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EAN : 9782889490257
237 pages
5 sens éditions (01/04/2018)
4.36/5   11 notes
Résumé :
Deux amis d’enfance partagent tout. Leur mariage réciproque ne les a jamais éloignés, bien au contraire. Chacun a suivi sa route, à l’approche de la soixantaine, arrive l’heure du bilan… « mais qu’ai-je fait de ma vie… ».
Les deux hommes commencent à comparer leur parcours, leurs situations. Tandis que Nadège, la femme de Maxime pose sur sa condition un regard soudainement perçant et glacial. Le quotidien banalise les relations, ronge les élans. Les doutes a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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« …Non abbiate paura…. » 22 octobre 1978. J'avais 7 ans et, au risque de passer pour une bigote, je me souviens très bien de la voix douce de Jean-Paul II, lorsqu'il a proféré cette petite phrase, lors de sa cérémonie d'intronisation. Il s'adressait aux jeunes. J'y reviendrai…
Je ne lis pas souvent de poésie. Je trouve que je n'ai pas assez de sensibilité littéraire pour en comprendre toute la beauté, tous les sens cachés, tous les messages subjacents. Bref, c'est trop beau pour moi. Pourtant, depuis que j'ai lu mon premier Gilles La Carbona, « Mathilde », je m'y essaye et j'apprécie ma découverte. Non pas que notre ami écrive en vers, mais « Mathilde » est poème et roman. En me plongeant dans son dernier récit, « L'Ami Perdu », je savais retrouver la prose lyrique qui caractérise sa plume. Je m'attendais à un texte métaphorique…mais c'est bien plus que ça. « L'Ami Perdu » est images, tableaux, parfums, senteurs, sons, bruits… saveurs et bouquets …textures et trames. Explosion et révélations. « L'Ami Perdu est vies. Ou plutôt Vie…
Images de la Provence que l'auteur chéri tant. Tableaux colorés qui m'ont fait découvrir de très beaux paysages. L'écriture est tellement juste que j'ai senti les parfums de son coin de France, les senteurs ensoleillées des lieux qu'il raconte si bien. J'ai entendu le chant des oiseaux et le souffle du vent dans les branches.
Deux amis ont grandi ensembles en communion avec la nature. Dès les premières pages, leur enfance campagnarde m'a fait terriblement envie. Les premiers chapitres défilent en doux souvenirs qui sont des diamants, comparés aux enfances d'aujourd'hui, souvent devenues trop « techniques ». Gilles en profite d'ailleurs pour pousser quelques « coups de gueules » légitimes, très bien argumentés, pleins de clairvoyance.
Adultes, les deux copains sont devenus deux couples qui arrivent à l'automne de leur vie. Poursuivant mon voyage sensoriel, ils m'ont fait partager leurs repas en famille, si amoureusement mijotés. J'ai bu de leurs excellents crus, à la longueur fascinante, à la finesse soyeuse et subtile. J'ai ressenti leurs émotions et leurs doutes, je me suis posé les mêmes questions. Un tissu de sentiments parfois justes, souvent contradictoires. Un patchwork d'interrogations sur le temps qui passe, les buts, atteints ou non, de nos vies. Et soudain, les voiles rompus apportent les réponses, ouvrent les yeux aveuglés d'inquiétude, d'incertitude…L'un se perd, l'autre se retrouve. Des secrets se découvrent, se dévoilent…
« Non abbiate paura… ». Maintenant, cette phrase pourrait être adressée à d'autres « jeunes ». Plus « mûrs ».
N'ayons pas peur. de vieillir, de vivre, d'assumer que nous n'avons peut-être pas tout réussi, mais que nous avons fait de notre mieux. Autrement, nous risquerions de perdre. Perdre du temps. le Temps. le bien le plus précieux du monde. Pas la peine qu'IL soit parfait pour que l'on soit heureux, pour que l'on soit bien dans sa peau et dans son âme. À ce propos, j'ai vu, il y a quelques jours, au court de mes déambulations sur Youtube, une annonce publicitaire. Isabella Rossellini pébliscitait une crème de jour d'une marque quelconque. Elle n'a pas succombé à la chirurgie esthétique, elle a assumé les poches sous les yeux, l'ovale du visage imparfait. Elle a gardé un sourire doux et franc. Elle est belle, bien. Malgré le temps qui est passé depuis qu'elle crevait l'écran aux côtés de Mikhail Baryshnikov, dans « White Nights ». Bien sûr, elle a eu une vie facile….Sans doute. Mais le temps est passé quand même. Pour elle aussi. Et si nous cessions d'avoir peur ? Pour bien profiter du temps. Quand on a la chance de vivre en paix… Tant que la santé le permet…Tant que la tête y est….Tant que le coeur nous permet d'apprécier des textes comme ceux de Gilles La Carbona….
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"Sur ce pont suspendu
nos vies s'enroulent
aux sarments de lierre."

(Matsuo Bashô)

Comme s'il y avait deux histoires dans "L'ami perdu"...
Une histoire extérieure et visible on ne peut plus simple, et une histoire intérieure, bien plus pénible et douloureuse.
Cela peut tomber sans prévenir, comme une averse froide, sur chacun de nous - se réveiller un matin, avec des questions étranges dans la tête :
"Suis-je heureux ?"
"Où va ma vie ?"
"Aurais-je raté quelque chose ?"
On se trouve souvent à ce moment à un tournant important, et ces questions existentielles ne nous quittent plus. Elles nous taraudent, plombent notre moral; le quotidien devient sans saveur, en attendant...
...quoi ?

Telle est l'histoire de Maxime et Henri, deux amis d'enfance qui ont grandi ensemble. Une enfance heureuse aux couleurs de la Provence...
Bien évidemment que c'était "mieux avant" - chaque génération dit ça - c'est le temps de notre insouciance, dont on garde les meilleurs souvenirs.
Mais voilà - on commence à travailler, à construire notre vie, à se plaindre seulement des choses présentes, élever nos enfants - et la vie passe tellement vite qu'on ne trouve pas le temps nécessaire pour nous questionner sur l'utilité de tout ça...

Les enfants de Maxime et d'Henri sont grands, maintenant...
Ils ont quitté la maison, et Maxime se retrouve face à Nadège... qui est Nadège ? Sa femme ? Une inconnue ? L'aime t'il encore ? L'a t-il jamais aimée ? Ne vaut-il pas le coup d'aller voir ailleurs, rien que pour se sentir revivre, ne serait-ce que pour un moment, dans les yeux d'une autre ?
Comment savoir ?
Maxime ne sait pas que Nadège a les mêmes soucis; c'est un dialogue qu'ils ont envie d'aborder tous les deux, sans oser pourtant le faire. Mais tous les deux sont toujours là pour Henri, qui vit sa crise d'une façon différente.
Ce Henri qui a si bien réussi sa vie, de quoi peut-il bien se plaindre, lui ?

Maxime se pose les questions qu'on peut se poser tous, un jour - et Gilles La Carbona a un véritable don d'appuyer là où ça fait mal.
L'analyse juste et délicate de nos sentiments et nos ressentis, doublée de belles descriptions de la nature qui change au fil de cette difficile année qui passe...
Je trouve seulement dommage que ce beau style poétique est utilisé aussi dans les dialogues, en leur rajoutant quelque chose "de trop", qui leur fait parfois perdre leur crédibilité.

Nos amis, vont-ils s'en sortir ?
Qui est cet "ami perdu" ?
En tout cas, l'un s'en sortira mieux que l'autre, car il finira par comprendre que si on s'occupe bien de notre herbe, elle peut reverdir et devenir bien plus belle que celle du voisin.
Il ne me reste plus qu'à remercier Gilles pour cette jolie leçon de vie.
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Que sont mes rêves, ma jeunesse et ma vie devenus ?
le mistral je crois les a emportés.
Pour Maxime et Henri, l'heure est venue. Après les douces années de l'enfance et l'adolescence à attendre de vivre, la vie les a finalement emportés et déposés trop vite aux portes de la retraite et de la vieillesse. Et ce sont les deux amis, ainsi que leur couple qui vont se remettre en question. L'un d'eux est fondé sur des non-dits et l'autre sur le mensonge et la tromperie. Que vont-ils faire ? Doivent-ils tout changer ? Au cours du roman, ils vont chercher des solutions et tenter de nouvelles expériences. L'un d'eux s'en sortira moins bien et Gilles La Carbona aura ces belles phrases, p. 232 : Son âme flottait, nous traversait de son impertinence, l'absence affichée se délectait de l'impuissance qu'elle créait en nous. J'eus l'impression qu'à un certain moment, il s'amusait de cette situation.
Avec L'ami perdu, Gilles La Carbona nous emmène dans son Midi, bien aimé dont il nous fait découvrir la nature et la beauté. C'est un auteur qui fait preuve d'un grand don d'observation de la nature humaine. de temps à autres ses chapitres sont agrémentés de réflexions bien senties sur notre société et ses travers. Les dernières pages sont magnifiques et pleines de phrases à méditer.
Heureux ceux qui ne se posent pas de question,
Ceux qui prennent la vie comme elle vient
En acceptant ce qu'elle leur offre
Sans rechercher la fortune et la gloire
Car ils y trouvent peut-être le secret du bonheur.
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Henri et Maxime sont amis d'enfance, ils se connaissent depuis toujours. Dès l'âge de treize/quatorze ans, comme tous les enfants à l'époque des années septante, l'été venu, ils aident les paysans dans les champs. Ensemble, ils connaissent les premiers émois amoureux ; adultes et mariés les couples se fréquentent, ils partagent des repas dominicaux, leurs enfants grandissent ; ceux-ci, devenus adultes, quittent la maison parentale. Les années passent et c'est le monde qui change, là où il y avait un simple chemin de terre, désormais c'est une route, le champ qui le jouxtait abrite un lotissement, et le village est désormais traversé par plusieurs avenues.
Enfin vient l'âge de la retraite, véritable bouleversement dans la vie, il faut à présent organiser son temps libre, vivre au côté de son épouse. Chacun de leur côté, Henri et Maxime se remettent en question, ont-ils fait les bons choix ?
Gilles La Carbona, de sa belle écriture, évoque les questions existentielles que traversent les deux amis qui vivent en Provence, une région dont j'ai senti, au travers de ses descriptions poétiques, combien elle lui est chère.
Gilles La Carbona est un ami Babelio dont vous pouvez, dès à présent, vous procurez le livre auprès des éditions 5 sens.
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Les rapports humains sont si complexes ! Gilles La Carbona sait pourtant les disséquer avec minutie et pudeur pour explorer les méandres de la Conscience.
Années 70, Maxime et Henri sont amis d'enfance ; ils ont grandi, se sont mariés aussi. Leur complicité n'a pas été émaillée par le temps qui pourtant s'est écoulé à grande vitesse pour ces deux lascars ! Ces vieux amis, ensemble, ont toujours des projets communs comme celui de partir à la chasse à la bécasse dans les Monts du Vaucluse ! Promis…ils iront !
Mais, l'heure du constat sonne pour eux deux. Chacun s'est hasardé sur les sentiers de l'Adultère.
Lorsque l'Amour n'est plus au rendez-vous…Que faire ?
S'enliser, se raccrocher aux rituels du quotidien, se retrancher dans une routine qui rassure, se voiler la face pour conserver l'équilibre du confort !
Ou oser…se remettre en cause, renoncer à ses principes de l'amour fidèle, honnête. Celui qui se démarque par sa longévité. Risquer de se perdre pour se réinventer !
Les deux amis vont tour à tour connaître les errances du coeur, faire face au poids de la culpabilité. Après « avoir tiré la nappe à eux » pour faire table rase et remettre les couverts…avec UNE AUTRE, l'effet boomerang les attend au tournant !
Ils n'en sortiront pas indemnes…
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Citations et extraits (73) Voir plus Ajouter une citation
Il est étonnant de voir que l'on peut préférer vivre auprès d'un être dont on sait qu'il ne vous aime pas, plutôt que de prendre le risque de la liberté et donc de la vraie rencontre. Curieux phénomène qui pousse certaines personnes à être soulagées par la seule présence, redoutant l'abandon comme une déchéance inacceptable, éloignant de l'esprit le possible renouveau de l'indépendance retrouvée. Les chaînes rassurent, il faut des liens solides pour vaincre la peur du vertige.
p.228
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Les larmes des vieillards sont des mots muets, il y a dedans tous les secrets de leur vie, tout ce qu’ils n’ont jamais pu dire.
Pendant que les corps décharnés se tordent douloureusement sur des lits sans amour, les âmes légères se libèrent à travers ces larmes. Ils ne peuvent plus parler, alors ils pleurent, espérant simplement que les vivants que nous sommes, sauront interpréter ce que nous n’avons jamais appris nulle part, le chant terrible de l’existence.
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Comment avouer sa détresse sociale ou sentimentale ? Entre des destinées brisées, du moins dans le sentiment caché et profond d'un tel ressenti, il faut une belle dose d'espérance pour trouver les chemins de la félicité. L'hypocrisie est souvent une arme redoutable pour feindre le bonheur, le pansement idéal pour la survie de couples qui n'auraient jamais l'énergie de renoncer à eux mêmes pour tout recommencer. Cette sève génératrice de renouveau ne coule pas dans toutes les âmes.
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Fin octobre, la chaleur reste soutenue. Une libellule incrédule perce l’azur insolent de ses ailes de cristal. Surprise d’être encore là, elle trace dans la lumière échevelée et douce, des arcs bleus et jaunes. Une sourde excitation l’anime, la rend magnifique et fragile. Les berges de la rivière devraient être endormies à cette époque de l’année, mais elles grouillent de vie, pressées d’atteindre le mystère de novembre.
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Il regarde par la fenêtre, le jardin aussi semble avoir oublié tout ce qui fut là. Les arbres sont grands à présent, les murets sont patinés de leur ombre souveraine. Tout semble si bien à sa place. Les allées chaudes encore, restent vides du rire des enfants. Le mutisme règne sans souffrir de ce changement.
Pourquoi lui ne sait pas où il se trouve ?
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le lys et la cocarde, bientôt la suite….
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