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4,34

sur 1276 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un magnifique livre qui au-delà du conte fantastique est empreint d'une réflexion sur la civilisation. Au travers de son livre, l'auteur nous raconte l'histoire de son pays, l'Estonie, petit pays qui fût à plusieurs reprises envahie.
Face aux envahisseurs, comment conserver sa culture, ses traditions, sa langue.
Confrontation entre le monde de la ville, la « modernité », le monde influencé par les envahisseurs et le monde de la forêt, culture des traditions, le peuple originel.
Pour bien comprendre le livre, je conseil de lire la postface avant. Cela permet de bien comprendre l'étendue du livre.
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Leemet nait à une époque charnière : les coutumes ancestrales ont peu à peu disparu. Ainsi plus personne ou presque ne connait la langue des serpents, peu vivent encore dans la forêt, beaucoup ont rejoint les villages, ils cultivent la terre et célèbrent de nouveaux rites. Mais Leemet n'est pas de ceux-là cependat il ne trouve pas non plus son épanouissement auprès des siens. Il traversera de nombreuses épreuves qui ne sont pas sans rappeler quelques héros de la mythologie. Il va grandir et s'affirmer, mais au fond existe-t-il un salut dans cette histoire. Entre modernité et identité y a-t-il un choix raisonné ? Un entre-deux est-il possible ? C'est ce que questionne Andrus Kivirähk dans son conte fantastique et cette question est et restera toujours d'actualité. Dans ce roman si la forme est fantastique, le fond est universel.
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Un livre où l'auteur se moque allègrement de tout le monde! Des situations pleines d'ironies, où les différents points de vue se confrontent. Des situations impossibles, aucun choix ne semble être satisfaisant. Sur l'éternelle querelle des anciens et des modernes.
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Ce livre a été un vrai coup de coeur pour plusieurs raisons :

➡️ L'écriture fluide et poétique qui vous fait naviguer facilement au travers de ces 500 pages

➡️ La beauté des contes nordiques, leur féerie

➡️ le lien sain entre l'homme et la nature, cette vie commune en harmonie

➡️ La traversée des temps, la confrontation à d'autres mondes

➡️ le combat et la résilience

➡️ L'importance des traditions, des histoires, des racines

➡️ Un vrai voyage ailleurs

Ce livre m'a touché et m'a rempli de curiosité pour ces cultures si proches et qui me semblent si différentes.

En tant qu'amoureuse de Haruki Murakami, j'ai retrouvé ce côté de réalité mélangée à de l'imaginaire sans que cela ne soit gnan-gnan.

Ce livre fait partie de mes grands coups de coeur qui me rappellent pourquoi j'aime lire.
Et je suis à chaque fois surprise de voir que peu de gens le connaisse.
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Ce conte estonien a obtenu le grand prix de l'imaginaire 2014 ; il s'inspire des sagas islandaises et représente un petit trésor d'imaginaire. Je me suis laissée transporter dans cet univers moyenâgeux où Leemet est le dernier homme à savoir la langue des serpents et se désole de la modernité du monde. Les Estoniens dits « peuples de la forêt » la quittent peu à peu pour aller vers les villages et ne mangent plus de viande mais des céréales. Dans le même temps, la religion est devenue centrale après la conquête du pays par des chevaliers-prêtres allemands.
Leemet a pour meilleur ami Ints, un serpent, et vit dans la forêt à la manière d'un sauvage avec sa mère, sa soeur et son oncle.
 
Dans ce monde magique où les femmes tombent amoureuses des ours, où on vole avec des os humains et on chasse les vents, où on élève des poux de la taille d'un chevreuil, où on lèche une pierre pour se nourrir durant l'hiver, Leemet va connaître plein de malheurs et voir son avenir s'assombrir pour faire place à la solitude, le désenchantement.
 
Au-delà du conte, Andrus Kivirähk cherche à exprimer la violence – l'agressivité culturelle du pouvoir soviétique– la survie des minorités et la nostalgie du temps qui passe. Une belle réflexion et un voyage fantasmagorique à ne pas rater !
Lien : https://alinebouquine.fr/lho..
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Voilà un livre de 470 pages dévoré en quelques soirée. Quelle imagination, quel talent.

Je ne connaissais pas cet auteur et j'ai deux de ses romans dans ma bibliothèque depuis des années. J'avais été attirée par la couverture, le titre et les recommandations de mon libraire. Et puis ils étaient restés bien au chaud dans ma bibliothèque. Finalement ce titre qui m'avait d'abord attiré, finissait par me répulser...

En début de semaine, je décidais de passer le cap. Et bien m'en a pris car ce livre est vraiment passionnant. Je m'étonne qu'aucun film n'ai été tiré de ce roman car c'est une belle épopée. La seule remarque négative est peut être que la dernière partie est franchement sanguinolente sur des pages et des pages.

Cette épopée qui permet une satire des religions, des nostalgiques des temps anciens et des adulateurs du monde moderne mis sur le même plan est vraiment très réussie. Car si le sujet est grave, il y a également plusieurs moments drôles.

je me réjouis de lire le second livre qui est dans ma bibliothèque de cet auteur.

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Un magnifique roman qui a l'intelligence de montrer la mort d'une culture sans jamais tomber dans le passéisme, mais en le critiquant.

Le narrateur est l'un des derniers gardiens d'un savoir ancestral: la langue des serpents qui permet de commander aux animaux de la forêt.
Il voit sa culture forestière et animiste être remplacée par le christianisme et la "modernité" du Moyen-Âge: les chevaliers germains qui instaurent la sédentarité et le féodalisme. Il regarde ces étrangers s'installer dans son pays avec un relative indifférence, puisque leur façon de vivre lui paraît beaucoup trop stupide pour avoir le moindre avenir. Mais l'époque change, et en une génération seulement le féodalisme prend le dessus.
Alors que faire? La beauté et l'intelligence de la langue des serpents ne peut être niée, sa difficulté non plus. La fracture générationnelle et culturelle va polariser tout le monde: le chaman de la forêt devient un fanatique, les chrétiens supplantent la culture du narrateur par leur appropriation progressive des terres baltes, certains vieux s'enferment dans une croisade perdue d'avance, le dernier Gardien de la Salamandre se laisse mourir avec cynisme, et les plus anciens de tous, les anthropopithèques, s'isolent pour "revenir au passé" en tentant de ressusciter des traditions préhistoriques absurdes qui ne sauveront pas leur espèce.

De loin l'une des meilleurs fables que j'ai pu lire, et grosse révélation littéraire pour moi.
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L'homme qui savait la langue des serpents est un roman hors du commun, au ton faussement léger, aussi drôle qu'émouvant ; à l'intrigue tantôt épique, tantôt tragique ; et aux messages engagés.

Enfant, Leemet apprend, grâce à son oncle, la langue des serpents : langage qui permet de converser avec les animaux de la forêt (sauf ceux trop idiots pour la connaitre - tels que les hérissons), et leur donner des ordres (ce qui facilite grandement la chasse aux élans). Il vit heureux avec sa mère, sa soeur Salme, les autres enfants Pärtel et Hiie, et son meilleur ami le serpent Ints.
Hélas il constate, impuissant, le départ massif des habitants de la forêt vers le village, et grandit dans l'angoisse d'être "le dernier" : le dernier homme de la forêt, le dernier à parler la langue des serpents, le dernier à connaitre l'existence de la Salamandre.

L'homme qui savait la langue des serpents est le récit d'un déclin et d'un renouveau, d'une fin et d'un commencement, le tout étant plein de nuances. Ni le passé dans la forêt, ni l'avenir dans le village ne sont idéalisés.
D'un coté, parmi les derniers survivants de la forêt, les plus véhéments adorateurs des génies, qui, comme des animaux blessés et acculés, se montrent prêts à toutes les atrocités au nom de leur leitmotiv "sauver la forêt".
De l'autre, les villageois qui s'en vont - manier les faucilles, manger du pain, et se convertir au christianisme - critiquant sans merci les rustres qui décident de rester vivre parmi les ours.
Critique du conformisme aveugle, des extrémismes religieux, des contes et anciennes croyances transformés et instrumentalisés.

Bien que le roman soit bourré de notes d'humour, et que le ton soit léger ; le chemin initiatique de Leemet a le coté tragique des dernières fois, avançant toujours plus loin - non sans dignité - dans une impasse. Un roman qui rappelle au lecteur la fugacité et la relativité des valeurs du présent, l'invitant à comprendre que demain, ce sera lui, le dernier.

Par ailleurs, la postface est très intéressante, et permet de comprendre l'étendue des messages engagés de l'auteur, concernant tant la religion que la géopolitique.

En conclusion, l'homme qui savait la langue des serpents est un roman atypique, drôle, émouvant, aux degrés de lecture multiples et source de réflexion.
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Cette histoire m'a emportée dans un univers merveilleux et mythologique, où les croyances deviennent vérité, où les hommes parlent aux animaux, et où la Salamandre dort en un lieu secret, attendant d'être réveillée. C'est un univers beau et sombre, une histoire mélancolique qui parle de tradition et de modernité, de solitude et d'un homme qui n'a pas pu appartenir à son époque. Un homme plein d'un savoir ancestral qui n'intéresse plus personne, témoin vivant d'une culture morte.


C'est donc un roman sur la solitude et le changement, un roman empreint de mélancolie et d'humour noir qui critique aussi bien ceux qui courent aveuglément après le progrès que ceux qui se raccrochent désespérément aux traditions.


L'écriture est fluide, passionnante et riche, le rythme est maîtrisé et ne laisse jamais l'intérêt du lecteur s'essouffler. L'auteur mélange avec brio les scènes épiques, cocasses, surnaturelles et nous donne un aperçu alléchant de cette « mythologie » que nous connaissons fort mal. Mais une légère redondance, mêlée à une certaine exagération, m'ont un peu refroidie sur la fin. Peu importe : c'est un coup de coeur !
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Un récit qui, à travers une langue d'une belle simplicité, constitue une métaphore pleine d'humour, sans concessions de ce qui se nomme "progrès". Les rapports que les hommes entretiennent avec le progrès, l servitude volontaire dans laquelle ils se placent sont décrits sans manichéisme et avec un délicieux sens de l'humour. Un très beau livre.
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