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EAN : 9782228914352
454 pages
Payot et Rivages (06/01/2016)
3.93/5   23 notes
Résumé :
En 1892, le Pera Palace à Istanbul fut le premier hôtel de luxe destiné aux voyageurs occidentaux montés à bord du mythique Orient-Express. Agatha Christie, John Dos Passos, Ernest Hemingway, Léon Trotski et Joseph Goebbels foulèrent ses sols rutilant de marbre. En plein quartier des ambassades, son hall grouillait de tant d'espions qu'un écriteau leur enjoignait de laisser les places assises aux véritables clients de l'hôtel...
Lequel survécut même à l'expl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Pour moi, lectrice de romans plus que d'essais, amateur de romans policiers – surtout s'ils sont anglais – évoquer le Péra Palace fait immédiatement apparaître Agatha Christie, suivie d'Hercule Poirot, l'Orient Express sifflant en fond sonore … Se profilent aussi quelques écrivains reporters à la Hemingway
Si je creuse un peu, me reviennent des images romanesques évoquant l'Empire Ottoman, ses splendeurs, ses misères, ou Constantinople, cosmopolite et exotique. le fond sonore s'enrichit des sirènes des bateaux, de la rumeur des quartiers populaires, du rebetiko, de l'oud ou du jazz des cabarets.
Dans les rues se croisent des exilés russes et des espions bulgares, des diplomates britanniques et des demi-mondaines françaises. Les fumées des narghilés se mêlent à celles des cigares, les réfugiés de toutes origines croisent des touristes venus s'encanailler pour quelques heures avant de retourner au luxe … Et le Pera Palace reste là, pivot inamovible au milieu de ces tourbillons, témoin de décennies de guerres, de conflits, assistant à la transformation de l'ancienne Constantinople (en même temps Konstantinopolis pour les Grecs, Konstantiniyye pour les Turcs) en Istanbul la moderne.
L'Histoire est toujours là, aucun soubresaut géopolitique n'épargne cette ville à la croisée des mondes et des époques. Mehmed VI ou Mustafa Kemal marquent la ville de leur empreinte, mais Trotski ou Goebbels passent aussi par le Pera où, parfois, s'écrit L Histoire. Parfois aussi, c'est L Histoire qui marque le Palace, comme en 1941 lorsqu'une bombe placée par les services secrets bulgares (ou les nazis ?) explosa dans la valise d'un diplomate britannique, dévastant le hall et tuant vingt-cinq personnes.
Construit en 1892 sur une colline dominant la Corne d'Or pour accueillir les premiers voyageurs de l'Orient Express, le Pera fut le premier palace de l'Empire Ottoman, la première construction de luxe – à l'exception des palais du sultan - à disposer de l'eau chaude, de l'électricité ou d'ascenseurs. Il vit défiler personnalités de tous horizons – de Greta Garbo à Churchill – et traversa l'histoire de la Turquie, de l'Europe et, pendant les époques de grande tourment, de l'histoire mondiale.
Charles King, historien américain, expert en géopolitique et professeur de relations internationales à l'université de Georgetown, a eu l'excellente idée d'écrire la « biographie » de ce palace hors du commun. Et son livre, brillant, érudit, profond et léger, documenté et émaillé d'anecdotes, est parfait en son genre ! Car le lecteur littéraire y trouvera, comme moi, matière à rêver ou envie de relectures, et découvrira avec bonheur les subtilités de l'histoire politique auxquelles il n'entendait pas grand-chose jusqu'ici. Quant au lecteur historien, versé en géopolitique voire même connaisseur de l'histoire de l'Empire Ottoman et de la Turquie de Mustafa Kemal, il pourra entendre, voir, humer toute la dimension humaine de ces décennies. Les acteurs de l'Histoire, sous la plume de Charles King, ont pris chair et sang pour s'incarner dans toutes ces petites gens évoquées tout au long du livre, autant que dans les personnalités citées. En d'autres mots, ce livre est une réussite d'équilibre entre savoir et évocation, imaginaire et documentation, servi par un style fluide, d'un abord aisé, nourri d'images et d'anecdotes. L'objet lui-même est séducteur, sous sa couverture évoquant le générique d'un bon vieux film américain, peuplé de stars et truffé d'intrigues. Un petit bémol cependant : les photos d'époque introduisant chaque chapitre auraient gagné à être imprimées dans un format et sur un papier leur rendant justice, peut-être dans un cahier central … Merci donc à Masse critique pour cette découverte.
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Apres quelques pages de lectures, je me suis interrogé sur ce titre " Minuit au Pera palace", car il a fallu attendre la page 112 pour vraiment y entrer. Ensuite, le sous-titre " La naissance d'Istambul" pour moi remontait à des siècles, et si l'auteur en parle, il se concentre sur tout ce qui construit en fait l'Istambul moderne, c'est à dire les faits remontant au début du XXe siècle.. le sujet est ambitieux, mais le traitement, tout professoral qu'il est, m'a semblé brouillon, confus, même si au final l'auteur nous amène là ou il voulait. En effet, je me suis perdue dans les méandres de la révolution russe et je ne voyais pas à quoi cela servait, mais au final, j'ai bien compris que l'exode qui s'en est suivi à vu l'installation de nombreux slaves en Turquie. Alors ce livre est tout sauf simple à lire, mais pour un passionné d'histoire souhaitant découvrir la Turquie, c'est un bon point de départ.
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Un essai riche et passionnant dont l'auteur, expert en géopolitique du Moyen Orient et professeur à l'Université de Georgetown, a un réel talent narratif faisant de ce livre un véritable roman sur cette ville mythique, ultime frontière entre l'Europe et l'Orient. Partant du déclin rapide de l'Empire Ottoman pour aboutir à la ‪Turquie‬ Moderne et laïque voulue par Mustapha Kemal, Charles King nous entraîne dans mille et une péripéties et anecdotes autour de personnalités en transit dans cette ville, nous permettant ainsi d'avoir un aperçu de ses multiples facettes et ses mutations façonnées au gré des apports culturels des flux migratoires et des politiques nationalistes parfois musclées...
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Merci à Babelio et aux éditions Payot et Rivages de m'avoir offert ce livre dans le cadre d'une Masse Critique.

A travers la création et la grandeur de l'hôtel de luxe " Péra Palace", ouvert en 1892 par la Compagnie des Wagons-lits, l'auteur nous propose de nous plonger dans L Histoire incroyablement foisonnante d'Istanbul.

L'ouvrage est ultra complet, richement documenté et très bien écrit.

Néanmoins, j'ai été un peu déçue car les explications historiques ultra détaillées noient complètement l'histoire du Péra en lui-même...

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En prenant ce livre à la bibliothèque je pensais lire l'histoire de cet hôtel mythique, or il s'agit d'une histoire de la Turquie et d'Istanbul, intéressante et documentée - d'ailleurs le sous-titre précise « la naissance d'Istanbul ». C'est dommage pour moi, mais un plus pour cette ville fascinante.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Salomon, un jeune juif, se rend dans une église arménienne. "J'ai commis un terrible péché, explique-t-il au prêtre surpris de le voir là. J'ai couché avec une fille et je veux demander pardon.
- De quelle fille s'agit-il ? demande le prêtre avec méfiance.
- J'ai trop honte pour vous le dire, Père, répond Salomon.
- Je sais. C'est surement la fille d'Hagop.
- Non, non, ce n'est pas elle.
- La sœur de Mugerdich, alors ?
- Non plus.
- Attends, cela doit être la jeune épouse de Sirapian.
- Non plus."
Exaspéré, le prêtre le renvoie. L'ami de Salomon, Mishon, le voyant sortir, lui demande ce qu'il est allé faire dans une église arménienne.
"Me procurer trois bonnes adresses", réplique Salomon.
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Pour la plus grande commodité de nombreux officiers alliés, le docteur Djela Chukri de la clinique de Pera soignait les maladies vénériennes et les pathologies féminines dans son centre de consultation juste en face du Pera Palace.

Le bar tenu par l'ancienne Mme Bertha Proctor se trouvant dans la rue du Cimetière - un bar qui employait des femmes dont l'histoire a retenu pour seuls noms Poêle à frire, Cul carré, Ruine des mères, Fannie la fornicatrice et Liz la maigrichonne -, un peu plus bas que le cabinet du docteur Chukri, hommes et femmes pouvaient contracter une maladie et se faire soigner dans le même pâté de maisons.
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Nous ne sommes que des gardiens.
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