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EAN : 9782348058141
1216 pages
La Découverte (07/01/2021)
3.75/5   2 notes
Résumé :
De quoi nous parlent nos rêves et pourquoi leur contenu nous déroute-t-il ? Dans L’Interprétation sociologique des rêves, Bernard Lahire élaborait un cadre général d’analyse de l’expression onirique nourri des apports de l’ensemble des disciplines qui ont abordé cette énigme. L’espace du rêve y apparaissait comme le lieu d’une communication de soi à soi, implicite et très peu censurée, mettant en jeu sous une forme transfigurée des problématiques existentielles pro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce second volume d'un grand ponte de la sociologie vient après sa théorie du rêve, dans le 1er volume. Lahire a synthétisé les apports scientifiques antérieurs sur les rêves (tout en montrant aussi leurs limites) et a donné une légitimité pour la sociologie à analyser cette zone si intime, qui ne peut être étudiée mais seulement relatée. Exercice difficile car de premier abord c'est un terrain exclusivement occupé par les psychanalystes...
Il réunit dans cet ouvrage les rêves de 8 personnes, sans prétendre à un échantillon représentatif (ce sont majoritairement des jeunes, encore étudiants). Il leur a demandé de noter lers rêves, qui donnent suite à de longs entretiens. Une petite biographie de chaque personne est donnee en début de chapitre, puis les rêves référeront à ces trajectoires de vie.
Le rêve permet au sociologue d'analyser des productions mentales libres, non maîtrisées, et révèle les problématiques existentielles des personnes interviewées. Et le rêve, vu comme hyper intime, est bien sûr aussi éminemment social : les traits caractéristiques de notre société occidentale actuelle en ressortent fortement (compétition scolaire puis professionnelle, domination masculine, violences intrafamiliales, agressions sexuelles, impacts des institutions symboliques comme le mariage etc.).
Ce qui m'a fait bizarre, c'est que l'auteur se situe "comme un père" pour tou•tes les interviewé•es assez  jeunes...rappelant les fameux transferts en position thérapeutique.
Mais c'est peut-être assumé, puisqu'il affirme qu'il faut que les sciences sociales soient ouvertes aux apports d'autres disciplines (une ouverture que j'apprécie !)
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critiques presse (1)
LaViedesIdees
15 octobre 2021
L’inconscient, selon B. Lahire, est “socialement structuré”. Ce principe permet la mise en oeuvre d’une sociologie individuelle du rêve qui exige, tout comme l’interprétation psychanalytique, la présence d’un tiers pour comprendre les forces qui agissent sur le sujet rêveur.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Et c’est toujours l’état du monde social dans lequel vit le rêveur ou la rêveuse qui définit ce qui peut faire problème ou pas : être homosexuel n’est un problème et un fardeau à porter que dans une société hétéro-normée ; de même qu’être une femme dans une société où la domination masculine est forte ; être une personne « de couleur » dans une société qui hiérarchise les individus selon leur couleur de peau ; être un colonisé qui subit les mauvais traitements des colonisateurs ; être un transfuge de classe dans une société qui repose sur la domination économique et culturelle d’une classe sur toutes les autres ; être une personne qui échoue scolairement ou professionnellement dans des sociétés qui reposent sur la concurrence et le classement scolaires ou professionnels ; ou bien encore être abandonné ou maltraité par ses parents (pas forcément biologiques) dans une société, et peut-être même dans toutes les sociétés humaines connues, qui reposent sur des liens affectifs et physiques de dépendance ou d’attachement des enfants à l’égard des adultes qui leur apportent aide, soins, protection et attention. (p. 28)
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La possibilité qu’offre la sociologie à toutes celles et ceux qui s’en saisissent de clarifier leur existence et de prendre conscience des processus qui les déterminent ne débouche pas automatiquement sur une libération immédiate, de même que la mise en mots des expériences dans le cadre de la psychothérapie ou de la cure analytique ne suffit souvent pas à guérir les patients de leurs maux ou de leurs souffrances. Ces expressions verbales et ces prises de conscience ne peuvent notamment pas stopper comme par miracle des logiques incorporées qui fonctionnent bien souvent en deçà de la conscience, comme des schémas récurrents, des habitudes qui reviennent inlassablement sans même avoir à y penser. Mais elles constituent certainement la condition initiale de possibilité d’un changement. (p. 213)
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Le milieu familial de Louise a donc été très perturbant pour elle. L’alcoolisme de sa mère, ses maniaqueries, le manque d’attention, de gratification et d’affection à son égard, les accès de colère de son père, parfois très violent avec sa sœur et son frère, tout cela l’a profondément marquée. Mais elle a aussi le sentiment qu’elle pourrait avoir subi des attouchements ou avoir été violée dans son enfance sans en garder de souvenirs. L’interrogation n’a cessé de croître en elle au cours de sa vie de jeune adulte à mesure qu’elle prenait conscience de ses désirs sexuels compulsifs et de la nature de ses rêves, en se rendant compte aussi qu’elle était attirée amicalement par des filles qui avaient enduré des maltraitances sexuelles. (Louise, p. 375)
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(…) le rêve est un ensemble visuel et émotionnel extrêmement logique, qui a tout au contraire à voir avec la réalité sociale des expériences du rêveur ou de la rêveuse. (…) tous les rêves ne sont pas, pour reprendre la formule de Freud, des accomplissement d’un désir inconscient inassouvi. (…) le rêve est l’espace où se mettent en scène les soucis, les préoccupations, les interrogations et les problèmes les plus prégnants du rêveur ou de la rêveuse. (p. 25)
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Ce que rend possible l'interprétation sociologique des rêves dans un monde académique méthodologiquement si routinier, c'est donc une extension inédite des moyens d'accès à la compréhension des structures les plus marquantes de la réalité sociale - une extension qui a pour avantage de s'appuyer sur les productions mentales, imaginaires, les plus intimes et les moins contrôlées et censurées qui soient. (p. 1165)
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Videos de Bernard Lahire (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bernard Lahire
Bernard Lahire vous présente son ouvrage " Les structures fondamentales des sociétés humaines" aux éditions La Découverte. Entretien avec Jean Petaux.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2886324/bernard-lahire-les-structures-fondamentales-des-societes-humaines
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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