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sur 980 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avec toutes mes sympathies- Olivia de Lamberterie - Éditions le livre de poche - terminé de le lire le 17 janvier 2020 -

Madame,

Je ne m'étendrai pas dans une longue chronique sur votre magnifique, et éprouvant récit qui rend un bel et émouvant hommage à votre frère Alex qui a choisi de vous quitter, de quitter sa famille et ses amis, un 14 octobre.
Il avait mal, très mal dans sa tête, au point de choisir de se jeter d'un pont.

188 critiques à ce jour sur Babelio, la mienne n'ajoutera plus rien à tout ce qui a été dit.
Si ce n'est que je comprends votre parcours, que j'admire ce courage que vous avez eu de mettre sur papier votre ressenti et ce que vous saviez de sa souffrance, de lui témoigner votre amour de sœur au-delà de sa mort

J'ai perdu mon petit frère il y a bien longtemps, il n'avait que 18 ans, il était beau, intelligent, il avait une petite amie, il avait comme on dit "tout pour être heureux", mais...
Il n'a pas choisi la même manière de mettre fin à ses jours que votre frère, c'est mon père et moi qui l'avons découvert un dimanche 26 octobre dans le grenier. Je n'avais que 20 ans. J' ai chez moi comme souvenirs son violon détruit, sa lettre d'adieu et un album de photos, avec sa vie, ses diplômes...
Nous étions "comme les deux doigts d'une même main" avait écrit mon père derrière une photo prise lors d'un pique-nique au bord du fleuve Congo, nous étions encore enfants.

J'avoue avoir mis beaucoup de temps pour lire votre récit, tant la souffrance est encore vive après tant d'années.

Votre livre, Madame, malgré le mal que j'ai eu à le lire, m'a fait du bien d'une certaine manière, il m'a fait comprendre que tant que l'on vit dans le cœur de quelqu'un, on est toujours vivant, que la vie continue, plus tout à fait comme "avant",et que souvent se posent les questions : que serait-il devenu, serait-il papa...

Votre plume a mis en mots, noir sur blanc, ce que je ne peux pas faire.

J'espère que vous avez trouvé en vous la sérénité qui vous aidera à continuer votre route malgré tout.

Et je vous remercie.
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Olivia de Lamberterie témoigne à travers "Avec toutes mes sympathies" de son amour sans faille pour son frère Alex qui n'a pas su trouver sa place sur la terre et qui a fait le choix de partir.
Ce témoignage est extrêmement touchant car il est fait avec respect, sans jugement mais avec beaucoup de tendresse et d'amour.
Il est difficile de faire une critique sur ce genre de livre, on se demande où est notre légitimité mais en même temps l'auteur a fait le choix d'écrire pour le public ce manque, ce vide, cette absence.
Ce livre est une douleur, mais paradoxalement je ne le ressens pas comme un cri, comme quelque chose de violent, au contraire je ressens de la douceur et l'amour de cette famille, l'amour pour ce frère si fragile est ce qui domine.
Les pages se tournent doucement, on est en osmose avec cette douleur et on a presque la sensation d'être, nous aussi, en lien avec Alex qui, s'il n'est plus sur terre semble malgré tout bien présent.
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Alex s'est suicidé le 14 octobre 2015 en se jetant du pont Jacques Cartier de Montréal. Pourquoi a-t-il choisi ce geste définitif? Olivia de Lambertie n'a pas de réponse et son frère n'en avait pas non plus. Alex a essayé de vivre, d'aimer, d'embellir sa vie et celle de ses proches. Mais l'idée du suicide marchait à ses côtés toutes ces années, elle lui faisait de l'oeil lui laissant miroiter la possibilité d'en finir avec son mal-être.
C'est le premier livre qu'écrit Olivia de Lambertie et elle nous fait le cadeau de parler de sa famille, ses parents, ses soeurs, ses amis, sans faux- semblants, sans incriminer, sans juger. Elle cite les livres lus, qui mieux que les dates, jalonnent les évènements de sa vie.
J'ai admiré ce frère adulé et aimé le portrait en creux esquissé dans les yeux bleus de sa soeur.
Mes lectures concomitantes de François Cheng et d'Olivia de Lamberterie m'ont fait le bonheur de se recouper à cette page :
"La terrible vie terrestre n'est point pour toi.
Ton amour trop vaste pour qu'on pût t'aimer;
Ton rêve trop haut pour qu'on te suivît. Par la fenêtre,
En un seul cri, tu rejoignis l'ange, ton propre être."
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Comment trouver les mots ? Comment parler d'un livre qui n'est qu'un cri ? Cri d'amour pour ce frère, Alex, qui s'est suicidé - j'allais écrire « qui n'est plus » alors que bien au contraire, à chaque page, on le voit, on le sent, on rit de ses mails, on est avec lui tellement cette soeur inconsolable nous le rend présent, vivant, à nous, lecteurs, qui ne le connaissions pas. Cri de douleur aussi dans ces mots jetés, dans ces phrases nerveuses qui disent l'incompréhension, le refus, la colère, malgré les tentatives d'apaisement, les « puisque c'est son désir ».
Non, la soeur cherche son frère, sa moitié, son double, son complice, son amour pour la vie.
Chaque jour, et malgré elle parfois.
Elle le voit dans l'oiseau qui s'envole, dans l'air qu'elle sent sur son visage, dans mille petits signes qu'elle observe dans le monde. Elle ne peut imaginer qu'il ne l'habite plus, ce monde. Elle le veut vivant parce qu'il ne peut pas ne plus être. Parce qu'elle, elle se doit de continuer à mettre un pied devant l'autre et qu'elle sait que sans lui l'épreuve sera difficile. Parce qu'elle sait que le temps n'atténuera rien. Elle est impossible à consoler. Je repense soudain aux mots d'Henri Callet : « Ne me secouez pas, je suis plein de larmes. »
Hier soir, quand j'ai terminé ce livre magnifique, je l'ai reposé doucement, comme s'il était vivant, comme s'il contenait mille coeurs battant très fort. J'aurais aimé par ce geste apaiser, soulager toute la souffrance de cette soeur. Même si c'est impossible.
Ce livre n'est plus un livre, un objet de papier, il en a dépassé les frontières, fait exploser les contours, revu la définition. Il a pris des dimensions que seul l'amour qui se met à nu peut donner. Il s'est fait vie. Il est vivant.
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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« Avec toutes mes sympathies », en canadien, ça veut dire « Sincères condoléances »
A 46 ans, Alex, le frère d'Olivia de Lamberterie vient de se suicider.
Il vivait au Canada avec sa femme et ses enfants.
C'était un être rayonnant, solaire, souvent.
C'était un être mélancolique, dépressif, souvent.
Un frère qu'elle adorait.
Sa mort est un choc violent même si elle était prévisible.
Elle raconte le traumatisme, le désespoir à cette nouvelle.
Elle dit aussi comme il est difficile mais vital de redevenir joyeuse.
Ce qui pourrait être un livre plombant est un récit magnifique.
Un récit d'amour.
On sent que les mots, les phrases viennent tout seuls.
Rien n'est forcé.n
Rien n'est semblant
Tout est beau, tout est amour.
Une incroyable lumière émane de ce si sombre événement.
Vraiment bravo et merci pour la sincérité, l'émotion, le partage.
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Olivia de Lamberterie nous enchante chaque matin avec ses chroniques littéraires dans l'émission Télématin.
Elle livre ici un récit très autobiographique et poignant sur un sujet difficile: celui du suicide de son frère âgé d'une trentaine d'années et survenu en 2015.

Un suicide qui a bouleversé toute la vie de la famille comme on peut l'imaginer.. Sa compagne Florence voyait bien que son compagnon n'allait pas bien. Une maladie "dépression grave?" que l'on n'arrivait pas à diagnostiquer.

Alexandre se rendait compte de son état, reconnaissait qu'il avait tout pour être heureux: une famille agréable, un poste intéressant à Montréal, en tant que directeur artistique d'une entreprise de jeux video..

Et pourtant... était-ce seulement une question de ressenti? "J'ai tout pour être heureux, " reconnait-il " et pourtant je n'y arrive pas"..
L'effet d'une affection héréditaire? de nombreux suicides ont eu déjà lieu dans la famille..

Olivia de Lamberterie évoque à merveille ce désarroi qui hante la famille de ces suicidés.. a-t-on fait tout ce qu'on pouvait faire? Y avait-il des aides que l'on aurait pu mettre en place?
L'attitude de l'entourage vis à vis de la mort, surtout dans ces circonstances, est remarquablement menée.
"C'est bien car c'est ce qu'il voulait", ose dire une auteure connue, réflexion ô combien brutale mais pourtant...
"Avec toutes mes sympathies", c'est la formule canadienne québecquoise employée lorsqu'on veut exprimer ses condoléances, une formule plus proche de l'anglais que celle employée en France, et qui insiste sur l'empathie que l'on peut avoir dans ces circonstances.

Un livre très prenant, qui interroge beaucoup.. sur l'existence ou non de "maladies héréditaires" plus ou moins dépressives et mal diagnostiquées, sur l'attitude de l'entourage face à un proche qui visiblement sombre dans une dépression grave..
Une belle oeuvre de référence où l'on voit la trajectoire d'Olivia et de son frère, issus d'un milieu très bourgeois du 16ème arrondissement, "milieu en voie de disparition"? aux dires de l'auteure qui évoque sa vie de journaliste d'abord chez "Elle", ensuite chez Télématin..
Des séquences humoristiques aussi, malgré la gravité du sujet, notamment le passage sur le défilé de mode (probablement Gautier d'après ce qui est écrit).. qui illustre bien ce milieu journalistique de la mode et de la culture..
Bref, j'ai passé un très beau moment de lecture...
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Dans ce récit poignant, Olivia de Lamberterie évoque son frère, Alex, qui s'est suicidé le 14 octobre 2015 en se jetant du pont Jacques-Cartier à Montréal. L'auteure se remémore les souvenirs des jours heureux en famille, les souvenirs d'enfance avec ce frère qu'elle adorait. Elle dépeint les événements qui ont mené à la mort de son frère: les épisodes dépressifs, une première tentative de suicide, les séjours en hôpital psychiatrique. le récit est construit à la manière d'un journal intime.
Olivia veut savoir pourquoi son frère a choisi de mettre un terme à sa vie, pourquoi les médecins n'ont pas pu l'aider davantage, pourquoi il s'est écoulé tellement de temps jusqu'à ce que l'on pose un diagnostic. Elle donne des détails minutieux du moment où on lui annonce la mort de son frère, les minutes, les jours qui suivent. J'ai trouvé cette partie extrêmement difficile à lire. A partir de ce moment, on plonge en apnée avec Olivia jusqu'à la fin du récit.
L'auteure raconte le deuil qu'elle choisit de ne pas faire pour que son frère reste à jamais vivant en elle. le récit se termine avec Alex présent dans chaque instant de vie et aussi les petits moments de bonheur dont il faut savoir profiter. C'est un très beau texte qu'Olivia de Lamberterie signe là, plein d'émotion, de sensibilité. C'est un texte qui nous prend à la gorge. A découvrir absolument.
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Ce livre existe parce que le frère de l'auteur est mort. Si vous craignez quelque chose de triste ou déprimant, sachez qu'il n'en est rien.
Olivia de Lamberterie explore son enfance commune avec son frère, raconte les tentatives de suicide de ce dernier, le décrit tel qu'il était, nous convainc que nous aurions adoré le connaître.
Elle ne cherche pas vraiment d'explications, elle cherche comment vivre avec ce fardeau.
Que faire quand l'être aimé veut disparaître de sa vie, l'obliger à rester dans cette vie ou le respecter assez pour le laisser partir.
L'auteure n'a pas de réponse.
Elle se réfugie dans la littérature et découvre la nécessité d'écrire.
J'ai aimé la beauté du texte, la description des liens avec son frère, le lien intime de l'auteur avec la littérature.

Lien : https://dequoilire.com/avec-..
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Amoureuse des livres, j'écoute avec intérêt les chroniques matinales d'Olivia de Lamberterie depuis une quinzaine d'années. Grâce à elle j'ai découvert de nouveaux auteurs, pour moi elle a déniché quelques pépites. J'ai eu aussi le plaisir de la rencontrer à deux reprises, lors de la remise du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2013, et lors du cinquantième anniversaire du Prix au Théâtre de l'Odéon en juin 2019. Entre temps, Olivia avait perdu son frère Alex, et écrit Avec toutes mes Sympathies

Olivia de Lamberterie s'habille volontiers « casual » (jean, marinière, perfecto), mais sa diction est parfaite et son port altier. Olivia de Lamberterie a de la « classe », Olivia se Lamberterie c'est « le feu sous la glace ». Je l'admirais énormément lorsque je ne faisais qu'écouter ses chroniques, au point de suggérer à mes filles encore petites « plus tard, comme métier, tu ne voudrais pas faire comme Olivia de Lamberterie ? » ; je l'admire encore plus depuis que je l'ai lue.

Avec toutes mes Sympathies est un cri d'amour, un témoignage poignant. Les souvenirs sont beaux, les anecdotes touchantes, les mots justes car le récit d'Olivia est empreint d'amour et de sincérité. Elle révèle ce frère qui lui manque douloureusement, et le récit nous révèle Olivia, la femme sensible, lisse et fantasque, docile mais rebelle, la combattante, la fille, la soeur, la mère, l'amie.

Merci Olivia d'avoir partagé ce vécu avec vos lecteurs. J'espère que nous pouvons à travers notre soutien, vous aider (un peu) à porter ce chagrin qui vous a poussée à écrire. En tout cas vous avez réussi à rendre Alexandre immortel, et cet hommage est certainement aussi beau que ne l'est votre frère.

À lire. Absolument.
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Je lis ses papiers depuis de nombreuses années, je suis tombée quelquefois sur ses chroniques sur France 2, je l'ai écouté dans L'émission le masque et la plume, alors c'est la voix d'Olivia de Lamberterie qui m'a lu Avec toutes mes sympathies. Ce livre sera associé à jamais à St Malo, à cette chambre comme une alcôve dans une location de vacances, aux cris des goélands par la fenêtre et à l'impression que l'auteur était dans la même pièce que moi.


C'est une tarte à la crème d'écrire que les livres ont une grande importance pour Olivia de Lamberterie, pourtant jusqu'à présent elle n'était que d'un seul côté, celui du lecteur. Est ce paralysant de prendre la plume quand son métier est de lire les plus grands auteurs ? Ou est ce qu'il faut avoir vécu un « drame » pour que la nécessité d'écrire soit si impérieuse qu'on ne puisse faire autrement ?

Je me souviens de Paul Auster dans l'émission La grande librairie racontant combien il a été marqué par ce camarade de classe foudroyé devant lui, je me souviens de l'interview très riche de John Irving dans America expliquant pourquoi certains thèmes sont centraux dans son oeuvre. Olivia de Lamberterie, elle, à la mort de son frère Alex, a vu son rapport au livre changer : incapable soudain de lire quoique ce soit, elle a été saisie du besoin d'écrire. Pour tenir une promesse comme elle explique, pour continuer à faire vivre celui dont elle était si proche, Avec toutes mes sympathies a vu le jour.

Je n'ai pas de frère, je n'ai pas perdu de soeur pourtant en lisant "Avec toutes mes sympathies" , j'avais un frère et il est mort. Je suis peut être un peu plus empathique que d'autres personnes mais un livre réussi n'est ce pas avant tout savoir rendre universel un drame pourtant très personnel ?

Olivia de Lamberterie exprime avec justesse cette impuissance face à une maladie assez proche de la bipolarité (j'ai pensé forcément à L'autre qu'on adorait de Catherine Cusset d'où mon titre). Ce frère brillant a « objectivement » tout pour être heureux mais il sombre dans la dépression dont les racines semblent être familiales (plusieurs cas de suicides sur plusieurs générations) et l'amour de ses proches, aussi grand soit-il, ne suffit pas à lui maintenir la tête hors de l'eau.

Olivia de Lamberterie met aussi le doigt sur quelque chose que j'ai ressenti lors d'un événement triste dans ma vie (même si beaucoup moins grave que la perte d'un être cher) : je trouvais insupportable les mots des gens qui se voulaient réconfortants avec des phrases toutes prêtes (le fameux « c'est la vie » et son cortège). Je n'acceptais d'entendre que celles qui étaient passées par la même épreuve que moi et elles, seules pouvaient , à mes yeux, me comprendre.

Dans Avec toutes mes sympathies, Olivia de Lamberterie parle de son milieu bourgeois (avec humour et en l'égratignant parfois ), de ses souvenirs d'enfance, de son quotidien en tant que responsable de la rubrique livres de Elle (elle évoque aussi ses débuts de manière touchante), de son amour des livres, de Montréal (cela donne franchement envie d'y aller …en évitant d'y être malade). J'ai aimé pousser chaque porte de son univers et ce beau portrait d'un frère surdoué, drôle, sensible, créatif, torturé, chéri et admiré.
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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