L'amour sans larmes

Ce roman alterne descriptions précises et voluptueuses du décor majestueux où tout se déroule, et scènes où les répliques acerbes s'enchaînent. En cela, Molly Keane crée ici le concentré d'une représentation de théâtre, entre toile de fond d'aquarelliste et dialogues vaudevillesques à souhait (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2024/04/11/lamour-sans-larmes-molly-keane/)
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Encore une découverte et une sortie de (très (très) vieille) PAL avec ce roman de Molly Keane, autrice irlandaise.

On pourrait dire qu'il ne s'y passe rien ou presque : une femme attend le retour de son fils, pilote de guerre dans la RAF. Angel a deux enfants, Julian, le pilote que la guerre a fortement éprouvé moralement (on le comprendra au fil du roman) et Slaney, à peine 18 ans, aux émotions aussi vives qu'instables. Dans sa maison vivent aussi sa nièce Tiddley, garçon manqué qui attend elle aussi avec impatience le retour de Julian, Birdie, la gouvernante et cuisinière à la fois ; pas loin d'elle, habite Oliver, un homme malade moralement et physiquement qu'elle a ramené d'Autriche avant la guerre et qu'elle a aidé à revivre. Angel a tout préparé, dans les moindres détails, pour célébrer le retour du fils qu'elle appelle toujours « mon bébé ». On pourrait croire qu'elle déploie des trésors d'amour maternel merveilleux mais en réalité, elle a toujours et veut toujours tout contrôler de la vie de ses enfants et de tous les occupants de sa maisonnée. Elle manipule adroitement sa fille pour qu'elle renonce à son « amourette » avec un jeune colonel revenu lui aussi de la guerre, elle parvient sans problème à obtenir de Tiddley et de Birdie une quantité de travail insensée, rien qu'en distribuant avec parcimonie ses félicitations et ses sourires. Et elle espère attacher définitivement à son château le fils bien-aimé. Mais voilà que Julian débarque avec une fiancée américaine plus âgée que lui, divorcée (tiens, ça me fait penser à quelqu'un…), que l'on devine un rien vulgaire. Et la fiancée en question n'est pas tout à fait une inconnue… Grain de sable après grain de sable, le bel édifice conçu par Angel risque bien de s'effondrer lamentablement…

Il y a un peu de Jane Austen dans ce roman, avec les intrigues secrètes, les amours compliquées, les jalousies, les larmes, et ce personnage d'Angel qui domine tout et tout le monde et croit pouvoir tenir son empire éternellement. En réalité, c'est une femme froide et calculatrice, peu sensible aux sentiments de ceux et celles qui l'entourent, mais aussi dotée d'une volonté et d'une capacité à rebondir sans cesse : son personnage est très finement campé par Molly Keane, de même que les personnages secondaires, en particulier Julian, Slaney, Birdie et Oliver. L'action est resserrée sur deux jours (et une journée supplémentaire trois semaines après le retour de Julian), en une construction subtile basée sur les manoeuvres d'Angel et les réactions de son entourage. La maison et le jardin familial participent au charme du roman, de même que les pointes d'ironie savamment dosées par Molly Keane.
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Un roman qui explore les complexités des relations familiales dans exploration forte, légère et pleine d'humour noir d'une famille et de sa dynamique de pouvoir. Angel, une mère charmante au premier abord en est le pilier central, extrêmement possessive et passablement manipulatrice, elle mène son petit monde à la baguette mais jusqu'à quand ? Elle attend le retour de son fils. Julian pilote dans la RAF que les épreuves de la guerre n'ont pas épargnées. Elle a déjà planifier la vie de tous ceux qui l'entoure Slaney sa fille fera un beau mariage ect. Elle fait ce qui lui semble le plus adapté à sa famille sans se rendre compte que cela ne leur correspond peut-être pas. La rébellion couve. le livre est placé dans le contexte de l'Irlande d'après-guerre, où la vie apparemment parfaite d'Angel est perturbée par les réalités des expériences de son fils et le fardeau émotionnel que cela impose à leur famille. L'écriture de Keane approfondit les nuances du personnage d'Angel, révélant ses forces et ses vulnérabilités alors qu'elle navigue dans les dynamiques changeantes au sein de son foyer. J'aime toujours autant suivre les tribulations de ces familles complètement dysfonctionnelles, écrites sur un ton tragi-comique. La scène de la rencontre avec la fiancée américaine de son fils est un pur plaisir. Sans oublier la nièce orpheline Tiddey qui fait apparaître ce monde en déclin de la noblesse anglo-irlandaise. Toujours d'une grande finesse dans l'exploration de la psyché humaine, l'auteure dresse un portrait riche et nuancé de ses personnages, nous permettant d'éprouver de l'empathie pour leurs luttes et leurs triomphes. Une belle exploration, poignante et perspicace de l'expérience humaine, avec une narration habile qui plonge au plus près des émotions des personnages. Un récit attachant, un rien mélodramatique démontrant les complexités de la famille, de l'amour et de la résilience de l'esprit humain. Bonne lecture.
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De retour de la guerre, Julian est fiévreusement attendu dans son foyer par sa soeur Slaney, sa nounou Birdie, sa cousine Tiddley et surtout sa mère Angel, qui règne sur tout ce monde...
J'ai lu "L'amour sans larmes" comme on lit une pièce de théâtre : chaque protagoniste s'y exprime de façon exaltée et empruntée, tenant un rôle précis : jeune femme naïve, nourrice protectrice, séducteur, amant de longue date... les portes claquent et au centre, Angel manipule à sa guise, sauf qu'après tant d'années à régenter toutes et tous, la rébellion enfle et le vernis craque.
Persiflage, manigances... dans une langue délicieusement désuète, Molly Keane, que je découvre pour l'occasion, pousse ses personnages à l'affrontement, mais toujours avec élégance. Une jolie curiosité !

Une histoire insipide, des personnages inconsistants, un style affligeant probablement dû à une traduction calamiteuse.
Molly Keane (que je découvre avec ce roman) serait donc la plus tiédasse des auteures irlandaises qui, pour la plupart, m'ont habituée à du caractère et une plume autrement énergique.