Nous sommes une espèce grégaire et il est donc très important pour l’enfant de développer une connaissance approfondie des règles qui régissent la vie en société. En grandissant, il cherchera à comprendre comment fonctionnent les groupes dont il fait partie, quelle est la place de chacun, quelle est SA place.
Certains hommes commencent à y trouver quelque intérêt, car il ne s’agit pas seulement d’éliminer la domination des hommes sur les femmes. Ils trouvent des avantages à sortir de ce que l’on appelle « la masculinité hégémonique », qui les oblige notamment à ne jamais perdre la face. Comme disait Bourdieu : « Le dominant est dominé par la domination. »
Pour tous, le sujet est un sujet de femme [l'égalité]. Logiquement, on s'est donc intéressés à l'éducation des filles : comment leur donner la possibilité de choisir plus de métiers, de gagner plus, de s'imposer, de se délivrer d'une partie des tâches ménagères. C'était d'ailleurs dans la droite ligne de ce qui se faisait depuis deux siècles : les manuels d'éducation pour fille étaient alors légion, mais on n'en trouvait pau sur l'éducation des garçons. L'éducation à la masculinité semblait aller de soi : il suffisait aux garçons d'être ce qu'ils étaient ! Elle était finalisée et validée lors du service militaire.
Et comme vous le savez, ces voies représentent des sources d’inégalités fortes au détriment des femmes. On sait bien, désormais, à quel point elles sont pénalisées : leurs revenus sont moindres, leurs métiers sont dévalorisés, elles supportent la plus grande part des travaux domestiques et risquent davantage de subir des violences sexistes. Mais les hommes n’ont sortent pas indemnes : ils ont une espérance de vie moindre et sont davantage sujet aux accidents.
[...] la petite fille en colère saura très vite que cette émotion n’est pas adéquate. Il est même possible qu’elle ne la reconnaisse pas. Beaucoup de femmes pleurent plutôt que d’exprimer leur colère dans des circonstances qui le justifieraient, car elles n’ont pas conscience de cette émotion sous-jacente. Les hommes, à l’inverse, montreront de l’agressivité, de la colère ou de la prostration plutôt que d’exprimer la colère ou la peur.