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sur 1272 notes
L'Homme qui savait la langue des serpents est un roman surprenant, et ma première incursion dans la littérature estonienne. On y suit Leemet, un habitant de la forêt et dernier locuteur de la langue des serpents, langue qui permet aux humain·es d'échanger avec n'importe quel animal. Dès son jeune âge, Leemet voit d'un mauvais oeil ses contemporain·es quitter la forêt au profit des villages où iels s'en vont cultiver la terre et adorer un nouveau dieu. Mais loin de glorifier la vie dans la forêt, Leemet est aussi critique des pratiques de certains de ses comparses, qu'il n'hésite pas à tourner en ridicule.
C'est un roman qui m'a beaucoup plu pour son humour et son cynisme, mais aussi pour son inventivité. Entre des personnages humains truculents, on y rencontre des vipères royales, des amants-ours et des créatures légendaires qui m'ont donné envie d'en découvrir plus sur le folklore estonien. La lecture de la note du traducteur est également très éclairante sur les intentions et la portée du roman.
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Un roman hors des cases, aux images qui marquent : la langue des serpents, maîtrisée par des hommes et femmes des forêts et qui peut assujettir presque tous les animaux, les élevages de louves dont on boit le lait, la mère qui étouffe ses enfants sous une montagne de viande grillée, la lubricité des ours, le pou à la taille de chèvre, le sac à vents, et tellement d'autres trésors d'imagination font que L'Homme qui savait la langue des serpent nous emmène dans un univers très peu familier, un peu loufoque, poisseux et cruel.

Toute cette magie que l'on trouve au creux de la forêt estonienne est pourtant peu à peu délaissée par ses habitants qui, dans ce roman prenant place dans une époque médiévale, préfèrent se tourner vers la modernité offerte par des puissances étrangères. Que voulez-vous, la faux, le pain, Jésus, les chants des moines sont à la mode, et la langue des serpents disparaît en même temps que les habitants de la forêt rejoignent les villages. Alors, le récit fantastique rejoint la réflexion philosophique sur modernité, la différence, la bêtise des croyances sans fondement (qu'elles soient païennes ou chrétiennes) et des revendications nationalistes (merci à la postface pour son éclairage supplémentaire à ce sujet !). le tout en fait un roman aussi absurde que caustique, plein de complexité et de finesse.

(Ce qu'on pourra moins aimer : personnages féminins pas dingues, rythme irrégulier. Il faut accepter de se perde un peu en chemin et de vivre quelques retournements de situation abrupts).
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L'homme qui savait la langue des serpents de Andrus Kivirähk aux éditions du Tripode est un récit fantastique qui se passe dans la forêt estonienne au Moyen-Age. Les hommes peuplant les forêts se font de plus en plus rares car tous décident de rejoindre le village.
je sais que le Kivirähk a rencontré un grand succès et celui-ci est mérité. Néanmoins, je ne suis pas adepte du réalisme magique quand il devient trop fantastique. Aussi, après la curiosité liée à la découverte de cet univers, après l'amusement d'y reconnaître une satire de l'intolérance globale des Homme, je n'ai pu m'empêcher de ressentir une certaine lassitude.
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J'ai coeur à dire que j'aime les récits un peu perchés. Il y a différentes catégories dans ce genre, mais il y en a une que j'aime particulièrement, c'est le roman perché qui rend le truc réaliste 🙃.

L'homme qui savait la langue des serpents fait partie de cette catégorie ! On oscille entre le conte, le(s) mythe(s) et légende(s), la satire, voire même le pamphlet. L'auteur réussi à nous rendre crédible nombreuses situations improbables, comme par exemple un couple humain-ours 😅. Et là vous vous dites, non mais c'est quoi encore que ce texte du Tripode. Comme souvent, la ME et OVNI littéraire vont de paire 😆. Au cours de cette lecture, j'ai pensé à l'univers de Berengère Cournut, mélangé à celui de la saga Blackwater.

Nous sommes dans l'Estonie médiévale, Leemet, devient à la mort de son oncle, le dernier homme à parler la langue des serpents. Une langue qui permet par différents sifflements, de communiquer avec les reptiles donc, mais avec bon nombre d'animaux de la forêt tels que les ours, les loups, ou ceux que l'on veut chasser. Ils ne sont plus qu'une dizaine d'hommes à vivre au coeur de la forêt. Parmi eux, vous retrouverez entre autres, un couple d'anthropopithèques qui élèvent des poux ou alors Le Sage complètement dément, qui ne rêve que de sacrifices. Les autres ont quant à eux délaissé cette vie archaïque pour les villages, les cultures, le vin et surtout le pain. Au revoir, les croyances d'autrefois, et bonjour la chrétienté prônée par l'envahisseur germanique d'alors.

Plus loin qu'un roman d'initiation concernant Leemet, l'auteur nous livre sur près de 500 pages, la disparition d'un pays et d'une culture. Il y a sans cesse cette opposition du monde d'avant et du monde nouveau, sans que pour autant l'auteur prenne position pour l'un ou l'autre, critiquant à parts égales les différentes religions par exemple.

J'ai aimé le ton, plein d'humour, les situations totalement burlesques, et ce rapport à la nature même si tout n'était pas rose. Il y a certes quelques longueurs, mais elles ne m'auront pas gâché ma lecture pour autant.
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Ce livre a été un vrai coup de coeur pour plusieurs raisons :

➡️ L'écriture fluide et poétique qui vous fait naviguer facilement au travers de ces 500 pages

➡️ La beauté des contes nordiques, leur féerie

➡️ le lien sain entre l'homme et la nature, cette vie commune en harmonie

➡️ La traversée des temps, la confrontation à d'autres mondes

➡️ le combat et la résilience

➡️ L'importance des traditions, des histoires, des racines

➡️ Un vrai voyage ailleurs

Ce livre m'a touché et m'a rempli de curiosité pour ces cultures si proches et qui me semblent si différentes.

En tant qu'amoureuse de Haruki Murakami, j'ai retrouvé ce côté de réalité mélangée à de l'imaginaire sans que cela ne soit gnan-gnan.

Ce livre fait partie de mes grands coups de coeur qui me rappellent pourquoi j'aime lire.
Et je suis à chaque fois surprise de voir que peu de gens le connaisse.
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Je me doutais bien en me procurant ce livre que j'allais dans me lancer dans une histoire hors du commun, bien loin de ce que j'avais pu connaître auparavant. Je m'étais préparée à entrer dans un univers magique et peuplé de créatures légendaires et pourtant, j'ai tout de même été surprise. C'est un univers entier qui est contenu dans ces pages et j'ai adoré le parcourir avec Leemet et Ints.

Ce qui m'a le plus séduite lors de ma lecture était le point de vue adopté par l'auteur, qui ne parle qu'à travers les yeux de Leemet depuis son enfance jusqu'à l'âge adulte. Nous découvrons par conséquent un monde qui se féodalise, délaissant la forêt et ses traditions immémoriales sous un jour nouveau. Ce ne sont par exemple pas des Teutons qui envahissent l'Estonie mais des « Hommes de fer ». Nous évoluons au même rythme que le personnage, apprenons les usages en règles dans la forêt et suivons ses progrès lors de son apprentissage de la langue des serpents. Toute cette partie du récit m'a fascinée et je ne cessais de m'émerveiller devant cette multitude de choses inconnues. Si bien que j'ai fini par me montrer hostile envers les habitant.e.s du villages et que j'ai éprouvé un malin plaisir à les voir souffrir (c'est pas bien, je sais).

La seconde partie du roman est quant à elle bien moins rose et si on peut s'en douter, ça n'en est pas moins difficile à lire. Ce monde de la forêt est voué à disparaitre tout comme celui qui l'a précédé et il est assez pénible d'en lire le lent déclin. J'ai ressenti beaucoup de peine pour les personnages du roman, que ce soit pour la famille de Leemet, pour les serpents ou encore pour les « anthropopithèques » et leur poux géant. Mais le plus terrible c'est que tout ce drame est parsemé de touches d'humour et de sarcasme et que… j'ai aimé ça. Après avoir lu l'épilogue, j'ai un peu mieux compris le message de fond du roman et ce que l'auteur avait tenté de faire passer. J'ai alors compris la raison de cet humour prédominant et j'ai pu l'apprécier à sa juste valeur. Je qualifierais ma lecture de véritable expérience littéraire déroutante mêlant l'histoire et le fantastique. C'était une belle découverte et je le recommande à celleux qui souhaitent sortir de leur zone de confort.
Lien : https://cassyown.com/2022/12..
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Un livre vraiment pas banal, et franchement difficile à commenter tant il change de ce qu'on a l'habitude de voir.

A fond dans le folklore estonien, sous une forme qui se rapproche du conte philosophique (ou satirique), il pose question. de nombreuses réflexions sont abordées, sur l'homme, l'existence, la civilisation, la nature et bien plus encore.

A travers une histoire qui peut sembler pourtant absurde, très très loin de notre réalité ordinaire. Des personnages attachants, et hauts en couleur, une légère touche d'humour, un style d'écriture fluide et addictif et une histoire un peu farfelue malgré tout. Alors ça se laisse lire vraiment bien, malgré quelques petites longueurs.
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Dans une Estonie médiévale de légende, recouverte de forêts où règnent mages et créatures fantastiques, Leemet est un des derniers hommes à défendre un mode de vie traditionnel. Dans tout le pays, les anciennes tribus se soumettent peu à peu à l'envahisseur teuton, à ses croyances et à ses moeurs. Seule la Salamandre, sorte de dragon protecteur, serait à même de chasser l'oppresseur. Dans sa quête pour la trouver, Leemet traverse un monde au bord de la ruine que lui seul est encore capable de sauver...

Une merveille de roman dont le réalisme magique crépusculaire est assurément dépaysant, mais qui dit aussi toute l'histoire d'une nation sans cesse déchirée entre les cultures, et la course inéluctable mais parfois douloureuse du progrès.
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Un univers magique au Moyen-Age, normalement, non. Je suis plutôt littérature réaliste, moi. Mais voilà, une belle couverture, un titre qui éveille la curiosité, des recensions alléchantes, l'agenda 2018 du Tripode… l'envie… la découverte… le plaisir…

C'est ainsi que je me suis retrouvée prise par ce roman estonien. Un drôle de livre (dans tous les sens du terme) et totalement désespéré à la fois. Un livre qui fait réfléchir, qui interroge sur l'humanité si cruelle et si… bête, sur le monde d'avant versus le nouveau (c'est toujours la même histoire, au fond), sur cette manie qu'ont les hommes de croire et surtout de tuer au nom de leur foi, sur notre rapport à la nature…

Oui, je vous conseille la lecture de cette épopée peuplée de serpents et d'hommes parlant leur langue, d'hommes de fer, de moines, de poux et de poissons géants et d'une salamandre guerrière endormie… oui, vraiment !
Lien : https://etsisite.wordpress.c..
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Attention, coup de coeur de DD ! Déjà, rien que le titre m'a intriguée, "L'homme qui savait la langue des serpents" (et non, il ne s'agit pas d'Harry Potter !). Puis le nom de l'auteur, Andrus Kivirähk, tiens, il vient d'où, lui, d'Estonie ?
Nous sommes donc au temps du Moyen-Age, dans cette Estonie justement, qui vient de se faire envahir par les fiers chevaliers teutons. le peuple de la forêt se retrouve ainsi confronter à la modernité et au savoir, et certains commencent à s'installer au village. Si le jeune Leemet est tout d'abord attiré par la nouveauté, il préfère finalement rester dans la forêt auprès de sa famille : sa mère qui cuisine toute la journée de l'élan rôti, sa soeur qui est amoureuse d'un ours, et surtout son oncle, qui veut lui apprendre la langue des serpents...
Réduire ce livre à ce résumé est très frustrant, car il est vraiment plein d'idées et de magie. C'est surtout une fable sur le progrès, la confrontation entre les traditions et la modernité, mais sans le discours moralisateur qu'avant c'était forcément mieux. Ainsi, Leemet voit bien que le monde de la forêt est condamné à disparaitre, mais trouve le nouveau tellement ridicule qu'il ne peut y adhérer. Et petite cerise sur le gâteau : c'est très drôle. Bref, j'ai adoré !
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