Voilà un livre qui m'attendait sur mes étagères depuis un certain nombre d'années. Acheté au hasard à la librairie Galerie de la Sorbonne à Paris (qu'est-ce que j'ai pu faire comme belles découvertes chez eux...), je me suis décidée à le lire il y a quelques semaines parce que je suis (toujours) dans ma période
Jane Eyre.
Je ne sais pas grand-chose de cet écrivain anglais si ce n'est qu'il écrivit des oeuvres pour les enfants, des
poèmes, des nouvelles et romans teintés de fantastique. Ce roman est apparemment épuisé en Français (non, sans blague ?), il faut donc se rabattre sur la version originale.
Ce jeune homme qui décide de partir avec sa jument au tout début de ce roman est un grand lecteur. Son voyage débute instantanément dans des contrées mystérieuses où il croise des personnages de livres.
Walter de la Mare a choisi de faire quelques haltes chez
Shakespeare,
Wordsworth, Keats, Chaucer,
Charlotte Bronte, Herrick,
Jonathan Swift,
Edgar Allan Poe et Shelley. J'ai découvert pour ma part Lucy Gray, tragique héroïne d'un poème de
Wordsworth, dont l'histoire m'était vaguement familière.
Je n'ai pas lu le texte original, juste des extraits, mais la traduction de
Christiane Guillois est superbe, le texte est empreint de poésie, les descriptions sont magnifiques. C'est un périple mélancolique et nostalgique que le lecteur fera pour peu qu'il soit, comme l'écrivain, épris de littérature, et doté d'un tempérament de poète. Un peu de mystère, de fantaisie saupoudrent ce délicieux roman, inclassable, qui devrait plaire à ceux que leurs livres préférés habitent, encore et toujours. Loin d'être un livre-hommage à cette littérature, un peu aride ou impersonnel,
Henry Brocken est une porte ouverte sur un monde que l'on crée en parallèle de nos vies, né de nos lectures, enrichi de nos songes et de nos désirs. Un livre qu'il serait impossible d'écrire et de publier aujourd'hui, raison de plus pour redécouvrir
Walter de la Mare.
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