Comme toujours chez Tabou, une couverture catastrophique et repoussoir. Après plus de quinze ans d'existence, ils n'ont toujours pas les moyens de se payer un graphiste compétent? Et s'il n'y avait que la couverture qui posait problème...
En France, c'est un scandale qui est passé relativement inaperçu, mais en Suisse, c'était une autre histoire. En 2014,
Adeline Lafouine, libertine exhib notoire, publie un tweet sexy depuis son lieu de travail (la palais fédéral !) et se fait griller. S'ensuit un scandale dû à la mise en lumière du site perso de l'intéressée, qui abrite des dizaines de vidéos/photos pornos avec des inconnus (toujours masqués ou floutés), réalisées par son mari. La première partie du livre revient longuement sur cet événement qui a poussé l'auteur à quitter définitivement la Suisse pour s'installer au Cap d'Agde et devenir tatoueuse. La deuxième partie raconte le parcours d'Adeline, de sa rencontre avec son mari à la vie libertine, n'omettant rien de sa maternité et du plaisir de cette "double vie" respectable et normale d'un côté, débridée et sexuellement hyperactive de l'autre. On ne va pas y aller par quatre chemins : le livre est très médiocre, voir franchement mauvais. Ce n'est pas la faute d'Adeline, qui est plutôt sincère et nature dans sa démarche, et dont le parcours de vie hors norme aurait pu présenter un réel intérêt sinon érotique, du moins sociologique. Mais il n'y aucun travail sur le texte : c'est très long, répétitif, écrit comme un journal de bord avec très peu de détails ou de ressenti. S'ensuit la sensation d'un abattage perpétuel, où les partenaires s'enchainent les uns après les autres sans jamais prendre le temps de souffler, ni pour l'auteur, ni pour le lecteur. Ce n'est pas excitant, c'est lassant et pénible. Certains passages mettent très mal à l'aise, notamment ceux impliquant
Patrick le Sage qui outrepasse régulièrement le consentement d'Adeline. Certes, elle explique vouloir faire exploser ses limites en permanence et rechercher le point de rupture, néanmoins, on sait que le bonhomme est coutumier de ces méthodes qui consiste à prendre les décisions sans réellement consulter ses soumises.
Si un éditeur avait revu ce texte avec attention, cela aurait permis de faire des coupes et des choix, et le développement de chapitres clés. En l'état, c'est beaucoup trop "schématique" pour se révéler une lecture passionnante ou du moins plaisante.