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4,34

sur 1247 notes
Ce roman a été laborieux. Je l'ai abandonné à la moitié puis repris en audiolivre pour me motiver, mais je suis totalement passée à côté on dirait… Je n'ai pas su passer outre le style d'écriture et la mise en place de l'univers qui n'ont pas réussi à me plonger dedans. La trame narrative et les actions des protagonistes ne faisaient aucun sens pour moi. J'ai plus passé mon temps à me questionner qu'à apprécier ce qu'il se déroulait devant mes yeux, puis mes oreilles.
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Amis des bêtes, bienvenue dans ce drôle de monde et cette époque où les humains étaient proches de la nature, où un ours pouvait séduire une femme mariée, où les hérissons étaient de gros crétins, où certains savaient la langue des serpents car ils étaient leurs frères. Hélas, à part Leemet, tout le monde a oublié... Il est le dernier à la parler. Et il nous raconte.

On navigue dans un univers fantasque où on rencontre des femmes qui se flagellent nues en haut des arbres, un vieil ivrogne quasi végétal, un sage des vents, un cul-de-jatte qui fabrique de la vaisselle un peu spéciale, un très vieux poisson barbu, et le Christ est l'idole des jeunes... Il suffit de se laisser porter et permettre à l'enfant qui est en nous de refaire surface, pour croire aux anthropopithèques qui élèvent des gros poux délirants, à la salamandre volante, à Ints la jeune vipère et meilleur ami, à l'Ondin esprit du lac, aux ours tombeurs de ces dames, aux louves laitières... c'est jubilatoire ! Il y a d'un côté ceux de la forêt un peu doux dingues mais parfois plus dingues que doux, qui vivent en harmonie avec la flore mais dominent la faune, dont certains croient aux génies, et de l'autre ceux du village, qui ont tout renié de leur mode de vie passé, qui sont sous l'emprise de la religion, et donneurs de leçons. Les villageois qui passent leur temps à cultiver les champs et aller à la messe, les forestiers qui mangent de l'élan encore et encore et beaucoup trop, entre deux flâneries dans les bois.

Ce roman c'est, transposé au temps des chevaliers, le monde ancien contre le monde moderne. Et vraiment, c'est l'ancien qui est le plus attrayant, féerique, enchanteur, fabuleux, ensorcelant, flippant... Ah !... Ça se voit que j'ai aimé ? Adoré ? Surkiffé ? Oui ! Ce roman est une bulle d'oxygène sylvestre, de croyances ancestrales, de fantasmagorie et aussi de drôlerie. Car oui, c'est joyeux, drôle, et parfois hilarant.

L'auteur se moque allègrement, à travers ses personnages, des croyances et superstitions païennes et de celles liées à la religion et de la récupération qu'ils font, toujours en leur faveur, des événements, tendant à prouver que rien de ce qui arrive n'est dû aux mérites des individus car ils sont forcément l'instrument de Dieu, ou du diable s'il n'y a que de l'indignité et pas de gloire à s'approprier. Il égratigne au passage les sociétés, les pouvoirs en place qui veulent tout contrôler, ne voir qu'une tête, et surtout pas de libres penseurs, la religion toute puissante qui asservit les gens par la peur et l'ignorance, pourvoyeuse de la pensée unique. le contrôle de la nature, et vade retro la liberté ! Des peuples sous le joug de têtes pensantes prosélytes qui haïssent l'apostasie, l'athéisme, le paganisme. Et ça, c'est intemporel. Il faut avouer que la religion en prend pour son grade, à moins que ce ne soit plutôt les ecclésiastiques, mais avec énormément d'humour. Cela dit, le mage aussi prend cher avec ses lutins, ses génies, sa bêtise, sa méchanceté et ses désirs de domination. Et les peuples qui se comportent en bons petits moutons mais jugent durement ceux qui ne marchent pas comme eux dans le rang. Ça m'a mis une chanson en tête : 🎼 Non les braves gens n'aiment pas que 🎶 l'on suive une autre route qu'eux 🎵.

C'est foisonnant, il s'y passe tant de choses, des joies, des douleurs, le monde qui change, l'amitié, l'amour, la mort, les affres de l'obscurantisme, de l'ignorance et du fanatisme. C'est l'histoire de toute une vie, celle de Leemet le narrateur, et il nous la raconte d'une façon enthousiasmante, enjouée et très drôle, mais aussi douloureuse parfois et quelquefois résignée. J'ai tellement aimé que je ne vais pas m'arrêter là quant à ma découverte des romans de Andrus Kivirähk !
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Je crains être passée à côté de cette oeuvre qui fait tout en douceur le portrait d'un monde impitoyable et qui se lit comme un feuilleton, une aventure suivant l'autre, à la manière des légendes dont le roman s'inspire. Nous voyons Leemet quitter l'enfance et se construire comme adulte, comme une rivière entre des îlots idéologiques dessinés avec un trait incisif à la satire mordante. C'est, malgré sa pertinence, son style narratif un peu suranné et répétitif qui m'aura tenue à distance d'une oeuvre autrement bonne.
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Cela faisait des années que ce livre me faisait de l'oeil, je suis content d'avoir enfin passé le pas. La première chose qui m'a étonné, c'est que le livre est drôle ! Remplie d'ironies, souvent assez noire, je me suis surpris à rire à tellement de scènes, par les fameux plantigrades notamment.

Ensuite le livre n'en reste pas moins intéressant, le style est hyper fluide, et raconte parfaitement la vie de Leemet sans que l'on soit une seule fois perdue malgré les us et coutumes toutes plus loufoques présentées. le livre parle de la tradition et de la modernité, et de l'absurde que l'on peut y entretenir

Mon seul bémol est que j'ai parfois été en peu en retrait de l'état émotionnel du personnage, la faute peut-être à ce style humoristique, mais sinon c'était parfait.
Je recommande vivement
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Étonnant et très rafraîchissant, ce sont les premiers mots qui me viennent quand je pense à ce roman que j'ai lu début janvier. Cela faisait plusieurs années que j'avais ce roman dans ma PAL repéré grâce à plusieurs avis d'entre vous.

C'est finalement sous forme audio que j'ai découvert cette oeuvre et dès les premières minutes, j'ai compris qu'effectivement ce livre allait être bien différent de mes lectures habituelles. Non seulement je ne connais rien de la culture Estonienne et de son Histoire donc autant dire que niveau légende c'était pareil. Ce livre fut l'occasion d'en découvrir certaines.

On suit la vie d'un homme de son enfance jusqu'à la fin de sa vie. Une vie en marge de la société en développement, la vie d'un homme en retard sur son temps et qui n'arrive pas à se mettre à la page, à s'adapter à l'évolution de la société en restant coincé dans le passé. Ainsi Emmet vit dans la forêt et parle la langue des serpents. Une langue lui permettant de se faire obéir des animaux de la forêt. Une faculté bien utile pour se nourrir notamment, il suffit en effet d'ordonner à un chevreuil de venir à vous et se laisser faire afin de pouvoir l'égorger en toute tranquillité et sans effort. Les habitants, en revanche, quittent la forêt, oublient la langue des serpents et adoptent un mode de vie rurale agricole vivant de leur récoltes. de la même manière, ils abandonnent les croyances païennes de la forêt pour se convertir au christianisme.

On suit donc Emmett et ses évolutions au cours du temps, au début du roman la forêt est déjà bien vide et cela sera de pire en pire tout au long de la lecture. On voit l'incompréhension de l'enfant mêlé de fascination pour ce nouveau mode de vie, puis de l'adolescent et de l'adulte qui ne parvient pas à trouver sa place hors de la forêt et à ce qui lui semble être une régression plutôt qu'une évolution.

Le sujet du roman ne brille donc pas par son optimisme, au contraire au fil des pages c'est même un récit assez sombre que nous présente ici l'auteur. Si la première partie pose lentement mais sûrement ce cadre, la seconde moitié du roman offre un récit plus rythmé avec davantage d'action et des évènements assez tragiques. Cependant et c'est peut-être là l'un des plus grands tour de force de ce roman, ce n'est jamais lourd, l'auteur arrivant à mêlant passage comique, presque parfois même absurde avec pourtant un propos de fond assez sombre.

Du fait de la culture Estonienne, du ton très singulier de ce roman mêlant un fond assez sombre mais avec des passages assez drôles, ce conte fantastique s'avère très singulier et très différent de la fantasy que je lis habituellement. Par ailleurs est c'est là encore assez fort, l'auteur parvient à accrocher un large lectorat et notamment ceux qui ne connaissent pas l'Histoire de l'Estonie. La postface du récit dans ce cadre est très intéressante expliquant le caractère pastiche de ce récit mais qui ne peut être perçu qu'avec des connaissances relatives à l'Estonie. Cependant, même sans percevoir forcément cette double lecture possible, les thématiques abordées restent assez universelles et le tout suffisamment singulier pour accrocher le lecteur.

Hyper original et bien écrit, j'ai vraiment beaucoup apprécié l'écoute de ce roman aussi divertissant qu'il est intéressant. Si ce n'est pas encore fait et même si vous n'êtes pas particulièrement féru de SFFF, je ne peux que vous recommander de découvrir ce roman qui ne devrait pas vous laisser indifférent.

J'ai pour ma part très envie maintenant de découvrir Les groseilles de novembre du même auteur.
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« C'était mieux avant », « À mon époque, ça n'était pas comme ça ». Tout le monde a déjà entendu quelqu'un s'émouvoir sur une époque disparue, regretter la « décadence » des nouvelles générations, alors qu'au contraire d'autres cherchent à être dans le coup, en recherche permanente de modernité. « L'homme qui savait la langue des serpents » est justement une fable sur le changement, qui dénonce avec le même humour ceux qui s'accrochent absurdement au passé et ceux qui adoptent aveuglément les idées nouvelles venues d'ailleurs.

Le récit se déroule dans une Estonie médiévale, où on vivait dans la forêt et où on parlait encore la langue des serpents. Un don linguistique ancestral fort pratique : connaître et siffler les mots des serpents, permet d'assujettir les loups, les ours ou les élans, qui font des reptiles ses amis.

Sauf que des chevaliers venus d'ailleurs viennent bousculer cet équilibre parfait : ils apportent l'agriculture et la vie dans les plaines où des villages s'y développent peu à peu. La forêt se déserte, les humains préférant la vie bien confortable de villageois où la modernité fanfaronne avec des faucilles, du pain ou des rouets, où la religion chrétienne prend le pas sur les croyances estoniennes traditionnelles.

Mais Leemet - le narrateur - n'est pas de cette eau là ! Certes, il est né au village mais suite à un incident malheureux mettant en scène un ours, un adultère et une décapitation, sa mère est retournée dans la forêt avec ses deux enfants. Leemet a donc grandi dans le respect des traditions ancestrales et surtout, il a appris la langue des serpents. Il est convaincu que ceux qui sont attirés par les sirènes de la modernité ont perdu toute raison. Seul rescapé de l'exode, il vivra seul, dernier homme du peuple de la forêt, dernier gardien des traditions. Pour combien de temps ?

Andrus Kivirähk se joue des codes – entre le conte, le roman d'aventures et l'histoire fantastique – pour nous faire réfléchir au monde d'aujourd'hui. En mêlant l'histoire et les légendes estoniennes, il nous offre un roman intelligent et faussement léger.

Le ton, léger et badin, est donné dès les premières lignes, avec cet incipit particulièrement réussi.

L'humour, c'est d'ailleurs le trait privilégié des auteurs de contes philosophiques. Dans la lignée De Voltaire, avec les mêmes procédés ironiques (la farce, les péripéties farfelues des romans d'aventures), Andrus Kivirähk cherche à nous faire réfléchir.

Sur 450 pages, il met en balance un passé fantasmé et cette obsession de la modernité Qu'est-ce que le progrès ? Est-il bon pour certains et non pour d'autres (comme le semble être le pain des villageois) ? Les réponses ne sont pas forcément celles auxquelles vous vous attendez. Ou peut-être que vous changerez d'avis plusieurs fois pendant la lecture. Parce que « L'homme qui savait la langue des serpents » est plus intelligent et pas aussi manichéen que le côté épique et burlesque du récit laissait présager au départ.

Un véritable OVNI littéraire qui plonge le lecteur dans une Estonie médiévale revisitée, entre le conte philosophique, le récit picaresque, les sagas scandinaves et le roman d'aventure fantastique. C'est avant tout une satyre qui vise à la fois notre société, stupidement moderne, et son attachement à un passé réinventé. Ce texte a tout pour devenir un classique du genre.
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Incroyable livre sur le passage du temps, la mémoire, l'appréhension du futur et l'évolution avec ou contre le monde.
J'ai adoré ce livre, qui sous couvert d'humour et de sujet fantastique, dépeint des situations graves qui font réfléchir. Il permet de remettre en question notre évolution jusqu'à maintenant et notre part dans celle-ci, mais également notre évolution future, ce qui nous mène à nous interroger sur notre capacité à nous y adapter.
Ce que j'ai aimé dans ce livre, et qui est dur à lire pourtant, est qu'il n'y a pas de "bon camp" à choisir. Dans l'un, c'est le passé, l'entêtement, la désolation, la mort. Dans l'autre, la stupidité, les erreurs répétées, l'influence et l'oubli. le personnage nage parmi ces deux mondes, sans parvenir à rejoindre l'une des deux rives bien longtemps, et manque plusieurs fois de s'y noyer.
Je recommande chaudement ce livre, très bien écrit/traduit et qui mène à une sincère réflexion sur nos modes de vie
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Quel livre! Une histoire incroyable, où, en des temps immémoraux, l'homme connaissait la langue des serpents, et pouvait ainsi parler et contrôler l'ensemble des animaux, par de simples sifflements.
Puis, petit à petit, ils sortirent tous de leur habitat naturel, la forêt, pour y cultiver le blé et prier un certain Jésus Christ.
Ce fut le début de leur fin, et bientôt, plus personne ne parla la langue des serpents.
Tous, sauf Leemet, dernier rescapé d'une culture ancestrale.
J'ai plongé avec délice dans cet univers, et en le finissant, j'ai eu moi aussi, envie de savoir parler la langue des serpents...
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Eh bien ça, c'est un livre comme on en voit peu, et ça fait plaisir !
La base de l'univers est vraiment particulière, et il faut passer ce stade, je pense. Il faut juste accepter ce qu'on nous donne sans discuter et se prêter au jeu. Une fois que c'est fait, ça va tout seul.

À savoir que l'auteur est Estonien et base son intrigue dans une espèce de version médiévale de son pays, il y a tout un pan culturel et mythologique très présent sans que j'ai pu déterminer ce qui se basait sur de vrais mythes ou faits, et ce qui était inventé. Ça ne m'a absolument pas empêchée de me régaler, mais il est vrai que je me sens un petit peu frustrée de ne pas avoir suffisamment de connaissances là-dessus. Enfin bref, ça relève du détail.

C'est original, c'est décalé, les personnages sont très particuliers, les événements sont très souvent wtf, et on peut vraiment aller dans toutes sortes d'émotions. Je ne peux pas dire que j'ai véritablement été attachée au personnage principal, pourtant je l'ai suivi sans le moindre problème, trop intriguée et prise par l'univers pour ne pas avoir envie de savoir où allait aller cette histoire.

J'ai adoré le principe de la langue des serpents, tout comme j'ai adoré découvrir la manière de vivre de ces protagonistes, avec en fond des thèmes qui font sens, je dirais même des thèmes essentiels. Si la civilisation et la religion sont très mis en avant, il y a le grand chapeau de l'évolution toujours omniprésent que j'ai trouvé très intéressant, surtout vu la manière dont la question est traitée. le tout avec un ton grinçant et satirique qui ne manquera pas de faire sourire (bon, il y a aussi pas mal de sang et de drame, à voir quel aspect on préfère retenir).

Ça nous donne un roman vraiment unique, déroutant et drôle avec un petit côté osé que j'ai beaucoup apprécié.
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Sans doute l'un de mes livres préférés.
Je l'ai commencé sans rien en savoir, le premier chapitre je me disais, "ohlolo, qu'est-ce que je m'embarque dans une galère" et au fil des pages, j'ai littéralement retourné ma veste afin de m'en faire un oreiller histoire d'être plus confortable pour apprécier chaque page de ce fichu bouquin, toujours surprenant, parfois cruel, qui ouvre l'esprit et l'imagination.
Sur la dernière partie, je guettais le nombre de pages me restant avec appréhension. J'étais trop bien dans ce livre. L'auteur est un conteur hors pair.
Goutez-y les yeux fermés (enfin pas trop sinon vous arriverez pas à lire qkezhhgqergh on rigole)
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