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4,09

sur 2444 notes
un recueil de fables intéressant mais parfois difficile à lire compte tenu du vieux français retranscrit.
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La Fontaine, sorte de Lorenzaccio vivant, léchant les bottes du roi le jour, l'assassinant dans ses écrits la nuit. Oui parce qu'oubliez la version turbo-XIXe siècle qui voudrait que les Fables soient pour apprendre aux écoliers à bien se comporter et que les conseils ne pourraient pas également s'appliquer aux chefs d'État (Rousseau lui-même se rendit compte à quel point ces gentils poèmes avec des animaux anthropomorphes étaient en fait tellement trachosse qu'il en interdisait la lecture aux enfants...). Les morales sont presque toujours ambigües, la cigale pouvant être tout aussi bien considérée comme une bobo d'assistée se faisant remettre à sa place par une fourmi désireuse du fonctionnement optimal de sa start-up fourmillière que comme une intermittente du spectacle précarisée quand le Covid fut venu et abandonnée par un certain gouvernement trop occupé à distribuer des médailles en chocolat aux soignants plutôt que des moyens... Si vous avez été choqués petits par la cruauté des fables qu'on vous faisait réciter à l'école, c'est normal : elles sont d'une noirceur satirique effrayante, que l'ironie et le ton faussement léger rendent paradoxalement encore plus incisifs mais supportables. Il y a un avant et un après La Fontaine. Une fable, c'est désormais un genre, avec ses codes, ses degrés de lecture, les retournements de situation qu'on ne voit pas venir ; il y en a des bonnes et des mauvaises en fonction de la subtilité de leur chute. "Le vieil homme et le serpent", par exemple, c'est pour moi une des moins bonnes : on sait tout de suite que la bête recueillie va mordre son bienfaiteur, sans compter que le texte pourrait être parfaitement repris de nos jours par les sympathisants d'extrême-droite. "Le lion voulant se faire berger" (je n'ai pas pu retrouver le titre exact, mais ceux qui auront lu le livre sauront de quoi je parle), en revanche, c'est un must-have de tout ce qu'on avait lu jusque-là : avec ce twist où le coupable devient la victime, le fatalisme devient presque jouissif face à cet humour noir et cette implacable lucidité. Dans l'ensemble, on se retrouve avec un épais volume, des fois verbeux pour bien caresser le Roi-Soleil et sa cour dans le sens du poil, mais qui possède tellement de coups de poignard dans le dos qu'il constitue en quelque sorte un chef-d'oeuvre méconnu face à l'ersatz dénaturé qu'on en a fait dans les primaires et les collèges. Encore une bonne raison de ne pas aller à l'école, les enfants !
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découvert une première fois par le biais de l'école...pfff barbant
Puis plus tard, par un professeur de théâtre passionné de l'oeuvre De La Fontaine...beaucoup plus attrayant !
Ce professeur nous donnait les explications, les dessous cachés de ces fables, le contexte,...tout ceci fait que cela rend ces fables passionnantes.

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On y revient toujours, et nul ne devrait dire qu'il ne boira plus de son eau.
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Les fablesDe La Fontaine, restent une source d'inspiration pour beaucoup, notamment pour les illustrateurs.
Ce volume, réunit l'intégrale des fables illustrées par René Hausman, d'abord publiées en deux albums .

On imagine le plaisir qu'a pu trouver un illustrateur comme Hausman, déjà habitué des contes de Perrault, et complice de Pierre Dubois l'elficologue, à illustrer ces textes dont la plupart des personnages sont des animaux anthropomorphiques.

Ce plaisir est transmis au lecteur, Hausman, donne une vision des fables tour à tour enchanteresse ou inquiétante, quand le propos se fait sombre ou grave.

Car les fameuses fables que j'ai apprises et récitées à la communale, ne sont pas que des histoires pour enfants ; n'oublions pas que l'auteur se voulait d'abord moraliste en dénonçant les travers des ses semblables ; couardise, sottise, avarice, orgueil, etc...

Travers inerrants à la nature humaine ; les morales des fables, restent tout à fait actuelles, tout comme le sont celles des fables d'Esope, grande source (revendiquée) De La Fontaine.

Je possède plusieurs éditions des fables servies par de grands illustrateurs : Rabier, Granville, Doré.
Cette version, plus moderne ne dépare pas de ces oeuvres admirables !
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Peut-on mettre SIX étoiles. Quel travail d'analyse à la fois des hommes et des animaux. Quel travail hors norme sur la langue française. Un diamant brut cette oeuvre là.
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J'ai commencé à les lire et à les apprendre lorsque j'étais en primaire, peut-être en CE1. J'adorais me plonger dans cet univers, lire ces phrases dont je ne saisissais pas complètement le sens.
Les animaux, les morales me faisaient sourire, réfléchir.
C'est plus une lecture qu'il faut diviser en plusieurs parties, et pas tout digérer d'un coup, car... bh ça passe pas, c'est normal.
N'empêche que je vais sûrement en relire certaines, et je vais me rendre compte que je le connais toujours, tant elles m'ont marquée !
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Avant 2016, et ma lecture de l'intégrale de ses célèbres fables, Jean de la Fontaine était pour moi ces souvenirs de l' école primaire des années 60 où nous apprenions le lièvre et la tortue, le corbeau et le renard, le loup et l'agneau, La cigales et la fourmi... évocations nostalgiques de ces vers appris par coeur et que nous restituions d'une voix parfois pressée et hésitante.
C'est la lecture, encore récente, des fables d' Esope, qui m'a mieux fait apprécier l'apport inestimable De La Fontaine au genre: L'enrichissement et la mise en musique par les vers. La partition poétique, qui a permis à ces fables de rester des morceaux intemporels et populaires.
Cette mélodie particulière, rend aussi ces petites pièces et leur morale et leur bon sens, intelligible à tous.
Une modernisation de petits contes moraux et immémoriaux a propulsé Jean de la Fontaine dans l'immortalité des auteurs incontournables. de ceux dont les trésors littéraires ont enrichi le patrimoine littéraire de la France.
Alors, moult et grands mercis, monsieur De La Fontaine.


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L'illustration des fables de Jean de la Fontaine par les lithographies de l'imagerie de Pont-à-Mousson en très grand format sous la direction de Louis Vagné (1903-1918) fait de cet album un véritable plaisir de lecture et de contemplation. Les détails des lithographies nourrissent les textes affutés et drôles De La Fontaine sur la nature humaine. L'imagerie populaire de Pont-à-Mousson est bien moins connue que celle d'Epinal mais elle recèle une grande richesse de détails et l'utilisation uniquement des couleurs primaires donne aux planches un éclat chatoyant.
Les fables De La Fontaine, imprégnées de la description de la nature humaine dans ce qu'elle a de plus hypocrite et cruel, sont toujours d'une criante actualité, tel le début de de la fable du rat et de l'éléphant…

« Se croire un personnage est fort commun en France,
on y fait l'homme d'importance,
et l'on n'est souvent qu'un bourgeois.
C'est proprement le mal français :
la sotte vanité nous est particulière. »

Et puis cette odeur et ce toucher de page du livre qui a vécu et qui est passé de mains en mains depuis des générations, voilà le plaisir supplémentaire irremplaçable que ne pourront jamais remplacer les liseuses…

Musique de Lully avec qui il devait écrire un opéra, pour accompagner la lecture...
Lien : https://youtu.be/eLFV0gamE1w
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Une nouvelle édition de 6 des plus célèbres Fables de la Fontaine. Une mise en page aérée et des illustrations amusantes de Servan Legoff permettront peut-être d'aborder plus sereinement ces beaux textes porteurs de morale.
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