AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4

sur 550 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Si j'avais trouvé le deuxième volet de la trilogie un peu en-dessous de ce que j'attendais, je dois dire que celui-ci est assez spécial. Ce dernier tome, que je trouve être au même niveau que le premier, laisse le lecteur dans un certain flou artistique. Oui, ce roman m'a complètement désarçonnée. On croit savoir, on a des certitudes et d'un coup, pouf, plus rien, mis à part ce sentiment qu'Agota Kristof nous mène par le bout du nez, que tout est faux depuis le début... C'est du grand art ! Ce livre à deux voix, à deux mains, à deux narrateurs (Lucas puis Klaus) déstabilise et montre ainsi toute l'étendue du talent de l'écrivain. Au final, c'est le lecteur qui devient schizophrène en cherchant à savoir qui est Lucas, qui est Klaus ou Claus... Sont-ils réellement deux ? Est-ce une seule et même personne ? On referme cette trilogie avec un sentiment de malaise car elle joue sur plusieurs tableaux : sentiments, misère morale et sociale, identité. du grand art que je vous dis !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
Commenter  J’apprécie          470
Avec - le troisième mensongeAgota Kristof clôt sa Trilogie des jumeaux.
On se dit ou je me suis dit : enfin, je vais savoir le fin mot de l'histoire, comprendre à quoi ce puzzle une fois assemblé ressemble.
Et j'ai cru comprendre... même si chacun des jumeaux "dit la sienne"...
Qu'il y avait bien des jumeaux, séparés très tôt dans l'enfance à cause de "la chose"... un drame de la jalousie entre le père de Claus et de Lucas, lequel s'apprête à quitter leur mère pour vivre avec sa maîtresse à laquelle il a fait un enfant... une fille.
La mère des jumeaux ne l'entend pas ainsi.
Après s'être emparée d'une arme à feu, elle en vide le chargeur sur le chef de famille adultérin... qui expire non sans qu'une balle n'ait auparavant ricoché pour pénétrer dans le dos de Lucas.
Le jumeau grièvement blessé est transporté à l'hôpital, sauvé et envoyé dans un centre de rééducation où il ne finira plus que par claudiquer...
Entre-temps, leur mère est enfermée dans un établissement psychiatrique, Claus quant à lui est recueilli par la maîtresse de son père et élevé pendant quelques années avec sa demi-soeur ; l'un et l'autre devenant indissociables, un aigle à deux têtes, "deux âmes battant dans une même poitrine"...arrête Patrick, tu t'exposes à "l'escalatoire" !
Bref, "deux" jumeaux réunis par le cordon invisible de la passion ; une passion incestueuse, impossible à vivre...
Lucas et Claus ( anagramme ) sont donc séparés et vont passer cinquante ans à se chercher, à se croiser sans se voir...
Leur mère de retour à la maison n'aura de cesse d'attendre l'éternel retour de l'enfant blessé.
Claus souffrira de l'amour maternel confisqué par "la chose" et conséquemment par son frère.
Pendant un demi-siècle, ils vont avoir un point commun : l'écriture.
Et lorsqu'ils se retrouveront, Claus refusera de reconnaître Lucas, lequel lui confiera ses cahiers avant de disparaître...

Ce qu'il y a de "plausible" dans cette interprétation, c'est que de manière palimpseste, elle copie-colle assez bien les deux premiers volets de la Trilogie.
C'est du moins ce que j'avais cru comprendre ; les différentes pièces du puzzle s'intriquant assez bien, les personnages et les situations s'expliquant.

Et puis j'ai lu les commentaires babéliens, ceux d'autres sites, d'autres blogs, des analyses littéraires, une interview de l'auteure... et là, je suis arrivé à une conclusion : je sais qu'on ne sait jamais.
Ce que je sais, c'est qu'Agata Kristof était partie au début sur une intention autobiographique, dont elle s'est défaite progressivement.
Qu'elle voulait écrire un texte pour le théâtre ( ça, je l'avais repéré...) qu'elle y a renoncé également, sans toutefois parvenir à complètement s'en détacher... sur la forme et sur le fond...
Que ce "troisième mensonge" ne peut être la vérité à moins que tout soit mensonge et qu'il n'y ait pas de vérité ou bien encore que la vérité ait besoin du mensonge pour exister ou que... - Ciascuno a suo modo – si l'on veut se référer à Luigi Pirandello... traduit littéralemet... chacun à sa facon, c'est-à-dire à chacun sa vérité.

Il n'est pas impossible que je revienne un jour sur cette Trilogie ( j'ai peur de manquer de temps...), persuadé ou pas que je la lirai et la comprendrai différemment.

Ce dont je reste certain, c'est qu'elle est en soi une expérience littéraire unique, d'une exceptionnelle originalité.
Qu'elle nous prend et qu'on se laisse prendre et sur-prendre.
Qu'elle est multithème, mais qu'outre le mystère Claus-Lucas, subsistent ces étranges sensations, ce ressenti troublant d'où émergent de manière oppressante et obsédante, la guerre, l'occupation, le mal, l'absurdité, le non-sens, la solitude, la mort.

Une Trilogie incontournable sur le "mentir-vrai" !

Commenter  J’apprécie          431
Ce troisième opus est l'histoire d'un drame familial, de Klaus, élevé par la maîtresse de son père, d'un amour impossible avec sa demi-soeur Sarah, de Klaus, jaloux car son frère Lucas, dispru, habite seul l'amour de la mère.

C'est l'histoire qu'a inventé Lucas pour combler ses souvenirs et la vérité qu'il tente de retrouver en rentrant au pays.

C'est triste, c'est gris mais j'ai éprouvé pour eux beaucoup d'empathie, peut-être à cause du style simple qui se rapprocherait presque d'un conte pour enfants.
Commenter  J’apprécie          301
Et voilà la trilogie des jumeaux est finie.
Un dernier tome sous le signe de la tristesse et des rendez vous manqués.
Tout n'est que peine et mensonge. Les situations s'expliquent et deviennent logiques, les vraies histoires retrouvent leur place, les mensonges sont dévoilés et d'autres apparaissent.
Une trilogie sous le signe du malheur et de la souffrance, sur les conséquences d'une guerre, d'une révolution à travers le destin de ses deux pauvres enfants.
Pour ceux qui hésitent après la lecture du 1er volet (Je comprends il est dur), la suite vaut vraiment le coup, ne vous arrêtez pas, persévérez, vous en serez récompensé.
Commenter  J’apprécie          260
Dans la dernière partie, le lecteur retrouve Claus, mais nous voilà avec une nouvelle version de l'histoire de l'un des frères dans la première partie, puis de l'autre dans la seconde, avec le retour de la première personne, du singulier, cette fois. Quelle et la bonne version ? Qui est Lucas, qui est Claus ? Sont-ils vraiment deux ? le lecteur ne sait plus que croire. Ce qui paraissait certain disparaît, Agota Kristof mène le lecteur par le bout du nez, tout est faux depuis le début, comme on s'en doutait depuis la fin du deuxième volume. Il y a du vrai, et du faux, dans ce qu'on a lu jusque là, mais comment démêler. le lecteur croit devenir fou en cherchant à savoir qui est Lucas, qui est Claus/Klaus, qui parle, qui est le narrateur de ce qu'on lit, mais aussi de que l'on a lu précédemment ? de quoi se sentir mal à l'aise tant l'auteur joue de tout cela, et l'autre histoire qui se dessine, que le lecteur décrypte au fil de ses recoupements, même s'il n'est jamais tout à fait sûr d'avoir tous les éléments en main, est celle d'une tragédie familiale qui a fait exploser la famille de Claus et Lucas, qui les a séparés quand ce sont ajoutés les traumatismes de la guerre. Ce sont deux existences fracassées pour lesquelles le lecteur ne peut qu'éprouver l'empathie que le premier volume était si loin de susciter. C'est bluffant, déroutant, dérangeant, et tout à fait génial !
Commenter  J’apprécie          192
Ce «Troisième mensonge », récompensé par le Prix du Livre Inter en 1992, est une oeuvre superbe, triste et troublante. Un livre qui clôt cette saga de façon magistrale. Kristof se joue du lecteur, qui pense avoir compris, mais non, elle nous surprend, encore et encore. Et le drame est bien pire que ce nous pouvions nous imaginer. C'est une trilogie brillante, émouvante. Une oeuvre à découvrir, redécouvrir… Ne passer surtout pas votre chemin.
Commenter  J’apprécie          150
C'était donc ça. Après nous avoir fait perdre tous nos repères, après nous avoir fait croire à l'horreur, Agota Kristof nous décrit des faits beaucoup plus proches d'une réalité qui pourrait être la nôtre. Une réalité où tout le monde a souffert et où tout le monde souffre encore. Et le tour est joué, le vrai dépasse le faux. On en sort secoué et bouleversé. Cette oeuvre restera sans doute dans ma mémoire longtemps.
Commenter  J’apprécie          110
Fin de la trilogie ... où l' on apprend que pour certains que la vie n'est qu'un mensonge.
Premier mensonge, le grand cahier ... où l'on croit vivre la guerre,
Second mensonge, la preuve ... où l'on croit vivre la révolution,
Troisième mensonge ... fin de l'histoire qui nous est reracontée.
La vérité est elle si facile à débusquer derrière tous les faux semblants sous lesquels nous nous abritons ?
La vérité est elle la même pour tous selon l'angle sous lequel on regarde notre vie ?
La vérité n'est elle pas un éternel mensonge ?
Le style devient littéraire, comme si la maturité du narrateur nous permet de lire un texte beaucoup plus courtois et polissé.
Les personnages prennent plaisir à nous perdre, qui nous parle, de qui nous parle t on ?
L'intrigue n'est plus un récit mais devient des hypothèses qui se croisent et se décroisent.
L'auteur prend un plaisir évident à nous balader dans les chemins des hypothèses ... alors on y prend plaisir ou pas, on se laisse faire ou pas ...
Une lecture dérangeante qui nous laisse souvent ébahie, les séquences de l'histoire s'emmêlent comme dans un puzzle truqué où les pièces ne peuvent pas s'imbriquer.
Commenter  J’apprécie          90
Quand on referme ce troisième volet de la trilogie des jumeaux, on ne peut s'empêcher de se dire "Terrible! Forcément terrible!". En effet, avec cet économie de mots, d'expression de sentiments qui lui est propre, Agota Kristof nous fait toucher du doigt la réalité quotidienne des tyrannies, des vraies tyrannies, celles qui ne font jamais l'objet de jugement et qui persistent sous des formes différentes et devenues "acceptables" sauf, bien sûr, pour ceux qui les subissent et qui en souffrent. Même l'exil, s'il permet de vivre autrement et avec plus d'aisance, ne peut remplacer les réseaux d'amis, de parents et de relations du pays natal et ne peut cautériser le déchirement du départ. le pessimisme et le désespoir ne sont alors jamais très loin : "La vie est d'une inutilité totale, elle est non-sens, aberration, souffrance infinie, l'invention d'un Non-Dieu dont la méchanceté dépasse l'entendement". Et, pourtant, cet aspect déchirant ne concerne que la génération des narrateurs; là se trouve peut-être la seule faible lueur d'espoir de ce livre.
Commenter  J’apprécie          90
Troisième et dernier volet de la trilogie d'Agota Kristof, et quelle trilogie aves trois livres aux sentiments très différents.
Dans ce dernier volume, et notamment dans sa première partie, le lecteur se trouve un peu perdu, ne sachant plus qui est qui; sommes-nous dans le présent ou le passé? s'agit-il de Klaus, Lucas ou Claus? C'est d'ailleurs la volonté de l'auteure, et elle y arrive merveilleusement bien.
Dans la deuxième partie, lentement, nous arrivons à retrouver nos marques pour finalement, balayer tout ce que l'on pensait savoir, ou peut-être non.
Reste qu'à la fin, je reprendrai bien le premier tome pour faire le lien entre le début et l'épilogue.
Excellent!
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (1114) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3186 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}