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4,02

sur 3157 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Bon eh bien me voilà bien contrariée, car Je finirai décidément par passer pour une dissidente que je ne suis pas. Au regard de tous les commentaires dithyrambiques que j'ai pu lire sur ce livre, je n'ai pu m'empêcher de le lire, et il ne m'a pas du tout plu. À travers le quotidien de deux couples, Atik et Mussara et Mohsen et Zunaira, l'auteur nous dévoile la vie à Kaboul sous l'emprise des Talibans. Je ne suis certes pas restée insensible à toutes les injustices faites aux femmes, pas plus qu'aux cruautés qui leur sont infligées, et ai bien sûr constaté que seules les situations extrêmes révèlent vraiment la lumière ou l'ombre que chacun de nous porte en lui, mais ceci étant dit, je n'ai pas grand chose à dire de ce livre. J'ai trouvé le début lent, un peu laborieux aussi, car les personnages sont nombreux, portent des prénoms qui bien sûr, ne nous sont pas familiers, et il ne se passe pas grand chose. Ce n'est que vers la fin que j'ai manifesté un réel intérêt pour cette histoire, lorsque Mussarat pose un acte, (je ne peux pas en dire plus ), qui me laisse carrément bouche bée. Ce passage est tout simplement bouleversant, le discours que tient cette dernière à son époux est profond, émouvant, renversant, et je fus émue par une telle grandeur d'âme.
Malheureusement, l'auteur a du se trouver à court d'inspiration au moment même où il a commencé à donner du souffle à son roman, car je m'acheminais déjà vers la fin, et ce, sans m'en douter une seule seconde. Une fin abrupte, un personnage qui se volatilise sans que le lecteur sache ce qu'il est advenu de lui, enfin, charge à chacun de déduire ce que bon lui semble. Ce livre m'a vraiment déçue. Mais l'auteur ayant une très belle plume, un vocabulaire riche et un style soutenu, Je tenterai tout de même un deuxième opus.
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L'horreur du monde des talibans.

Critique :
Splendide roman, Mélange des contraires, comme je les aime, comme est la vie. Un roman fleuretant avec l'infamie, mais aussi avec la noblesse d'âme.

D'abord il y a l'horreur d'un pays dévasté par une interminable guerre, l'Afghanistan.

Puis l'odieuse dictature religieuse des talibans qui entendent faire respecter leur vérité et sauver l'humanité par la violence et l'obscurantisme.

Et enfin, l'ignoble condition des femmes, cassées, anéanties, brimées, réduites à ….rien !

Obligées à porter l'habit injurieux les cachant intégralement aux yeux des hommes.

Que j'ai honte ! Non pas d'être un mâle, mais d'être un représentant de l'espèce humaine capable d'engendrer cela, parmi tant d'autre horreurs.

Car Yasmina Khadra m'a, au détour d'une phrase clef de son roman, bien fait comprendre l'ignominie de cette dictature : Ce tchadri n'est pas imposé que dans le seul but de soustraire toute tentation sexuelle aux hommes - Non, la toute simple éducation des petits garçons par leur mère est bien suffisante pour cela, voyons ! -
Le tchadri relève aussi d'une manipulation intentionnelle, privant adroitement TOUTE la population – hommes et femmes - de vision féminine, de douceur, d'apaisement, d'harmonie. le tchadri condamne le peuple soumis à vivre dans un monde déséquilibré fait de brutalité, de haine et d'agressivité entretenue par l'exemple et la peur afin d'assoir un pouvoir infondé.
Entendons-nous bien, je ne cherche pas à minimiser le déshonneur qu'impose cette injure vestimentaire mais à faire comprendre que l'atteinte, la souffrance, sont partagées, planifiées et n'ont rien à voir avec Dieu mais simplement avec le pouvoir.

Les talibans sont-ils si loin des chrétiens évangélisateurs des Amériques ou de l'Afrique ? Des croisés et de toutes les horreurs qui ont pavé le chemin de l'humanité depuis des millénaires ? Animés par les mêmes intentions de pouvoir dissimulées derrière des idéologies religieuses.

Ma réponse est « oui » car les talibans agissent de nos jours et que nous, observateurs et juges, sommes là et souffrons sans pouvoir faire grand-chose.

Mais ce roman, heureusement, nous aide à avaler la pilule car il est aussi un roman d'amour ; l'amour de Mohsen pour sa femme Zunaira qui voudrait faire éclater sa beauté au grand jour mais se retrouve avec un diamant enfermé dans une boite, et l'amour infini et sacrificiel de Mussarat pour Atiq. Mais cela est la fiction de ce roman dans lequel j'ai retrouvé la richesse évocatrice de l'âme humaine de Yasmina Khadra, mais sur laquelle je ne souhaite pas m'étendre ici. Une fiction qui ne peut nous faire oublier la triste réalité.

Un roman très dur, très noir dans lequel l'espoir ne brille même pas, mais très beau.


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Que cette lecture est pénible et douloureuse ! S'engager dans ce roman, lorsqu'on en connaît la réalité, on sait que les personnages ne trouveront aucune issue, tout est joué d'avance, par le fait même du lieu de l'action : l'Afghanistan.
Et pourtant, malgré les hauts-le-coeur, malgré la colère que je sentais sourdre en moi à chaque page, malgré l'impuissance qui m'accablait, je n'ai pu qu'aller jusqu'au bout de ma lecture, par respect pour ces Atiq, Mohsen et autres Zunaira, si vrais dans leur désespoir, qui existent sans doute dans la vie réelle, sous d'autres noms, d'autres visages, par respect aussi pour cette magnifique écriture qui est celle de Yasmina Khadra, une écriture que je qualifierais d'intellectuelle, par la construction des phrases, les images utilisées, le vocabulaire précis, mais aussi poétique, dans les descriptions de l'environnement climatique, métaphore crue du climat politique régnant.
Merci à vous, Monsieur Khadra, de nous interdire d'oublier l'existence de ce peuple, le peuple afghan, qui souffre depuis si longtemps de cette nuit en plein soleil qu'est l'obscurantisme Taliban.
Merci de nous réveiller de notre sommeil tranquille de femme vivant dans une démocratie, perfectible, certes, mais éclairée !
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Les Hirondelles de Kaboul, par l'écrivain algérien Yasmina Khadra est un roman terrifiant. le premier d'une trilogie sur les relations entre l'Orient et l'Occident. A travers quelques personnages très différents, un gardien de prison, un commerçant, il dépeint la société afghane actuelle, sous la coupe des talibans.

J'ai lu beaucoup d'ouvrages sur l'Afghanistan, des tonnes de romans ont été écrits. D'emblée, je peux dire que celui-ci ne sort pas de l'ordinaire, nous fournissant son lot de morts, de vexations envers les femmes et d'exactions horribles des talibans.

Je l'ai refermé, écoeurée, mais sans rien avoir appris de plus.
Je l'ai refermé pourtant en me demandant encore et encore comment les femmes peuvent accepter de vivre sous de telles lois. Lorsqu'on entend un homme dire de sa femme : “Elle ne représente pas grand-chose en dehors de ce que tu représentes pour elle. Ce n'est qu'une subalterne. de plus, aucun homme ne doit quoi que ce soit à une femme. le malheur du monde vient justement de ce malentendu.”, on a presque envie d'éclater de rire tant cela semble sortir de la bouche d'un adolescent écrit et déçu par ses premières relations amoureuses. Et pourtant un pays entier vit sous ce régime. Et pourtant des millions de femmes endurent ces paroles et pire encore, de continuelles vexations, injustices (et les mots semblent faibles pour exprimer cela). le pire étant pour celle qui ont connu la liberté auparavant, comme celle qui était avocate et du jour au lendemain est assignée à résidence, releguée aux soins ménagers par un régime atroce, et un mari qui ne peut qu'obéir malgré tout l'amour qu'il lui porte.

Comment peut-on accepter de vivre sous un tel joug ? Un des personnages nous donne une partie de la clé : “La peur est la plus efficace des vigilances”. La peur est partout bien sûr, la peur de souffrir, de mourir, cette peur si humaine (si tant est que la peur ne soit pas un sentiment purement humain). Et pourtant, à la fin du roman, on se demande si la mort n'est pas préférable à cette non-vie.

Une vie où « les joies ayant été rangées parmi les péchés capitaux, il devient inutile de chercher auprès d'une tierce personne un quelconque réconfort. Quel réconfort pourrait-on encore entretenir dans un monde chaotique fait de brutalité et d'invraisemblance, saigné à blanc par un enchaînement de guerres d'une rare violence; un monde déserté par ses saints patrons, livré aux bourreaux et aux corbeaux, et que les prières les plus ferventes semblent incapables de ramener à la raison. »

Difficile de dire mieux, de mieux résumer le chaos qui règne à Kaboul, dans les corps, dans les coeurs de chacun.

“Nous avons tous été tués. Il y a si longtemps que nous l'avons oublié.”

Je n'en dirai pas plus.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Le retour des taliban , et de leurs lois, m'imposait de lire ce roman de 2002, roman qui reste malheureusement d'actualité. Je savais que ce que j'allais y trouver me perturberait, que c'était un livre pour me faire mal !
Tout d'abord, j'ai apprécié l'écriture et le vocabulaire affûté de Yasmina Khadra.
Et donc, j'ai eu mal , pour ces femmes… et pour ces hommes aussi.
Tout cela me rappelait les heures sombres de l'inquisition au XIII siècle en France et en Espagne.
Comme ils ne souhaitent pas de musique, je ne leur demanderais pas d'écouter Jean Ferrat ( La femme est l'avenir de l'Homme), mais je les renverrais au poème d'Aragon avec ce vers : « L'avenir de l' homme est la femme ». Ce serait un peu de poésie dans ce monde de bruts.
Aujourd'hui, je suis de tout coeur avec toutes les Afghanes qui subissent la burqa.
Je veux qu'il ressorte de ce livre que les sentiments humains ne peuvent pas être domestiqués, que l'amour du prochain sera toujours plus fort pour la majorité de la population, même soumise pour la force.
Mohsen aime Zunaira plus que tout
Zunaira aime Mohsen, mais n'en a conscience qu'à sa mort
Mussarat aime Atiq au point de lui donner sa vie
Atiq a oublié qu'il aimait Mussarat, et a perdu la raison pour Zunaira
Si ça, ce n'est pas un beau roman d'amour ! Et tout cela dans un environnement des plus austère, entre la chaleur caniculaire, la sécheresse, la pauvreté extrême, la destruction des lieux de vie par les guerres, et les lois mises en place par les talibans ! L'ambiance est suffocante !
Je regrette que le livre soit si court et qu'une fin ne nous soit pas proposée, chacun peut imaginer l'avenir de Zunaira, … la condamner ou pas


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Voici de belles histoires d'amour sur fond de ville dévastée.

L'auteur ne pleure pourtant pas sur le sort de sfemmes mais choisit au contraire de nous montrer des femmes fortes qui seules ont su garder raison au milieu du désastre.

Les hommes perdent peu à peu leurs repères et sombrent dans la folie. Les plus opportunistes tireront toujours leur épingle du jeu, mais ceux-ci n'intéressnet pas l'auteur.

En revanche, la moindre étincelle de beauté est capable de réveiller l'homme bon qui sommeil.

Un roman dur ou l'espoir pointe malgré tout.

L'image que je retiendrai :

Celle de la beauté de Zunaira au fond d'une geôle sordide.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Kaboul est en ruine, les talibans règnent, les femmes doivent porter le tchadri, les hommes suivre de longs sermons à la mosquée. On n'entend ni musique, ni rires. Un court roman qui relate la vie quotidienne à Kaboul, mêlant petite et grande histoire, récit de guerre et drame intime. Cependant, malgré ses indéniables qualités de témoignage, sur la place de la femme notamment, ce texte pâtit de facilités narratives qui lui font perdre en crédibilité et en force.
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Cela faisait bien longtemps que je voulais découvrir cet auteur algérien et ce titre m'attirait tout particulièrement.
Autant le dire tout de suite : ce n'est pas joyeux. Je sais, on pouvait s'y attendre rien qu'avec le titre. Mais un des personnages principaux participe à une lapidation dès les premières pages. Voilà à quel point ce roman se montre impitoyable.
Impitoyable, car il nous dépeint sans fard une réalité qu'on a tendance à oublier : à quel point les droits des êtres humains, et des femmes encore plus, peuvent être bafoués dans certains pays. A quel point il est possible même de s'en accommoder, d'y participer pour plus de confort. Cela, les deux héros du roman vont l'apprendre au prix fort. Et pourtant, ce prix est encore bien moindre que celui versé par leurs épouses.
Les épouses, totalement à la merci des hommes. Elles ne sont rien, je cite un homme, à propos de l'épouse de son ami : « Elle ne signifie pas grand-chose en dehors de ce que tu représentes pour elle. Ce n'est qu'une subalterne. de plus, aucun homme ne doit quoi que ce soit à une femme. le malheur du monde vient justement de ce malentendu ».
Voilà qui nous remet à notre place.

Alors je ne peux pas dire que ce fut un plaisir de lecture. C'est un roman qui indigne, qui révolte. Ce n'est pas une dystopie, c'est la réalité actuelle quelque part sur notre planète.
Ce roman est court, dur, nécessaire.
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🖤 Résumé
🕊 Ce roman se déroule à Kaboul en Afghanistan. Nous croisons la route d'Atiq, un moudjahid reconverti en geôlier qui traîne sa peine ; et celle de Mohsen et de sa femme Zunaira. Ce couple rêve de modernité, de changement. Zunaira qui était avocate a dû abandonner sa carrière et est maintenant obligée de vivre dans l'ombre.
🕊 La peur, la terreur et la mort règnent à chaque coin de rue. Atiq, Mohsen et Zunaira vont en faire les frais ...

🖤 Mon avis
🕊 Il s'agit d'un roman très fort. Je l'ai lu parce que l'on me l'a donné. Je ne l'aurais pas acheté de moi-même. Il a tout de même éveillé ma curiosité.
🕊 L'histoire est tragique, extrêmement forte mais ce n'est pas du tout mon style de lecture. J'ai été choquée par certains passages comme les scènes de lapidation.
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La destinée de 2 couples afghans vivant à Kaboul, sous le régime des talibans. D'un côté, un geôlier usé et amer, marié à une épouse malade, qu'il ne veut pas répudier. De l'autre, une ancienne avocate qui refuse de porter le tchadri, mariée à un homme qui perd pied. Avec pour toile de fond : la mort, la peur et la folie qui rôdent partout dans la ville en ruines.

Une lecture éprouvante... Un livre que je me donne le droit de relire ultérieurement afin de mieux l'apprécier. J'ai pleinement conscience de la beauté de l'écriture, qui vient transcender la tragédie des faits, relatés sans manichéisme aucun. Mais à ce jour, je n'arrive pas à dépasser la barbarie quotidienne à laquelle le texte me renvoie.

« Les hirondelles de Kaboul » ou un livre majeur sur la perte : de l'autre, de soi-même, des idéaux, du bonheur, de l'amour, de la féminité et de l'humanité.
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