Espaces insécables est un recueil de 6 nouvelles écrites entre 1985 et 2008.
1) Carte blanche (1985)
Le vaisseau spatial L'Arche abrite 150 000 passagers qui ont décidé de rennoncer aux habitudes pour privilégier un immuable changement. Périodiquement ils reçoivent sur leur imprimante domestique un jeu de 5 cartes qui leur donne les nouvelles directives de vie pour les jours à venir.
2) le chemin de la rencontre (1985)
Venus de l'Arche, un homme et une femme campant pour 10 jours sur la planète Gemmellie rencontrent les habitants : les Bats et les Spiriens, ces derniers, qui communiquent en émettant des odeurs que déchiffrent les Bats, sont également capables de procréer avec une espèce différente.
3) Partenaires (1985)
Le cervo-commande d'un vaisseau spatial, modèle Humano-Sol3, se dérègle et refuse de suivre la direction programmée, la seule solution : lui faire croire qu'il participe à une chasse aux trésors.
4) le passe-plaisir (1986)
Un chrononaute découvre que l'humanité future ne connaît plus la peur, et qu'elle bénéficie d'un passe mensuel qui lui permet de changer de vie en lui ôtant tout souvenir précédent.
5) Définissez : priorité (2000)
Une expédition scientifique prévoit d'envoyer sur une planète morte une équipe d'humains greffés d'un nano-système les rendant télépathes. Afin qu'ils puissent également comprendre ce qui s'est passé avant la destruction de ce monde inconnu, il faut également les équiper d'un système qui leur permettra de voir l'histoire de la planète. Mais les deux systèmes ne sont pas compatibles.
6) Subversion 2.0 (2008)
Un homme de pouvoir est le cobaye d'une nouvelle expérience de clonage qui lui offre un double lui permettant d'être à plusieurs endroits en même temps.
Mon avis
Deuxième recueil de nouvelles de l'auteure qui, cette fois, nous plonge dans l'espace aux confins de son imagination, où les voyages spatiaux découvrent des humanités contrariées perdues dans un nouveau défi : se trouver une nouvelle forme de destinée. Une lecture que je trouve plus ardue que celle du miroir aux éperluettes avec des récits plus techniques qui sollicitent l'imagination du lecteur : nouvelles technologies, visions de fractales et autres systèmes d'information cognitifs.
Sylvie reste pourtant l'instrument d'une certaine poésie, ne serait-ce que dans le titre ; admirez un peu le détail de son explication :
Pour le typographe, l'espace insécable est celui que l'on met entre un mot et un caractère de ponctuation pour éviter qu'ils ne soient séparés, et éviter qu'un des deux ne soit expédié sur la ligne suivante".
Le fil conducteur de ces nouvelles est le choix. Tant que nous restons maître de notre vie, nous gardons notre humanité ; laissons quelqu'un d'autre décider à notre place, fut-il un ordinateur, attendons-nous à nous perdre sur un chemin capable de déformer nos espérances et nos amours. Car l'autre thématique que je remarque est la séparation : d'avec l'autre, à peine rencontré, avec l'autre convoité, avec soi-même...