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EAN : 9782251210315
372 pages
Les Belles Lettres (21/09/2016)
4.62/5   4 notes
Résumé :
En 1926, Koestler abandonne ses études et part en Palestine. Ce livre est le fruit de son expérience de pionnier dans la petite communauté agricole socialiste qui sert de cadre à la chronique romancée des personnages hauts en couleur qu'il y rencontre. Au-delà des destinées de ces héros en proie aux terribles difficultés qu’ils doivent surmonter au péril de leurs vies, ce roman est d’une constante actualité, car Koestler y pose la question du droit de se défendre et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
1937, l'état d'Israël n'existe pas encore mais une centaine de villages communautaires juifs se sont déjà implantés sur la terre palestinienne. C'est à la création de l'un d'eux que nous convie ce roman.
Une poignée d'haloutzim, de jeunes pionniers animés par l'idéal sioniste prennent possession de six cents hectares de pierres acheté aux villageois arabes des alentours par le Fond national juif. Au travers du regard de l'un d'eux , Joseph, on découvre la vie de la petite communauté.
Ce Joseph, probablement le double littéraire de l'auteur, est un bien curieux personnage. Motivé par un idéal réunissant l'attrait "d'un pays exotique au charme d'une renaissance romanesque" et la séduction d'une utopie sociale, il éprouve cependant quelques difficultés à adhérer totalement au fonctionnement de la communauté. Pas suffisamment révolutionnaire pour lui. De plus, pas totalement juif, puisque né d'un père juif mais d'une mère goy, il semble surtout mal vivre sa judéité. Son mal-être transparaît au travers regard peu amène qu'il porte sur ses pairs. Il trouve les juifs venus d'Europe hypersensibles et névropathes, laids, reptiliens et arrogants. Les sabras, nés et élevés dans le pays, ne trouvent pas plus grâce à ses yeux, Il les considère comme des rustres incultes puisqu'ils sont dénués de traditions et ne parlent que l'hébreu. Un de ses compagnons lui dit "Tu te passionnes pour le judaïsme, mais tu n'aimes pas les Juifs. Tu aimes l'idée de l'humanité, mais non l'homme réel". Voilà qui résume bien la complexité de ce personnage peu sympathique, du genre à reprocher aux autres ce qu'il est lui même.

Ce roman écrit en 1946 s'inspire de l'expérience vécue par Koestler qui a passé quelque temps dans un kibboutz alors qu'il était tout jeune et adepte du mouvement sioniste le plus radical mené par Vladimir Jabotinsky. On sent bien dans ce texte que l'expérience ne l'a pas du tout convaincu et qu'il en garde une certaine aigreur..
C'est une lecture provocante, troublante mais toujours passionnante car elle contient les germes des dissidences au sein du mouvement sioniste mais aussi ceux des désaccords qui perdurent entre d'une part, une communauté arabe qui sortait à peine du joug de l'Empire ottoman, vivait encore sous l'influence des clans familiaux et dans une grande misère économique et d'autre part, une communauté juive qui amenait avec elle les valeurs de la culture européenne ainsi que des capitaux importants. Un fossé qui peut expliquer l'impossible entente...
Un livre à conseiller à tous les curieux intéressés par le sujet !

NB: Dans sa première édition ce roman est paru sous le titre "La tour d'Ezra".
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Ce livre est paru en France pour la première fois en 1947 sous le titre « la tour d'Ezra » et a certai­ne­ment contri­bué à faire connaître et aimer Israël et les Kibboutz. Je me souviens bien de l'enthousiasme que soule­vait cette vie en commu­nauté chez les jeunes de ma géné­ra­tion. le récit s'appuie sur l'expérience person­nelle de Koest­ler qui a lui-​même parti­cipé à la vie d'un Kiboutz . Cette ambiance de jeunes pion­niers entou­rés de l'hostilité des Arabes et des Anglais est très bien rendue. Car c'est un écri­vain qui sait racon­ter et décrire. Nous sommes avec lui sous les ciels étoi­lés de ce pays qui ne s'appelle pas encore Israël, nous vibrons aux évoca­tions de tous les dangers qui les entourent. Mais cet écri­vain est aussi un esprit tota­le­ment libre, et il montre bien les points de vue des trois acteurs qui se confrontent ici. Les Juifs qui en 1938 sentent le danger mena­cer les Juifs du monde entier, et qui veulent accé­lé­rer leur venue dans ce petit bout de terri­toire. Les Arabes qui, même si par inté­rêt finan­cier, vendent leur terre, ne veulent pas pour autant être dépos­sé­dés de leur pays, les moins glorieux des trois, les Anglais profon­dé­ment anti­sé­mites le plus souvent, et qui jouent un jeu dange­reux d'alliances qui ne peuvent que tour­ner à la catas­trophe. Ce livre est aussi un précieux rappel des faits histo­riques, et jamais Koest­ler n'élude le fait qu'Israël a été créé sur un pays qui était aupa­ra­vant peuplé d'Arabes. Par ailleurs, les scènes de recon­duites dans les bateaux de Juifs ayant échappé aux camp de concen­tra­tion sont abso­lu­ment insou­te­nables, il est si facile alors d'imaginer que lorsque la Shoah sera de noto­riété publique rien ne pourra arrê­ter leur exode vers Israël.
Lien : http://luocine.fr/?p=8371
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Cette colline n’a pas porté de récoltes depuis que nous aïeux l’ont quit­tée, dit Ruben Vous avez négligé la terre. Vous avez laissé les terrasses tomber en ruines et la pluie a emporté la terre. Nous allons dépier­rer la colline et appor­ter des trac­teur et des engrais. – Ce que produit la vallée nous suffit, dit le vieillard. Nous ne devons pas enle­ver les pierres que Dieu a placées là. Nous vivrons comme ont vécu nos pères et nous ne voulons ni de vos trac­teurs ni de vos engrais, et nous ne voulons pas de vos femmes dans la vue nous offense.
(Et un peu plus loin)
- Qu’est-ce que le vieux cheik t’expliquait avec tant de solen­nité ?
- Que chaque peuple a le droit de vivre à sa façon, bien ou mal, sans ingé­rence exté­rieure. Il a expli­qué que l’argent corrompt, que les engrais puent et que les trac­teurs font du bruit, toutes choses qu’il déteste.
- Et qu’as-tu répondu ?
- Rien dit Bauman.
- Pour­tant, tu as compris sa posi­tion ?
Bauman le regarda :
- Nous ne pouvons pas nous permettre de comprendre la posi­tion des autres.
Quand vous, madame, me fait l’honneur de m’inviter chez vous, est-​ce que je vous demande vos condi­tions ? Et quand j’ai le privi­lège de goûter votre hospi­ta­lité, est-​ce que je demande à être le maître de la maison ? Non, madame, je ne le fais pas. Il en est de même de nos amis hébreu. Ils jouissent de notre hospi­ta­lité -ahlan w’sahlan, vous êtes les bien­ve­nus. Nous serons comme des frères. Nous vous rece­vrons à bras ouverts en qualité d’invités…
Nous sommes dans la même posi­tion. Nous ne deman­dons qu’à aider ces pauvres gens et voyez comme comment il nous remer­cie ils veulent nous prendre notre maison.
- La barbe avec votre histoire de maison ! Pendant les cinq cents dernières années, elle n’était pas à vous mais aux Turcs.
- la majo­rité de la popu­la­tion a toujours été arabe, dit Kemal Effendi. Ma famille, par exemple, descend direc­te­ment de Walid el Shal­labi, le géné­ral de Maho­met. Nous sommes la plus ancienne famille de Pales­tine. – Mon père est un Cohen, dit Mrs.Shenkin, Élie Cohen sont les descen­dants des Koha­nim, les prêtres de l’ancien temps.
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Tirer l’hébreu de sa sainte pétri­fi­ca­tion pour en refaire une langue vivante à été un tour de force fantas­tique. Mais ce miracle implique des sacri­fices. Nos enfants se servent d’une langue qui n’a pas évolué depuis le commen­ce­ment de l’ère chré­tienne. Elle ne porte aucun souve­nir, presque aucune trace de ce qui est arrivé à l’humanité depuis la destruc­tion du Temple. Imagi­nez que la langue fran­çaise ait cessé de se déve­lop­per depuis la « Chan­son de Roland » ! Et encore, est-​elle de dix siècles plus près de nous. Nos clas­siques sont les livres de l’Ancien Testa­ment ; nos poèmes s’arrêtent au Cantique des Cantiques, nos nouvelles à Job. Depuis lors… Un blanc millé­naire..
L’emploi d’un idiome archaïque a évidem­ment son charme. Voya­geant en auto­bus, nous offrons une ciga­rette à notre voisin :
-« Monsei­gneur désir peut-​être faire la fumée ?
– Non, merci. Faire la fumée n’est pas agréable à mes yeux. »
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Mrs. Newton était fille d’un sergent-​major de l’armée des Indes. Une analyse serrée des motifs qui avait attiré le timide monsieur Newton vers cette grande, osseuse et virgi­nale femelle eût produit des résul­tats gênants révé­lant la haine secrète, conti­nue et fervente qu’avaient inspi­rée à Monsieur Newton Roonah, son club, l’administration et et l’armée des Indes, et la tour­nure d’esprit toute spéciale qui lui permit d’imaginer pour la première fois l’anguleuse et chaste fille du sergent-​major dans la série d’attitudes absurdes qu’entraîne l’acte procréa­teur.
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