Franchement après quelques dizaines de pages, je referme et abandonne la partie, l'intrigue n'est pas mauvaise mais l'écriture est franchement laborieuse, mécanique même, impossible de s'immerger dans le récit, je ne crois pas un instant aux états d'âme du personnage principal, ça ne fonctionne pas et pis c'est tout !
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Il était un homme et comme tous les autres avait besoin de sexe, mais il ne parvenait pas à le satisfaire dans un rapport « normal », avec une femme aimée. Une relation de ce type lui faisait peur, le bloquait complètement, le remettait sur le chemin du drame familial qu’il avait vécu, et comme il ne pouvait y penser sans souffrir atrocement, il évitait d’emprunter cet axe. Alors il louerait encore une fois la suite 555 du Nana Hotel dans le quartier de Sukhumvit qu’il connaissait comme sa poche. La vieille dame de la réception, Dora, l’accueillerait comme d’habitude depuis dix ans par un « Hello Vincent, how are you this year? », lancé sur un ton jovial avec un grand sourire franc. Là il se sentirait bien. Ce cadre étranger lui permettrait de retrouver une sorte de famille qui ne le raccrochait absolument pas à celle qu’il avait perdue. Il prendrait une bonne douche, ensuite il n’aurait que la rue à traverser pour entrer dans un bar. Là, il regarderait des filles presque nues danser lascivement devant des touristes venus spécialement à Bangkok pour le sexe. Lucide, conscient de ses limites, mais encore trop faible pour tenter de s’amender, il ne pourrait s’empêcher de penser qu’il faisait partie de ces hommes qui ne parviennent pas à respecter les femmes comme de vraies partenaires de vie, en les aimant pour tout ce qu’elles représentent, pas uniquement pour leur corps, mais pour leur curiosité, leur finesse, leurs goûts, leur intelligence, leur envie légitime d’égalité.
Depuis plus de vingt ans, Vincent Dreyer, inspecteur à la brigade criminelle de la police judiciaire de Genève, faisait toujours exactement le même cauchemar. Pas une seule variante, ce qui rendait cette vision nocturne terriblement obsessionnelle. Il avait été un gosse heureux jusqu’à ses douze ans, puis un adolescent et un homme brisé, actuellement un fantôme sans famille, sans amis, toujours triste, toujours hanté par ses chimères, notamment à cause de la récurrence de ce rêve atroce
Monsieur le chef de la Police, cher Paul,
Par la présente, je me permets de te demander de relancer l’enquête auprès de la direction du SPPM, le Service de protection et de placement des mineurs, concernant la disparition d’un petit garçon philippin.
Son père, René Dreyer, avait été juge au tribunal criminel de Genève traitant des affaires pénales requérant une peine de prison supérieure à dix ans. À ce titre, il subissait de manière répétée des menaces graves de la part de certains accusés ou de leurs familles.