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Découvert cet auteur par ricochets, je le connaissais de nom sans avoir jamais rien lu de lui. En visionnant le passage de Camille Goudeau à LA GRANDE LIBRAIRIE, j'ai eu envie de regarder rapidement les autres invités dont Jean-Marie Laclavetine. Sobre et réservé il a évoqué comme sa véritable "naissance" : la mort accidentelle de sa soeur Annie, emportée par une vague sur la plage de Biarritz en nov 1968, alors qu'il était âgé de 15 ans. C'était stupéfiant et calme à la fois. Refroidi. J'ai emprunté son livre à la BPT Breteuil. Je l'ai lu sans déplaisir. Sans passion. Moi qui suis d'une famille de bavards rieurs et qui ai perdu 4 de mes 7 frères et soeur ai perdu le plus proche de mes 7 frères à l'âge de 40 ans (il en avait 53), j'avais envie de comprendre le mystère de ce silence. Dans UNE AMIE DE LA FAMILLE j'ai ressenti une tristesse sourde, ressassante, obsédante. Une obsession des détails. Une famille de muets. D'oublieux. de désireux d'oubli. JML a attendu que ses parents soient morts pour évoquer, oser évoquer le gouffre de chagrin. Il le fait délicatement. Sobrement. Avec une certaine distance. Beaucoup de respect. Cet aspect réservé et désuet imprègne tout le livre. Les années 70 tirant vers 60 sont là, palpables. le poids d'une éducation "conforme". le portrait d'un père hypersensible à tendance dépressive. D'une mère toute en dévouement. Tout ça est bien rendu et d'une tristesse infinie. JML a évoqué les tonnes de courriers et témoignages reçus à la suite de ce livre. Dont il a tiré un nouvel opus tournant autour du même sujet. Je ne crois pas que je le lirai...
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Après 50 ans de silence Jean Marie Laclavetine éprouve le besoin d'écrire sur sa soeur morte ,à 20 ans ,victime d'une vague sélérate, sous le phare de Biarritz. Elle se promenait sur les rochers avec ses frères et son fiancé. le choc de sa noyade,et la douleur de sa disparition sont si profonds que personne dans la famille n'évoque son souvenir,ni parle d'elle . Elle est comme exclue de la mémoire familiale.il ne reste que les photos que l'on peut voir sur les murs ou posées sur les meubles qui marque son passage dans ce monde. À un ami de la famille qui interroge sur la jeune fille sur les photos son frère Dominique dit que c'est une "amie de la famille". La propre femme de l'auteur n,'apprendra que des années de vie commune l'existence de cette soeur aînée, Sa fille et sa nièce sont intriguées par cette tante et le mystère qui l'entoure.Elles veulent la connaître et s'adressent à Jean Marie Laclavetine .lui pose des questions sur ce secret de famille si bien gardé. Elles veulent connaître sa personnalité,sa vie.
L'auteur va alors commencer à écrire ce qu'il sait. Il commence par les souvenirs qu'il a gardé de cette journée où leurs vies à tous ont basculé et des jours qui ont suivit. Souvenirs qui révèlent parfois inexacts ou incomplets ,lors son enquête au gré des confidences,des souvenirs des membres de la famille ou des amis donnant lieu à des chapitres qui remémorent cette année 1968 troublé et ce premier novembre dramatique pour eux. Après de longues recherches il retrouve la trace de son fiancé qu'il avait perdu de vue depuis longtemps.c'est le témoignage d'un homme qui n'a rien oublié et porte toujours un amour intact à Annie. le témoignage de cet homme qui a failli se noyer en même temps en voulant l'aider.Gilles qui la côtoyée les mois précédents le drame. Il donne une vision nouvelle de la jeune fille : passionnée, enjouée, éprise de liberté en avance sur son époque.
Le récit est un grand travail de mémoire où l'auteur se souvient d'une réalité qui se révèle être toute autre. Nous sommes pris par le récit et nous voulons en connaître, nous aussi un peu plus sur cette jeune fille qui aura toujours 20 ans Laclavetine lui rend un souffle de vie par ses écrits et les photos qu'il a semé tout au long de ce beau Récit sur l'amour fraternel
C'est émouvant. L'écriture est simple et agréable. Ce premier livre je l'ai découvert après avoir lu des critiques du livre qu'il
écrit en prolongement :" la vie des morts" qu'il a écrit 20 ans après le premier.Dans ce livre ili s'adresse à sa soeur persuadé qu'il peuvent continuer à se parler.dixit la quatrième de couverture : " la vie après la mort". Que je m'empresse de lire!
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Laclavetine a pour moi le même goût que la madeleine de Proust, le diabète en moins. Je suis tombée amoureuse de Laclavetine en lisant "Et j'ai su que ce trésor était pour moi". Il l'évoque d'ailleurs dans celui-ci, qui n'est pas un roman, mais un souvenir diffus et tendre pour une soeur qu'il n'a que peu connu, qu'il a oublié parfois et qui est morte emportée par une vague biarrote. Hélas, malgré le sujet, malgré la plume, j'ai peu accroché avec le récit. Peut-être ai-je trop lu ces derniers temps de romans hommages pour continuer de m'émouvoir des portraits d'absents dressés sur des pages mortes dont on voudrait extraire de la vie.
J'entends la littérature comme une expérience universelle au travers l'histoire singulière, et si le récit des morts sert à faire le deuil des vivants, je n'aime pas ma position impudique de lectrice qui assiste à l'oraison funèbre de quelqu'un qui n'eut pas le temps de devenir, une toute jeune femme, bien réelle, que son jeune frère n'a que peu connu et qui demeurera pour lui à jamais insaisissable. Il a beau interroger la fratrie, les parrains, les oncles, les anciens amoureux, les anciens amis, cette soeur perdue n'est que "perçue". Son vrai soi restera un mystère. Et de peur de le travestir et le trahir, ne vaudrait-il mieux pas s'abstenir ? je ne sais pas, mais le sujet ne me plaît pas.
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Après un long mutisme douloureux, l'auteur redonne vie à sa soeur, disparue à l'âge de vingt ans, dans un récit véritablement lumineux.
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Quel texte, quelle écriture et quelle émotion surtout. En 1968, Jean-Marie Laclavetine a 15 ans et perd accidentellement sa soeur aînée, emportée par une vague au bord de l'océan à Biarritz. Annie avait 20 ans.
50 ans se sont écoulés depuis le drame. 50 ans c'est aussi le temps qu'il a fallu à l'auteur pour parvenir à évoquer cet événement, à parler de sa soeur, à briser enfin ce silence qui s'était installé dans toute la famille, perturbant même les jeunes générations et tentant, involontairement sans doute, de faire disparaître jusqu'au souvenir bien trop douloureux de cette jeune femme pourtant tant aimée.
Jean-Marie Laclavetine trouve les mots, des mots retenus si longtemps, trop longtemps peut-être et si lourds de tendresse et d'amour.
Un livre qui vous happe et vous bouleverse dès que l'on en débute la lecture et surtout un livre que l'on n'oublie pas et qui nous permet de réaliser combien nos morts nous accompagnent tout au long de notre existence, que l'on ai continué à les évoquer ou que l'on ai tenté de voiler leur souvenir.
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Ce livre a été une belle découverte .Un auteur que je ne connaissais pas du tout et dont le roman autobiographique m'a touchée par sa sensibilité et son désir de reconstituer le plus objectivement les circonstances du décès de sa soeur pour mettre fin aux dérives de son imagination
Il nous fait partager sa quête comme si nous etions amis et la redecouverte de cette soeurdisparue trop tôt est touchante
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Un livre délicat offert avec beaucoup de générosité par son auteur. Il s'agit en effet d'une introspection familiale et personnelle autour de l'attachement aux personnes chères disparues, aux souvenirs et aux manques et non-dits qu'elles laissent derrière elles.
Comme Tzvetan Todorov le rappelle « la littérature est la première des sciences humaines » et c'est ici une belle démonstration de la force des sentiments et de la capacité de la partager.
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