Dès 1634, le même missionnaire avait comparé avantageusement les Amérindiens montagnais aux Européens pour les affi rmer plus heureux, parce qu’ils ignoraient « l’ambition & l’avarice » :
[…] si c’est un grand bien d’estre delivré d’un grand mal, nos Sauvages sont heureux, car les deux tyrans qui donnent la gehenne & la torture à un grand nombre de nos Europeans ne regnent point dans leurs grands bois, j’entends l’ambition & l’avarice. Comme ils n’ont ny police, ny charges, ny dignitez, ny commandement aucun, car ils n’obeyssent que par bien-veillance à leur Capitaine, aussi ne se tuent-ils point pour entrer dans les honneurs ; d’ailleurs, comme ils se contentent seulement de la vie, pas un d’eux ne se donne au Diable pour acquerir des richesses.
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