Ce singulier retour à l'imagerie solaire, douze ans après son abandon dans les monnaies, montre à quel point les conceptions chrétiennes du monde et du divin restaient chevillées à la culture et à la religiosité antiques. (p.44)
L'idéologie du pouvoir impérial qui se met en place dans les années 330, et qui doit beaucoup à Eusèbe de Césarée, fit du prince le dépositaire de la volonté divine pour tout ce qui touche les affaires terrestres. Mais pas pour les affaires religieuses et théologiques, pour lesquelles il n'était que l'adjoint séculier des évêques. En cela, la théocratie chrétienne fut loin de renforcer l'autorité de Constantin. (pp.112-113)
Les réformes de Constantin constituèrent donc bel et bien un changement considérable, qui établit les caractéristiques de l'armée romaine du Bas-Empire: Structure pyramidale calquée sur la carte administrative et coupée des pouvoirs civils; hiérarchisation des unités au profit des comitatenses; unités à petits effectifs (quelques centaines d'hommes) ; recrutement barbare. (p.56)
Il est clair que, dans un contexte de corruption et d'abus de pouvoir, Constantin fut un homme d'unité, d'ordre et de justice et que sa législation est frappée au coin de la rigueur. Il voulait certes une société strictement hiérarchisée, mais où les agents de l’État n'auraient pas toute latitude d'écraser les faibles. (p.73)
Gilbert Dagron l'a éloquemment démontré: Constantin ne chercha pas à remplacer l'ancienne Rome par une autre. Il voulut la compléter, à un emplacement géographique plus conforme aux grandes routes commerciales et aux impératifs de la défense du Danube. (p.106)
Bertrand Lançon. L'origine des catacombes.