Parfois il m'arrive de rechercher dans le fond du vieux sac troué qui me sert de mémoire, les livres qui ont vraiment eu un impact important sur moi. Et bien, tiens ! voilà une lecture qui m'a durablement marquée.
Sont compilés dans cet ouvrage certains des meilleurs sermons que
Martin Luther King a prononcés, en contexte, à l'église auprès de ses fidèles et que certains ont eu la bonne idée d'enregistrer.
Le texte est donc une retranscription de la forme orale et, à de rares endroits, le bruit de fond a empêché de comprendre tel ou tel mot.
C'est une "sacrée" performance car on sait qu'en général les orateurs prétendus brillants deviennent affreusement plats lorsqu'on s'avise de coucher sur le papier leurs dires.
Les onze sermons suivants : 1) redécouvrir les valeurs perdues, 2) lettre de Paul aux chrétiens d'Amérique, 3) aimer nos ennemis, 4)
minuit, quelqu'un frappe à la porte, 5) le rêve américain, 6) directives pour une église dynamique, 7) les trois dimensions d'une vie achevée, 8) pourquoi Jésus qualifia cet homme d'insensé, 9) l'instinct du tambour-major, 10) rêves irréalisés et 11) rester éveillé au sein d'une grande révolution, sont tous introduits par une grande personnalité religieuse, parmi lesquelles le sud-africain
Desmond Tutu.
De mon point de vue, – celui d'une parfaite athée depuis aussi loin que je me souvienne – le choix éditorial de faire introduire les sermons de Luther King toujours et uniquement par un personnage religieux n'est probablement pas très pertinent car la force de Luther King c'est justement de passer outre les époques, les genres, les religions.
Ce qu'il dit est universel, d'ailleurs il ne cite la bible que comme introduction à ses sermons, presque comme un prétexte. En fait, il parle surtout de l'homme et de la société mais finalement, assez peu de religion.
C'est donc dommage de le cantonner au seul registre religieux, (car, au risque de me répéter, on parle assez peu de religion dans ce livre, 30% peut-être tout au plus, et encore), cela va bien au-delà de ça et son intérêt (pour moi, qui suis croyante comme une clé à molette) est essentiellement sociologique, voire, rhétorique.
Quand il parle d'économie domestique ou de la manipulation qu'exercent les publicitaires, je me fiche qu'il ait introduit son sermon par tel verset de Mathieu ou telle épître de Paul, c'est le coeur du sujet qui m'intéresse.
Je ne peux qu'admirer ce formidable esprit d'analyse du monde dans lequel il vivait, ainsi que cette fantastique manière de le formuler. Chapeau bas Mister King. En tout cas, un ouvrage à lire absolument (bien sûr, ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose).