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4,34

sur 1272 notes
Roman impossible à refermer avant d'avoir tourné la toute dernière page et qui entre directement dans ma liste des livres-préférés-de-tous-les-temps-immémoriaux (ouaip).
Le premier contact avec un livre, c'est sa couverture. Celle-ci est magnifique: sobre et en même temps travaillée.
Et quelle histoire! Une imagination débordante, inspirée de contes nordiques.
J'ai d'ailleurs commencé à lire en le considérant ainsi: un conte. Mais très vite m'est apparu que sous cette histoire totalement farfelue, dont les rebondissements semblent sans queue ni tête alors que tout s'enchaine de façon très logique pour donner une impression de réalisme, un second niveau de lecture apparait. Une interrogation, à l'aide d'allégories, sur l'évolution du monde car cet homme qui savait la langue des serpents est le dernier représentant de sa « génération », celle qui vivait en communion avec les animaux et vénérait les génies de la forêt, ses contemporains ayant préféré les villages, le travail de la terre, Dieu et les modernités apportées par les chevaliers étrangers en armure. J'ai aimé que cela reste une interrogation, l'auteur ne tranchant jamais, montrant les dérives d'une vision du monde comme de l'autre, mettant plutôt l'accent sur l'aspect cyclique de l'Histoire (différente et finalement toujours la même). Au lecteur de se faire son opinion.
Je souligne également la postface rédigée par le traducteur. Car figurez-vous qu'un troisième niveau de lecture se cache dans cette oeuvre : l'auteur étant estonien, Jean-Pierre Minaudier nous explique le parallèle entre l'histoire et l'Histoire (la langue des serpents représentant la langue estonienne) et développe les jeux de mots, intraduisibles littéralement, utilisés par l'auteur. Une superbe façon de clôturer sa lecture.

Lien : https://tsllangues.wordpress..
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Le jeune Leemet vit dans l'Estonie du XIIIe siècle, époque des premières « invasions chrétiennes » sur cette terre, un des derniers bastions païen d'Europe.
Un peu écrit à l'image d'une fable, on voit s'y opposer les nouveaux modes de vie « modernes » aux croyances populaires anciennes où les « vrais estoniens » étaient ceux qui parlaient la langue des serpents leurs permettant de contrôler les animaux, ne mangeaient que de la viande, avaient des crocs à venin, et repoussaient les envahisseurs avec l'aide d'une créature fabuleuse : « La Salamandre ».
Je suis assez partagé concernant ce roman. D'un côté, on y découvre un univers très singulier et original (je ne sais pas si cela s'inspire de vraies légendes ou non), dans un style plutôt agréable à lire. Cependant, j'ai trouvé que le récit, en dehors de son originalité était un peu plat, un peu linéaire. On ne s'attache pas souvent aux personnages.
Peut-être une question de goût, vu que par ailleurs, d'autres critiques semblent plutôt bonnes.
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Belle découverte grâce au bulletin électronique de Babélio. J'ai découvert ce livre en version audio avec une explication du traducteur en fin de texte. Cette explication m'a permis de mieux comprendre les réels liens de ce roman imaginaire avec l'histoire de l'Estonie.
J'ai vraiment voyagé en compagnie de la langue des serpents. Je salue le propos du roman qui est loin d'être manichéen. Il s'agit là d'un conte pour adulte !
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Un homme en phase avec la nature, sa femme malade l'oblige à faire des allers-retours pour chercher de l'eau, lui, en chemin croise la faune locale. Sifflant pour éloigner sangliers et chevreuil, cette fable de l'Estonie médiévale m'a beaucoup plu. Leemet qui est un des derniers à maîtriser un savoir bientôt perdu, ça me parle, c'est d'ailleurs ce qui me plaît dans les contes et les fables, souvenirs d'un passé idéalisé, parfois satyrique, parfois moderne ou à l'inverse trop passéiste.
Les décors sont beaux, simples et détenant la complexité de l'existence en eux, tout comme la plume de l'auteur. L'intrigue se déroule paisiblement, plusieurs sentiments en ressortent, du rire aux larmes, de la joie à la rage, mais aucun, absolument aucun passage long ou inutile.

Je me suis laissé bercer par ce conte avec beaucoup de plaisir, ce n'est pas un coup de coeur mais une bonne lecture, je ne lui trouve aucun point faible.
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Tout comme le titre l'indique, un livre bien étrange « L'homme qui savait la langue des serpents » ! Entre le conte, la fable, la légende on ne sait où se situer dans ce monde « fantastique ». Le traducteur nous le présente dans la postface comme « le pamphlet sous la fable ». Ce que j'en ai retenu principalement c'est l'affrontement entre le monde dit civilisé représenté par la religion et la nature considéré comme le monde sauvage. Une fois de plus, il nous est démontré que l'être humain n'arrive pas à vivre en harmonie avec son environnement !
Tout au long de ma lecture, j'avais hâte d'en finir pour passer à autre chose, pour au final m'apercevoir que j'ai beaucoup aimé ce livre. Comme quoi, il est important de persévérer dans la lecture d'un ouvrage.
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Je me suis glissée avec une étonnante facilité dans l'univers de cette fable satirique. Malgré son côté biscornu, du peuple sylvestre parlant la langue des serpents aux filles qui ne résistent pas au charme des ours en passant par... tout le reste, tout nous semble familier et aller de soi au bout de quelques pages seulement, sans que l'émerveillement ne cède toutefois à cette fausse normalité.

L'écriture de l'auteur est aussi agréable à lire que son ironie est acérée. Kivirähk épingle les sentiments de ses personnages, les travers de cette société imaginaire avec une finesse indéniable. Sous sa plume, on passe sans transition de l'émerveillement à la mélancolie, du rire à la colère.

On s'attache rapidement aux personnages, tous hauts en couleur.
Le narrateur est particulièrement touchant, alors qu'il se voit devenir au fil des pages le dernier. le dernier quoi ? le dernier tout. Dernier membre d'une culture moribonde, qui voit son peuple disparaître au profit de cette moderne et alléchante chrétienté, qui fait face tant aux irréductibles qui s'accrochent si bien à leur vieille culture qu'ils la défigurent qu'à ceux qui l'ont si bien reniée qu'ils en perdent toute la sagesse. C'est l'un des points discutables du roman, d'ailleurs, que seul le héros ou presque paraisse doué de raison dans ce monde imbécile et fou.
Lien : https://minetsbooks.wixsite...
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De la fantasy estonienne, un conte médiéval retraçant la vie d'un homme de la forêt qui voit le monde de ses ancêtres se fondre dans la modernité. C'est un petit trésor d'imaginaire, aussi drôle que tragique et particulièrement intelligent. Passéistes comme modernistes en prennent pour leur grade.
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De son style élégant, Kivirähk nous conte la folle histoire d'un jeune estonien coincé entre le passé dépassé et la modernité irrationnelle. Entre sa mère qui le gave d'élan rôti et sa soeur qui veut se marier avec un ours. Entre les croyances dégénérées du Sage du Bois Sacré et le christianisme aveugle des gens du village. Je m'attendais à une lecture un peu laborieuse autours d'un folklore que je ne connaissais pas et même si l'aventure me tentait, je partais avec quelques appréhensions. Mais cette histoire est fluide et les pages se laissent tourner à la vitesse du vent. Avec son humour et une certaine subtilité, l'auteur nous entraîne facilement dans la vie de Leemet et on se met à croire à la Salamandre, aux poux géants, à la langue des serpents.

On sent tout de même que derrière ce conte, Kivirähk tient des propos engagés et virulents sur les traditions, la politique ou encore les moeurs de son pays. le postface de Jean-Pierre Minaudier (qui est aussi le traducteur du livre) explique bien le contexte dans lequel cette oeuvre et les idées que véhicule l'auteur s'inscrivent ; et, ne connaissant rien de l'Histoire ou de la politique estonienne, j'ai trouvé que cela venait bien compléter ma lecture. Il nous explique aussi qu'avec la traduction beaucoup de références, de subtilités et de jeux de mots sont passés à la trappe et cela me rappelle que à quel point j'aimerais savoir lire toutes les langues du monde !

Cela dit, je me suis aussi rendue compte que, auteur estonien ou pas, les questionnements soulevés dans ce livre ont un écho universel. C'est pour cela que je ne me suis pas sentie perdu face à ces traditions et à cette Histoire étrangères. S'adapter c'est survivre, certes, mais la modernité et le progrès doivent avoir un sens. On ne peut pas les suivre par mode ou par déférence pour des peuples que nous croyons plus avancés que le notre sans risquer de perdre notre identité. Mais on ne peut pas non plus fantasmer un passé meilleur que ce qu'il a été en réalité et faire fi des changements qui s'opèrent autours de nous. A une époque comme la notre, où la globalisation menace l'identité des petits pays mais aussi où nous commercialisons la nostalgie et l'authenticité du passé, ce livre gratte là où c'est absurde et dénonce l'ambivalence complètement inassumée de l'être l'humain.

Une belle lecture, drôle, surprenante et pleine de réflexions que je conseille, que l'on soit fan de littérature scandinave ou pas.
Lien : https://thebmuffin.wordpress..
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Andrus Kivirähk avec son roman L'homme qui savait la langue des serpents nous attire dans un univers fantastique ou les ours charment les jeunes filles .les hommes parlent aux serpents ...ou la religion Chrétienne caresse les génies des forêts ..deux mondes s'opposent ...Celui des hommes de fer ..des allemands colonisateurs avec leur villageois estoniens crédules admirateurs de la modernité devenus Chrétiens .mangeur de pain et asservis aux nouvelles coutumes des étrangers et les hommes de la forêt protecteur d'un monde ancien....Tout le long de l 'histoire nous avançons dans une lutte entre deux univers qui se font la guerre notre héros Leemet va suivre son destin entre ces deux mondes pour être cet être solitaire qu'il restera jusqu'à la fin de sa vie ...La solitude est vraiment présente dans ce roman ou notre jeune garçon restera entre ces deux mondes pour apprendre de l'un les défauts de l 'autre ainsi que ces malheurs ....Une belle histoire sur l'évolution de l'homme face à la modernité et ses origines ...
Une belle satire de la société estonienne avec beaucoup d'humour et de noirceur ou notre lecture s'embrase dans la trame de ce roman au accent médiéval proche aussi du roman de renart ou les animaux sont doués de paroles ...
Un beau livre
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J'ai choisi ce livre sur un coup de coeur: la couverture tout d'abord, qui représente un animal fabuleux sur un fond beige sobre, et puis l'histoire, placée dans le contexte estonien médiéval. Et en effet, je n'ai pas été déçue,, surtout en ce qui concerne la plongée dans l'inconnu.

Dans un premier temps, j'ai trouvé dur de m'habituer aux prénoms: Hiie, Pärtel, Meeme, Ülgas... Dur de s'y retrouver. Mais peu à peu je m'y suis faite, et je suis rentrée entièrement dans l'histoire de ce village dans la forêt qui se déserte peu à peu, et qui est soumis aux fous amateurs de génie.

Je ne parlerai pas plus de l'histoire. La première moitié est tranquille, la deuxième moitié est sanglante. Tout s'enchaîne bien, et l'on ne peut que souffrir avec Leemet, et même être en empathie avec lui, même quand des élans assassin le prennent.

Seul élément qui m'a fait tiquer à plusieurs reprises: quelques éléments de la traduction, tels que "c'est sympa", ou "super!"... mais qu'est ce que nos mots de société moderne viennent faire là ? Bien sûr, on n'aurait pas imaginé entendre parler Leemet dans un langage démodé, et les mots d'usage normal ne choquent pas. Mais ces mots de "djeunes du XXIè siècle" n'ont pas à se trouver là... en tout cas d'après moi!
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