La naissance des villes, quelques siècles avant J-C est un noeud historique primordial, dans la mesure où c'est par les villes que notre société s'est construite, politiquement, sociologiquement.
Cette naissance, documentée par les grecs puis par les romains (sources principales de cet ouvrage) reste en partie mystérieuse, et elle n'est pas aussi argumentée qu'on pouvait l'imaginer par l'archéologie. En effet, Athènes, Rome, Naples, Marseille... se sont développées sur le même site et les traces initiales des villes d'origine sont enfouies ou réutilisées. le sujet de ce livre est aussi de retracer la croissance et la transformation des centres urbains sur la période -700/+500 de notre ère en en relatant tous les aspects historiques (urbanisme, organisation, pouvoir, religion approvisionnement, finances...). Mais il y manque une vision plus terre à terre, plus vivante de ce qu'étaient les habitants, leur métier, leur vie de tous les jours.
Ce livre est assez ardu à lire, à la fois détaillé dans l'approche méthodologique et flou dans les déductions et les argumentaires. L'éparpillement des exemples, pour chaque proposition d'analyse rend très difficile la mémorisation des conclusions, et les citations dans le texte auraient gagné à descendre en bas de page pour alléger la lecture ; enfin le propos aurait gagné à se concentrer sur les idées forces plutôt que de vouloir tout appréhender.
Mais l'ouvrage reste néanmoins très intéressant pour ce que je cherchais : pourquoi et comment les premières villes de l'Occident ont existé, comment elles se sont organisées, peuplées, développées.
Quelques cartes où situer les lieux les moins connus, auraient été les bienvenues.
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Le phénomène urbain qui se développe autour de la Méditerranée au cours de la première moitié du 1er millénaire av J-C. et se répand ensuite sur ses périphéries, est révolutionnaire pour deux raisons principales. la première est que l'urbanisation des sociétés et des espaces concernés est sans doute la réalité la plus importante de l'histoire ancienne.[...]. La seconde raison tient a la postérité considérable de cette révolution urbaine. En effet, saisie dans sa longue durée, elle apparaît d'une part comme ayant structuré pour longtemps une grande partie de l'espace européen et, d'autre part, comme ayant fourni aux sociétés européennes un modèle de développement anthropologique rarement remis en cause depuis.
De la Méditerranée aux mers froides, le lent basculement médiéval dessine les contours d’une Europe urbaine dont le front pionnier se situe désormais à l’est.