Paru en 1984 et dédié à sa fille, et à Ben Straub - fils de son comparse
Peter Straub ? -
Stephen King explique qu'il a écrit
Les yeux du dragon pour sa fille parce que ses romans précédents n'étaient pas adapté à de jeunes oreilles.
C'est une relecture pour moi, l'ayant ouvert pour la première fois en 1997. J'ai eu beaucoup de mal à m'y remettre, traînant lors des premiers chapitres. En fait, une fois que le décor est planté et l'intrigue mise en place, je ne l'ai plus lâché. J'explique ma réticence première au fait qu'il s'agisse d'un conte, style si différent des autres romans de
Stephen King. La narration très fluide, l'auteur qui parle au lecteur et le questionne, font de ce récit une histoire racontée à la veillée, à la lueur des chandelles : c'est un conte dans son sens premier, c'est-à-dire essentiellement oral, et c'est ce qui m'a emporté au fil des mots, doucement.
Roland est roi de Delain. Il élève seul ses deux fils, Peter , l'aîné, et Thomas.
Son conseillé est Flagg le magicien noir. Flagg peut aller et venir entre les monde, et on reconnaît "l'homme en noir" du Fléau, sans aucun doute.
Lors de ma première lecture, je n'avais pas lu Lovecraft, aussi je ne m'étais pas rendu compte que Flagg possédait un exemplaire du Necronomicon, pas moins ! Bien entendu, le cruel Flagg va manipuler les évènements,parce qu'il préfère voir Thomas accéder au trône. J'écris "bien entendu", parce que la trame du conte est basique : le méchant Flagg, le bon Peter, les amis-adjuvants de Peter, etc Mais Thomas ? Thomas n'est pas présenté comme quantité négligeable , même si l'on comprend que c'est sa faiblesse et son caractère jaloux qui vont servir Flagg dans sa machination pour priver Peter du trône. Dès le départ,
Stephen King nous le présente comme un être complexe, loin d'être cruel, un jeune homme plein de tristesse .
Peter, effectivement, est parfait. Cela aurait pu être ennuyeux si le destin n'était pas aussi cruel à son égard dans le roman. Il n'est cependant ni naïf, ni trop bon. Il fait de son mieux pour tenir le rôle qu'il doit avoir, car envers et contre tout il est le Prince : cela représente pour lui plus d'obligations que de droits, ce qui en fait quelqu'un de vertueux.
Il n'y a pas véritablement de héros, alors qu'on pourrait s'attendre à ce que Peter soit mis en avant. Tous les personnages ont leur importance : Thomas, Flagg, Roland, les amis de Peter,Ben et Dennis. Mais si je devais en souligner un, ce serait le juge Peyna, que j'ai beaucoup apprécié : quelqu'un de droit, de dangereux aussi.
C'est un roman très sympa, que l'on peut lire pour soit, mais aussi partager avec ses enfants-ce qui est exceptionnel pour un
Stephen King, vous en conviendrez ! Quand
Stephen King écrit "Il était une fois", on se sent comme un petit enfant, et c'est un soulagement qu'il n'y ait pas "Fin" à la dernière ligne, mais une promesse de suite.