AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 384 notes
5
68 avis
4
46 avis
3
19 avis
2
0 avis
1
3 avis
Landscape is destiny.
Une Australienne qui raconte une histoire (vraie) en Islande ?
Il n'en fallait pas plus pour piquer notre curiosité car, tout de même il est difficile d'imaginer plus grand écart !
Quel lien entre ces deux îles aux antipodes l'une de l'autre ? Une petite et une gigantesque, l'une asséchée par le sable et l'autre gorgée d'eau, la chaleur ou la glace, ... ? Une où l'on sait que certains ont trouvé de quoi vivre et surfer à la cool au soleil et l'autre que l'on sait battue par les vents et les eaux et où Indridason nous a appris qu'il y fait très sombre ?
Mais Hannah Kent, jeune australienne d'Adelaide, rêvait de voir la neige et la longue nuit d'hiver : elle a été servie et est revenue de son séjour islandais la tête pleine d'images et de ces histoires que l'on se raconte au coin du feu.
À 27 ans, elle publie son premier roman À la grâce des hommes (Burial rites en VO) qui (chapeau !) est bien parti pour un grand succès.
Car Hannah Kent a trouvé ce qui relie les antipodes : ces deux îles, âpres et désertiques, sont toutes deux façonnées par des paysages grandioses à couper le souffle (et ce n'est pas qu'une figure de style). Des paysages qui, à leur tour, façonnent les destins, de la naissance à la mort.

'Landscape is destiny. The environment you grow up in has to have some kind of effect on how you perceive the world.' [Ron Rash]

C'est une phrase de Ron Rash (le parrainage n'est pas usurpé) que se plait à citer Hannah Kent et qui pourrait servir d'exergue à ce roman.
Au début du XIX° siècle (1829), un double meurtre ensanglante le nord de l'île : deux fermiers sont retrouvés sauvagement assassinés et carbonisés dans l'incendie de leur ferme de tourbe. Fridrik, Sigga et Agnes, un fils et deux filles de ferme sont arrêtés, jugés et condamnés à la décapitation.
Agnes Magnúsdóttir est l'une de ces deux filles. En attendant son exécution et faute de prison, elle est placée et accueillie de mauvaise grâce dans une ferme. C'est son histoire que nous raconte Hannah Kent.
Islande - 1829 : autant dire le moyen-âge ! et d'entrée, elle plante le décor.
Dans cette ferme, sous les regards réprobateurs de la famille contrainte de l'accueillir, Agnes attend sa dernière heure.
Pendant ces quelques jours qui la séparent de son exécution, Agnes va se confier au jeune pasteur Tóti .
D'où vient-elle ? Qu'a-t-elle vécu et subi avant de commettre l'irréparable ? Que s'est-il passé ? Qui était Natan, l'une des deux victimes, celui qu'on n'a pas osé appelé Satan et qui semble avoir été l'amant d'Agnes ? Est-elle seulement coupable ? Et les autres ?
En dépit des conditions misérables dans lesquelles (sur)vivent ces paysans d'un autre âge, Hannah Kent évite toute complaisance sordide et prend soin de faire parler ses personnages comme on a envie de les écouter aujourd'hui. On la remercie de ne pas avoir cédé à la facilité et si cette histoire repose effectivement sur une trame véridique et historique (soigneusement documentée et rendue), on se plait à lire un roman très contemporain.
Âpre et sévère comme les paysages islandais mais très actuel.
L'écriture d'Hannah Kent questionne notre intelligence et notre curiosité : on a du plaisir à découvrir les conditions de vie de cette époque, en ces lieux perdus bien loin de la couronne danoise, et on a du plaisir à dévorer ce presque polar, qui pourra prendre une place de choix au rayon des 'confessions de l'assassin'.
C'est aussi un très beau portrait de femme (de femmes pourrait-on dire, car il y en a plusieurs autour d'Agnes) tandis que les hommes semblent avoir perdu beaucoup de leur humanité. La faute aux paysages sans aucun doute.
Agnes Magnúsdóttir était manifestement trop vive et trop intelligente pour son époque et ses contemporains.
On est à deux doigts du coup de coeur pour ce roman découvert grâce à Babelio et aux Presses de la Cité.
Ce qui nous retiendra est peut-être l'absence d'un petit plus, d'un petit grain de folie (et pourtant il y en a déjà de la folie à vivre dans des endroits pareils à des époques pareilles !) et une seconde partie du récit (une fois la découverte passée) peut-être un petit trop académique, mais on pinaille pour faire sérieux.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/s..
Commenter  J’apprécie          100
J'ai déjà découvert Hannah Kent avec son roman Dans la vallée qui avait été un énorme coup de coeur en 2018 mais A la grâce des hommes est le tout premier qu'elle a publié (et qui a été traduit en France).
Si Dans la vallée traitait d'un fait divers survenu dans l'Irlande rurale du XIXe siècle, celui-ci se déplace un peu plus au Nord pour s'attarder sur une affaire islandaise ayant eu lieu en 1828. Tout comme le premier lu, A la grâce des hommes est à la fois un témoignage historique passionnant pour qui s'intéresse au pays et surtout un focus sur les mentalités de l'époque. Passionnant oui, poignant surtout.

En 1828, Agnes assiste à son procès. Elle est condamnée à mort car reconnue coupable du meurtre de Natan, son amant. En attendant son exécution, elle va devoir passer plusieurs mois – sous bonne garde – dans une ferme familiale. Les propriétaires des lieux ne sont clairement pas ravis d'accueillir une criminelle avérée sous leur toit mais n'ont pas le choix, la justice en a décidé ainsi.
Installée au plus loin des membres de la famille et délaissée, Agnes se fait discrète. Silencieuse, humble et travailleuse, elle accepte toutes les tâches qu'on lui impose, sans rechigner ; c'est une touche à tout. Et la vie des fermiers islandais – même plutôt fortunés – de la première moitié du XIXe siècle est plus que rude ! S'occuper des bêtes, les tuer et les préparer pour la consommation quotidienne, confectionner le beurre, le Skyr et autres mets nourrissants, coudre et recoudre les vêtements portés tous les jours… le tout sous un ciel rarement clément ou dans une chaumière battue par les vents (sans vitre aux fenêtres)… A priori on n'a pas trop à se plaindre de nos restrictions énergétiques à 19° !

C'est à travers ses conversations avec un tout jeune prêtre à peine ordonné (censé être là pour accompagner sa confession et son repentir jusqu'au jour de l'exécution) et petit à petit avec certains membres de la famille, qu'Agnes révèle son passé et SA vérité.
Parce que la version du tribunal n'est peut-être pas celle qui a véritablement existé mais pour l'opinion publique, c'est forcément la seule possible et donc valable parce qu'après tout, Agnes est une femme solitaire et indépendante, née dans une mauvaise famille (des parents non mariés, un père pas vraiment connu), très tôt orpheline livrée à elle-même sur les routes et ayant connu plusieurs amants… bref ! Une fille qui ne peut qu'être coupable de toute façon, peu importe sa version de l'affaire.

Le lecteur sait pertinemment que la fin est immuable et qu'on s'y dirige de toute façon. C'est un fait divers historique, ce n'est pas une uchronie, on sait quelle est la conclusion. Mais justement, le cheminement jusqu'au dénouement provoque une empathie d'une folle intensité et en même temps d'une grande pudeur. Hannah Kent n'utilise jamais le pathos à outrance mais bon sang, certaines scènes sont si palpables et poignantes qu'elles m'ont tiré quelques larmes !

Alors oui, A la grâce des hommes est un texte lent, contemplatif, introspectif et on connaît la fin avant même de s'y plonger mais Agnes a quelques informations à nous livrer en cours de route et l'immersion dans l'Islande rurale du XIXe siècle est une réussite absolue ! J'ai eu les doigts glacés de froid et la tristesse chevillée au corps et au coeur tout au long de ma lecture… Agnes la femme indépendante, si vite condamnée… mais jamais vraiment oubliée !

J'espère sincèrement que son troisième roman publié en vo en 2021 – Devotion – sera lui aussi traduit par les éditions Presses de la Cité car Hannah Kent entre définitivement (un peu à la manière de Susan Fletcher) dans le cercle fermé des autrices qui savent choisir leurs sujets et les traiter de façon à me bouleverser à chaque fois !
Lien : https://bazardelalitterature..
Commenter  J’apprécie          91
Et bien voilà, je n'avais aucune affinité avec les histoires de paysannerie islandaise du XIXe siècle et... j'ai adoré. Adoré vivre au centre de cette ferme à peine chauffée au milieu d'un désert de glace ou les mots sont rares et les hommes terriblement humains. Un vrai grand et beau livre, porté par une histoire de labeurs et de justice. Ne vous méprenez pas : le bonheur est dans le voyage, pas dans son but. Un livre qui s'achève trop vite et trop tôt tant on aimerait partager plus de temps avec ses personnages dépassés par leur destin. A lire.
Commenter  J’apprécie          91
Le style de l'auteure m'a au départ un peu déstabilisé. On a une foule d'informations, que ça soit par des lettres ou encore par des points de vue différents. Pendant tout le livre, on alterne différents médias et narration. J'ai au départ trouvé ça un peu bizarre d'avoir le point de vue d'Agnès à la première personne mélangé au point de vue des autres à la troisième personne, mais j'ai fini par m'y faire.

D'ailleurs, malgré le point de vue d'Agnès directement à la première personne, j'ai eu du mal à la cerner et à m'attacher à elle. Elle maintient une certaine distance et même si on se doute qu'elle n'est pas le diable en personne et qu'au-delà du meurtre se cache sûrement une autre histoire, le sujet n'est pas abordé tout de suite. Il faut du temps à l'histoire se mettre en place et aux personnages pour se dévoiler. L'auteure joue beaucoup sur les sentiments des autres à l'égard d'Agnès, sur les on-dits et les a priori des gens.

J'ai été surprise d'apprendre que cette histoire était tiré d'une histoire vraie, l'histoire de la dernière femme d'Islande à avoir été condamnée à mort. La dimension historique du livre est vraiment très intéressante. le quotidien des gens est très bien décrit et on y découvre une Islande très rurale où il n'y a pas de prison d'où le fait qu'Agnès doive loger chez l'habitant en attendant son exécution.

Je pense qu'à vouloir mettre trop de suspense sur la véritable histoire derrière le meurtre, l'auteure m'a un peu perdue en cours de route. J'ai eu du mal à accrocher et à m'intéresser à Agnès alors que je trouvais pourtant le contexte passionnant. J'ai donc aimé tout le reste comme le quotidien des islandais, leur système de justice, les relations entre les gens.

Je ressors donc un petit peu déçue de ce roman pour l'aspect romanesque du livre mais très contente de l'aspect historique.
Lien : https://latetedansleslivres...
Commenter  J’apprécie          90
Même si ce livre n'est pas en large vision, ce qui reste le plus confortable encore pour moi, j'aurais préféré qu'il soit vraiment imprimé en noir, pas en gris foncé… cela fait certainement peu de différence pour quelqu'un qui voit bien, mais cela m'a contrainte à ne pas pouvoir lire plus de 10 pages d'affilée… C'est peut-être à cause de cette lecture hachée que j'ai eu du mal à entrer dans le livre au début, puis au fil des pages, les passages à la première personne dans la bouche d'Agnes Magnúsdóttir (ou Jonsdóttir, qui est son vrai père?) se font de plus en plus nombreux pour entrecouper et vivifier la narration à la troisième personne. Quelques poèmes s'intercalent également, ainsi que des lettres officielles (rapports de police, échanges avec Copenhague). La forme est assez originale, le blizzard moins présent que dans d'autres livres sur l'Islande. L'histoire m'a rappelé Nuage de cendre, de Dominic Cooper, qui se passe aussi en Islande, quelques années plus tôt (1783). Des jeunes gens y étaient aussi condamnés à mort, mais avec un mode de jugement sans doute plus juste que celui proposé ici: comme je l'ai étudié en ethnographie, dans l'Islande sous tutelle du Danemark, les jugements de peine de mort étaient rendus par l'assemblée populaire annuelle traditionnelle, pas par un tribunal cantonal comme ici, puis confirmés à Copenhague.
Lien : http://vdujardin.com/blog/ke..
Commenter  J’apprécie          90
Islande – pays des sagas, 19ème siècle, dans les contrées austères du nord.
Agnes Magnúsdottir, servante, est condamnée à mort pour le meurtre de son amant. La sentence sera appliquée au plein coeur de l'hiver. En attendant, elle est condamnée à l'attente chez un couple de fermiers, dans la vallée où elle a grandi. La famille est d'emblée hostile à cette femme marquée du sceau de l'effroyable. Un révérend se charge de préparer la condamnée au châtiment et à l'après. Comme elle rejette toute parole venant d'en haut, il va plutôt lui tendre une oreille attentive. Alors, cette femme résignée, que la vie semblait avoir désertée, commence prudemment à raconter son histoire, à dévider le fil d'une vérité qui la conduit au coeur de l'humanité.

« A la grâce des hommes » est « une oeuvre de fiction basée sur des faits réels », comme le souligne l'auteur, Hannah Kent à l'issue de l'intrigue. C'est aussi un roman de l'attente, du temps de suspension, d'une vie réduite au point inéluctable de l'anéantissement. Et pourtant, ce temps de l'avant est empli de vie, de passion, de questionnements et de doutes, d'espoir parsemé çà et là, porté par une écriture pudique, tout en tact et retenue.
Le roman alterne brillamment les voix narratives : une première, distanciée, rapporte au passé les faits et états d'âme des protagonistes. On découvre à cette occasion la vie austère et rigoureuse des fermiers en Islande au 19ème siècle, sous le joug des conditions climatiques extrêmes ; une seconde, celle d'Agnes, de son attente impuissante, rendue par un « je » conjugué au présent. L'auteur magnifie la fragilité, l'humanité et la force de cette femme qui, par petites touches de mots adressés à ceux qui l'entourent, saura esquisser un portrait plus juste d'elle. Au fond, elle apparaît comme la femme qui illustre la couverture du roman : la bougie qu'elle tient vient la révéler, à la fois ombres et lumière, celles du désir, de l'humain.
« Dès lors, comment pourrais-je décrire l'instant où j'ai compris que je venais de trouver ce que je désirais ardemment sans le savoir ? Mon esprit en a perdu la trace. Seul demeure le souvenir de ce désir. Un désir si vif, si apte à me pousser vers les ténèbres, qu'il m'a terrifiée. » (p. 235.)

« A la grâce des hommes » pose la question du rapport à la vérité, à la mémoire et au récit de soi pour l'autre. Comme le souligne Agnes : « Nos souvenirs sont aussi mouvants qu'un tas de neige poudreuse en plein vent. Aussi trompeurs qu'une assemblée de fantômes s'interrompant les uns les autres. Seule demeure en moi la certitude que ma réalité n'est pas celle d'autrui. Partager un souvenir, c'est risquer d'entacher ma mémoire des faits. […] Comme la fine pellicule de glace sur l'eau d'un étang, la vérité est trop fragile pour mériter notre confiance. » (p. 139.)
Les conditions climatiques extrêmes offrent un cadre idéal à l'intrigue, marquée par l'attente : la neige vient figer les paysages dans une blancheur immaculée, l'attente d'Agnes devient éternité, les brouillards abolissent les frontières de l'espace : l'ailleurs ouvre une béance dans l'écoulement du temps, venant faire vaciller les contours de la raison.

Même si l'intrigue semble parfois s'appesantir dans une attente figée, « A la grâce des hommes » est un roman poignant sur la fragilité humaine. Je tiens à remercier Babelio ainsi que les éditions Presses de la Cité qui, dans le cadre de l'opération Masse Critique, m'ont permis de faire cette belle découverte.
Commenter  J’apprécie          90
C'est l'histoire d'Agnès Magnusdottir la dernière femme a être condamnée à mort avoir tué son amant. Elle attendra l'éxécution de sa peine chez des fermiers qui ne voient pas d'un bon oeil l'arrivée de cette condamnée. Ceux-ci ont deux filles et ils ont peur qu'Agnès les influence. Au début Agnès n'a que des contacts avec le révérend Toti qui doit la préparer à sa fin prochaine.
Livre que j'ai emprunté à ma soeur et qui m'a beaucoup plu. L'histoire m'a beaucoup touchée. Au début on est horrifié par ce qu'Agnès a fait mais petit à petit on comprend son histoire et sa détresse et comme Magrit et Jon on se laisse touche par cette femme mystérieuse. A travers son récit on découvre la cruauté des hommes et la condition des femmes dans la pauvreté. On voudrait qu'Agnès soit pardonner pour ce qu'elle a fait et soit grâciée mais ce n'est pas le cas.
Commenter  J’apprécie          90
Un roman acheté sur place, accompagné d'un plan du coin qui localisait les péripéties du récit : en fait je pensais acquérir un souvenir attrape-touriste… erreur ! j'ai vraiment savouré cette lecture !
J'y ai retrouvé ce décor fabuleux, et découvert un mode de vie soumis au climat et à la religion, avec des détails intéressants : l'absence de prison, l'organisation du badstofa, …
Ecriture élégante et pointue, ponctuée de documents authentiques, portraits féminins attachants, même si comme pour toute oeuvre de réhabilitation, on reste dans la supposition ! Une belle réussite !
Commenter  J’apprécie          80
Inspiré d'une histoire vraie, ce roman nous plonge dans une Islande austère du XIXème siècle qui a vu sa dernière exécution avoir lieu en 1829. Celle d'Agnes Magnúsdóttir, condamnée pour sa participation au meurtre de Natan Ketilsson et Pétur Jónsson en 1828 au nord de l'île, à Illugastadir.

C'est une histoire extrêmement bien fouillée par l'auteure qui nous est relatée, c'est un récit historiquement riche, un pan sombre du passé islandais. Nous sommes immergés dans cette ambiance âpre et rude. Les corbeaux tournoient, le froid envahit les maisons et les coeurs, la neige engloutit les paysages. Hannah Kent, à travers une écriture séduisante et des passages poétiques, a complètement su m'embarquer dans ce tableau ténébreux islandais.

Nous vivons quelques mois avec cette femme qui est condamnée à mort et qui va raconter sa vérité au fil des pages. Transférée dans une ferme isolée de la vallée de Vatnsdalur – car la contrée ne disposait d'aucune structure publique permettant d'accueillir des prisonniers -, Agnes sera d'abord confrontée au mépris et à la peur de ses hôtes d'héberger en leur sein une meurtrière. Elle fera appel à un pasteur, le sous-révérend Þorvardur Jónsson, pour l'accompagner et se libérer de ce poids. Pour qu'on l'écoute enfin. Ce dernier aura en charge de mener sa fidèle au repentir avant son exécution. Le côté religieux est donc assez présent et apporte une dimension spirituelle au récit. Nous découvrons également l'amour terrible de cette femme pour Natan, une des deux victimes, qui était un homme controversé et irascible. En parallèle, Agnes va travailler pour le fermier Jón, sa femme Margrét et leurs deux filles Lauga et Steina, comme une servante l'aurait fait. Les fermiers embauchent en effet régulièrement des filles de ferme, des servantes, pour aider au dur labeur. Nous suivons donc la lourdeur de leur quotidien dans l'attente de la date qui annoncera le couperet final.

C'est aussi la condition de la femme, abaissée au rang de domestique, qui est relatée, ainsi que le caractère bourru et méfiant des habitants de cette contrée reculée. le temps aussi, peu lumineux et glacial, contribue à l'ambiance pesante du roman. Pour ainsi dire, cette histoire très intéressante mais aussi accablante se savoure dans la pénombre de l'hiver, accompagné(e) de la chaleur et de la douceur d'un plaid. Je vous recommande vivement sa découverte, pour la richesse des écrits mais aussi la capacité de l'auteure à nous mener avec elle au plus profond des terres glacées islandaises, méditant sur les faits assassins d'une femme qu'une population s'évertuait à faire passer pour malfaisante et cruelle. Mais peut-être que leur vérité n'est pas aussi certaine et évidente qu'il n'y paraît. Les dernières pages, touchantes et émouvantes, referment l'histoire d'une vie féminine difficile passée à la faveur des hommes.
Lien : https://ducalmelucette.wordp..
Commenter  J’apprécie          80
Quelle terrible histoire que ce roman de fiction noire mais tiré de faits réels.
Roman ou l'on va suivre la condamnation à mort de deux personnes pour le meurtre sanglant d'un fermier, dont Agnès qui sera la protagoniste principale.
Cette période terrible se déroulera au coeur de l'hiver en Islande en XIX siècle, dans le froid glacial et des conditions de vie précaire du à l'époque, Agnès sera reconnue coupable du meurtre de son amant et en attendant son exécution à la hache, elle sera placée chez un couple de fermiers comme servante.
Au fil des mois elle va s'habituer à cette famille au début hostile à sa venue jusqu'à arrivée à se confier à la fin.
J'ai adoré la narration toute particulière ou à travers le récit on est plongé directement dans les pensées d'Agnès ce qui apporte une force émotionnelle tout au long des chapitres.
Plongé dans ces paysages sombres, glacials et brumeux vous ressentirez cette ambiance si dérangeante ou l'espoir sera nourri jusqu'à la dernière ligne.
Une oeuvre qui ne laissera aucun de nous de glace et qui continueras dans nos mémoires un bon moment ou la cruauté de la vie et la grâce des hommes prend tout son sens.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (889) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3211 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}