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EAN : 9782707347060
160 pages
Editions de Minuit (01/04/2021)
3.25/5   4 notes
Résumé :
La SF est créatrice de mondes, mais les mondes créés par Philip K. Dick ont la particularité de s'effondrer très vite. Cela vaut pour le monde réel comme pour les mondes artificiels. D'ailleurs est-il encore possible de les distinguer les uns des autres ? Qu'est-ce qui nous assure que nous n'évoluons pas dans des mondes faux, aussi artificiels qu'un parc d'attractions - avec entrée payante ? Et si ces mondes sont créés de toutes pièces, qui en contrôle les apparence... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'introduction et les six premiers chapitres exposent les liens entre les notions de « monde » et de « psychisme » dans l'univers dickien, ainsi que les caractéristiques et les causes de leurs altérations. Les chapitres suivants aboutissent à une « méthode » inspirée des fictions de Philip K. Dick (les « trois tâches de l'artiste »), lointain écho, semble-t-il, au premier ouvrage de David Lapoujade paru en 1997, William James - Empirisme et pragmatisme (où, dans l'introduction, le philosophe présentait ainsi la nécessité à laquelle répond la méthode pragmatique : que faire lorsqu'agir et penser sont devenus des problèmes, que l'absence de confiance en ce monde nous trouve « immobile et sans réaction, défait » ? Comment suivre alors « le mouvement de ce qui se fait » pour « lutter contre le mouvement de ce qui se défait » ?).

Ouvrage passionnant, éclairant, à la fois sur les romans, les nouvelles et l'Exégèse de Philip K. Dick, mais aussi sur certaines tendances du monde dans lequel nous vivons.
On pourrait reformuler une des questions de départ en ces termes : en quoi la création d'un monde fictionnel est-elle inséparable d'une forme de délire, délire qui n'est pas sans danger et nous renvoie à une folie plus grande déjà à l'oeuvre « dans les profondeurs du réel » ? C'est, en quelque sorte, la question de la folie du romancier lui-même, question que tout lecteur un peu acharné de Philip K. Dick s'est posé à un moment ou à un autre. « Ses récits sont comme les tableaux successifs du combat qu'il mène contre sa propre folie », écrit David Lapoujade dans son introduction, soulignant que l'interrogation que ne cesse de soulever PKD sur la consistance de la réalité n'est peut-être pas tant d'ordre ontologique ou métaphysique que clinique (même si tout cela est bien sûr lié).
Une des pistes à suivre sur ce versant clinique serait alors celle du dispositif narratif, en partant de la distinction auteur/instance narrative/personnages : comment une distinction de cet ordre se maintient-elle dans l'ensemble des romans et des nouvelles de Philip K. Dick, suivant quelles modalités (porosités, rétroactions, altérations...), et en vue de quelles fins (le délire comme fonction réparatrice ; le genre littéraire - SF ou fantastique - pour ce qu'il rend possible ; etc.) ? 
Ce n'est qu'un exemple. Toute la réflexion sur les liens entre idéalisme dickien et théorie cybernétique (PKD lecteur de Norbert Wiener, Cybernétique et société), autour notamment des notions d'entropie (sur ce point voir également la comparaison avec l'oeuvre de Ballard, p. 69-72), de rétroaction et de l'analogie formes vivantes-pensantes/machines intelligentes est dense, intéressante. le dernier chapitre est très beau.
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Mais l'auteur, une fois ce ton dogmatique adopté, ne le lâche plus. Péremptoire, il est perclus de certitudes et, tout du long, soutient des vérités sur les genres et les registres, les possibilités des uns et les limites des autres. Ce ton m'a vite fatigué. J'ai en ai même perdu le fil de la démonstration. Celle-ci est d'ailleurs parfois noyée dans la parfaite maîtrise que l'auteur étale affiche de son sujet. Il connaît l'oeuvre de PKD sur les bout des doigts, des romans les plus fameux aux nouvelles les plus confidentielles, et propose de relire chaque texte à la lumière de la philosophie et sous le prisme de Descartes ou Locke.
L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Non seulement l'individu ne sort pas de son monde, mais il y fait entrer tout ce qu'il peut, par traduction linguistique, codage informatique, conversion digitale. (...) L'androïde, c'est celui qui subordonne toutes ses perceptions aux arborescences de son programme. Son cerveau est devenu tête de lecture.
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La SF peine à créer des personnages singuliers comme en produit la littérature classique. On ne rencontre ni Achille, ni Lancelot, ni Mrs Dalloway. Les personnages de SF sont souvent des individus quelconques, stéréotypes ou prototypes faiblement individualisés (...).
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David Lapoujade - Sur la peinture : cours mars-juin 1981
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