Je suis toujours réticent à lire un livre dont je sais pertinemment qu'il va à l'encontre de mes valeurs. Et pourtant je le fais de temps en temps, ne serait-ce que pour connaître les arguments de "l'ennemi" (pardon pour cette expression excessive), pour fourbir mes contre-arguments, pour m'affermir.
Et qui sait, pour être converti (là c'est de l'humour).
Ici, c'est une démarche que je ne regrette pas. Nous sommes à 100 lieues de ma philosophie, mais voilà un livre clair, documenté, vivant, écrit avec talent, mais qui ne fera pas changer ma position d'un iota. Tout en admettant que sur tel ou tel point, je peux être d'accord. (Voir la citation retenue ici par exemple).
Une remarque : sauf erreur de ma part, l'expression "justice sociale" n'apparaît qu'une seule fois dans le livre. Sans doute pour l'auteur s'agit-il d'un oxymore. Si c'est le cas, c'est grave.
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On confond (…) liberté des parents et liberté des enfants. Le terme « d'école libre », popularisé en 1984 lors des grandes manifestations contre le projet de loi Savary, est trompeur. Guizot se refusait d'ailleurs à l'utiliser, pour lui préférer celui d'école « privée ». Car les enfants ne sont pas la propriété de leurs parents : ce sont des individus en puissance, qu'il appartient à l’État de rendre autonomes et de sevrer des liens qui les ancrent dans telle ou telle tradition. L'école véritablement libre, c'est celle qui leur offre, à travers la multiplicité des points de vue enseignés, la possibilité d'effectuer leurs propres choix. Pour le dire vite : libre à eux de croire au créationnisme, du moment qu'ils ont pu lire Nietzsche et Darwin. A l'inverse, l'école dite « libre » comporte le risque de pure reproduction culturelle et confessionnelle. L'enfant est-il « libre » d'embrasser les croyances de ses parents quand il n'a jamais eu connaissance d'autres modes de pensée ?
Il faut se préparer à une ère de chômage massif et structurel, qui aboutira à remettre en cause le vieux modèle de l’emploi salarié. Ne survivront qu’une petite élite de geeks milliardaires contrôlant les réseaux numériques, et quelques emplois manuels incompressibles : je prévois une belle résistance pour les coiffeurs, en attendant le microrobot qui coupe les cheveux, ou le gène qui en stoppe la pousse…
Deux étudiants en agronomie, angoissés comme toute leur génération par la crise écologique, refusent le défaitisme et se mettent en tête de changer le monde. A la fois cynique et grinçant, drôle et angoissant, miroir fidèle de notre époque et de ses contradictions, le roman de Gaspard Koenig est aussi une histoire d'amitié, de fidélité et de solidarité.
Prix Interallié 2023
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