J'ai appris l'existence de ces
contes libertins de Jean de la Fontaine il y a quelques semaines seulement, dans le cadre du challenge Temps modernes. Je ne suis pas spécialement attiré par la frivolité mais bon, là il s'agit
De La Fontaine. Ça mérite un détour.
Détour fait, je ne vais quand même pas emménager dans le quartier. Déjà je crois que lire les contes sur quelques jours seulement provoque une sorte d'écoeurement, de trop plein. On tourne toujours autour des mêmes choses (de la même chose dirais-je). J'aurais dû plus étaler dans le temps.
L'auteur parvient à diversifier les situations, cela dit. Il y a toujours un perdant, mais ce n'est jamais le même. Parfois c'est le mari cocu, parfois la femme dévergondée, parfois le moine lubrique, parfois la nonne lascive. La chair titille tout un chacun, quoiqu'en disent les convenances.
La Fontaine sait égratigner ceux qui peuvent se croire à l'abri.
Pourtant je trouve que, souvent, il se perd dans de trop longs prologues. Quand cela arrive le texte perd en impulsivité et en férocité. Les vers deviennent difficiles à comprendre.
Mes préférés sont donc finalement assez courts, comme le cocu battu et content, le mari confesseur. Je confesse (l'expression prête à rire ici) que mon favori est Pâté d'anguille :
« Même beauté, tant soit exquise,
Rassasie et soûle à la fin.
Il me faut d'un et d'autre pain :
Diversité, c'est ma devise. »
La manière de démonstration – en forme d'analogie par l'exemple – que le maître afflige au valet sceptique est décapante.
Cela lu et cela dit, ne tirez pas de fausses conclusions : je ne recommande pas de suivre les exemples présentés ici. Les avocats vous mettraient en pièce.