai bientôt les impressions analogues que m'a laissé « Le rôle de Bart », qui est antérieur à ce livre-ci et qui l'annonce. Néanmoins, comme je l'ai fait avec Patrick Delperdange, autre auteur belge (voir ma récente critique de son « Chants des gorges »), je vais continuer à explorer le travail d'Eva Kavian: je suis curieux de découvrir le style de ses autres livres et j'ai le pressentiment que l'un d'entre eux finira par m'accrocher davantage. En attendant, je suis impatient de lire vos avis !

Avis aux amateurs écrivains : lisez ce roman puis lancez-vous ! Vous ne vous ennuyerez pas du tout, car cette histoire d'une petite fille d'11, 12 ans qui veut absolument écrire (sa mère est écrivain, d'ailleurs), est attendrissante et hilarante ! Ses réflexions naïves et justes, finalement, emmènent le lecteur "derrière" les apparences, derrière ce qui est visible pour le faire réfléchir en souriant.
A la recherche de son 'univers fictionnel", Léa applique consciencieusement les conseils de sa maman, en se nourrissant de leur vie mouvementée (ah là là, les voisines qui n'arrêtent pas de s'inviter pour un barbecue afin de se consoler de leurs déboires amoureux autour d'un rosé, le grand-père amoureux, la maman "en phase 4" d'un chagrin d'amour, les nouveaux voisins qu'il faut à tout prix sauver, et les enfants tout autour qui font vivre les grandes vacances...).
Bref, qu'un ado ou qu'un adulte lise ce livre, je pense que chacun sera emballé par cette vie si simple, si réelle, et pourtant si "romanesque"! La preuve : la maman de Léa, Eva (...Kavian) va reprendre les notes de sa fille pour en faire un roman.
Donc, je le répète : "Le square des héros" est à lire !

J'ai dévoré le square des héros d'Eva Kavian dont je vous ai déjà parlée ici. Dévoré, vous dis-je. Car il s'agit là d'un vrai bonheur de lecture.

Entrons d'abord dans la peau de la narratrice. Elle s'appelle Léa, c'est la fille d'Eva, qui est écrivaine, et qui est l'alter ego d'Eva Kavian. Léa a décidé de devenir une star et comme ce sont les vacances et qu'elle doit développer des compétences, elle a décidé d'écrire son premier roman comme le lui a suggéré sa mère.

« Je lui ai dit que j'avais l'élément déclencheur mais que j'allais peut-être en trouver un autre pour ne pas faire mauvaise impression sur le lecteur, comme j'étais aussi l'auteur. Écrire, c'est mentir vrai. Je ne dois pas croire que j'invente quelque chose parce que je transforme la réalité. Je ne dois pas chercher à échapper à la réalité mais essayer de la traduire avec mon regard qui est particulier puisque je suis unique. »

Tel est le ton de ce petit bijou qui se construit au fur et à mesure grâce aux conseils d'une mère écrivaine, conseils qui ne sont sûrement pas loin de ceux qu'Eva Kavian doit donner lors des ateliers d'écriture qu'elle anime. Un roman tout en finesse, tout en regards. Un roman qui parle de l'écriture, des êtres humains, des familles monoparentales, des rêves, de l'amitié, de l'amour, de la vie et même des préjugés. Une réflexion sur le monde qui nous entoure dans les yeux d'une enfant de 12 ans. Un regard d'une tendresse infinie, cette même tendresse qu'a l'auteure pour elle et dont elle parle dans un entretien qu'on peut écouter ici.
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Le square des héros est un petit roman bien sympathique, très agréable à lire.


Léa, la narratrice, est une petite fille de douze ans qui veut devenir une star et a décidé, dans ce but, de développer ses dons en écriture. Elle veut donc écrire un livre et suit les conseils de sa maman, Eva, écrivain en pause, dans laquelle on reconnaît l'auteur Eva Kavian.

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