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sur 498 notes
le jardin de la bête, c'est l'Allemagne d'Hitler, mais c'est aussi le Tiergarten dans lequel se croisent diplomates, journalistes, princes, bourgeois.
Ici pas d'histoires romancées à la Philip Kerr, enfonceur de portes-ouvertes, mais un travail drastique minutieux mené de main de maitre par Larson ayant compulsé un nombre incroyable de documents divers et variés.
Une famille, les Dodd suivent le père, universitaire, acceptant le poste dont personne ne veut : ambassadeur à Berlin dans les années 30, on suit cet homme tentant en vain de faire son job, tandis que son fils passe sa vie a faire des tours en voiture, sa fille couche avec tout le monde et sa brave femme s'essayant à l'étiquette.
Ce qui frappe ici c'est la fantastique inertie des diplomates présents, le brave petit pépère Dodd décide de quitter les réceptions somptueuses tôt afin de se ménager du temps de cerveau disponible visant à gérer les vrais problèmes, il est raillé, il signifie à Hitler son désaccord concernant sa politique, il est raillé, on moque sa voiture, son logement, la bourgeoisie américaine trouve qu'il est ridicule et tente à plusieurs reprises de le faire licencier, on lui intime de demander à l'Allemagne de payer ses dettes envers les USA, il est vraiment entre le marteau et l'enclume, quoiqu'il tente de réaliser, rien n'aboutit, comme il le désire.
Ce qui m'a frappé, dérangé dans ce livre, c'est l'incapacité d'un homme se démenant seul dans l'indifférence générale, mondiale, consulaire et familiale.
Un livre dérangeant, nécessaire qui viendra vous défendre quand il n'y aura plus personne de civilisé ?

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J'ai acheté ce livre en pensant lire un thriller qui se déroulerait lors de l'accession au pouvoir d'Hitler en 1933. Dès la première page, je me suis aperçu qu'il n'en était rien, ce livre est un livre d'histoire, je dirais même une biographie. Donc rien à voir avec un thriller. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi ce livre est classé dans ce domaine (peut être pour en vendre plus ?).
Mis à part cette petite tromperie, le livre est excellent. Il raconte l'histoire de Dodd, l'ambassadeur nommé en Allemagne par Roosevelt en 1933 lors de l'accession au pouvoir d'Hitler.
La vie à Berlin durant ses années est très bien racontée et très documentée, la nature de l'ambassadeur et de sa famille (surtout sa fille) est relatée sans concesssion, entre antisémitisme rampant (ce qui était assez courant avant la guerre), et révolte à l'égard des agissements d'un régime. Entre complaisance des élites américaines et les déchirements de Dodd à l'égard de l'Allemagne nazie, l'auteur nous permet de découvrir une période qui déjà portait les gênes de la guerre.
A recommander.
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L'histoire de William E. Dodd et de sa famille, premier ambassadeur américain en Allemagne nazie.

Une lecture fascinante s'appuyant sur un remarquable travail documentaire. Erik Larson a effectué une recherche rigoureuse, minutieuse, épatante. Il nous livre un documentaire riche et passionnant sur cette Allemagne d'avant-guerre méconnue du grand public.

L'auteur démontre à quel point la persécution des juifs était déjà vive et ancrée en 1933. Les camps de concentration se sont ouverts cette année-là. Des femmes allemandes étaient tondues par la foule en liesse pour être fiancées à des juifs. le peuple vivait dans un climat de dénonciation constant. Les juifs n'avaient pas le droit d'exercer des métiers de fonctionnaires (avocats, médecins y compris). Sans oublier la fameuse « Nuit des longs couteaux », purge aléatoire dont le nombre de victimes reste inconnu à ce jour.

Les pages se tournent avec curiosité, L Histoire se confond avec le polar, il faut parfois se rappeler que la lecture transmet des faits réels. le mécanisme du régime de la terreur y est très bien décrit. On s'interroge devant la passivité du monde, est-ce qu'aujourd'hui de tels actes seraient admissibles ? Certainement pas de la part d'une grande puissance comme l'Allemagne mais L Histoire nous démontre quotidiennement qu'elle se répète dans des nations où les libertés sont remises en cause ou pire, ne sont toujours pas acquises.

Mon seul regret : la difficulté de l'auteur à choisir et trier les informations données à ses lecteurs. Je me suis trop souvent sentie écrasée par le nombre de détails. Peu m'importe, par exemple, de savoir que William E. Dodd conservait son café dans une boîte en fer. Si la lecture est laborieuse, je ne la regrette pas. J'ai fait de nombreux parallèles avec notre société actuelle et suis reconnaissante à Erik Larson de m'avoir fait découvrir un autre pan le l'Histoire de l'Allemagne et du monde.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Dans le jardin de la bête était mon ultime livre à lire en tant que jurée du Grand Prix des lectrices de Elle. Et par honnêteté, j'avoue ne pas l'avoir lu entièrement. Il y a des moments plus ou moins propices à certaines lectures, des thèmes qui n'attirent pas. Je n'ai pas eu envie de me faire violence pour terminer cet ouvrage. Je crois avoir déjà vu trop d'images et lu trop de mots sur cette période de l'Histoire.
Ce qui ne remet évidemment pas en cause le travail de l'auteur Erik Larson. La construction du récit est irréprochable. Avec le souci du détail historique, il évoque la montée du nazisme en Allemagne à partir de 1933. Et pour être au coeur de l'avènement du Fuhrer, l'auteur a eu l'ingénieuse idée de raconter cela à travers le regard de William E. Dodd, nommé par Roosevelt, ambassadeur de l'Allemagne nazie.
Grâce à l'entrelacement de notes et de correspondances écrites par l'ambassadeur et sa fille Martha, ainsi qu'un travail de recherche documentaire considérable, il retrace parfaitement les moments clés, la vie Berlinoise, les manipulations politiques, avec des descriptions très précises des faits et des hommes ayant oeuvré pour l'installation du nazisme.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Le document d'Erik Larson nous plonge dans les coulisses de la vie politique de la nouvelle Allemagne. Nous ne sommes qu'en 1933 et pourtant les prémisses du régime nazi s'installent insidieusement. Je ne peux pas blâmer la peur compréhensible des allemands ni la crainte des diplomates étrangers d'envenimer inutilement les relations internationales mais je ne peux m'empêcher de penser à la lecture de ce document qu'avec des "si", une guerre mondiale aurait pu être évitée.
C'est par l'intermédiaire de William E. Dodd, nouvellement nommé ambassadeur américain à Berlin, et de sa fille que nous percevons l'ambiance guerrière, l'atmosphère de délation et d'intimidation engendrées par la politique du chancelier Hitler.
Dodd, universitaire devenu diplomate par défaut d'autres candidats, s'installe en Allemagne avec sa famille. Conforté par ses souvenirs d'un séjour allemand en tant qu'étudiant, il est enthousiaste et refuse d'entendre les propos alarmants de George Messersmith, consul général américain pour l'Allemagne.
Ce n'est qu'aux premières rencontres avec Hitler et surtout à l'issue de la nuit des longs couteaux en juin 1934 que Dodd comprendra la folie meurtrière du chancelier avide de pouvoir.
Pendant quatre années, l'ambassadeur américain ne recevra que peu de soutien du Département d'état des États-Unis qui lui reproche son manque de diplomatie et son refus ultime d'assister aux manifestations politiques nazies. Il faudra attendre la nuit de Cristal en novembre 1938 pour que Roosevelt prononce une condamnation publique.
Et ce n'est qu'après le remplacement de Dodd que l'Amérique reconnaîtra qu'il était "l'ultime symbole de liberté et de l'espérance américaines sur une terre en proie à des ténèbres grandissantes."
Erik Larson a croisé un grand nombre de documents pour affiner ce récit d'une grande richesse qui m'a largement éclairée sur la période avant-guerre de la montée du nazisme.
En choisissant de nous montrer ces années fatales au travers de la vie de l'ambassadeur Dodd et de sa fille Martha, l'auteur associe une vision politique et un aperçu plus intime de la vie berlinoise.
Même si j'ai largement été agacée par la frivolité ( et c'est peu dire ) de Martha, je dois reconnaître que cet aspect des choses donne une lecture plus romancée de ce document.
Nazis, espion russe, tous profitent de sa faiblesse pour l'enrôler dans leur idéalisme.
Je regrette toutefois que l'auteur n'ait pas aussi donné le ressenti de la femme et du fils de Dodd pendant cette période.
J'ai beaucoup apprécié ce document très instructif qui se lit comme un roman.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Erik Larson s'intéresse dans ce copieux ouvrage à des faits méconnus de l'histoire allemande ; cette période où Hitler vient d'arriver au pouvoir, et installe insidieusement la terreur, sans que personne ou presque ne puisse ou ne veuille réellement réagir.
C'est en relatant la vie d'un historien fraichement nommé ambassadeur des Etats –Unis, et débarquant à Berlin en 1933 avec femme et enfants que l'auteur va développer le chemin qui va aboutir à de terribles purges au sein du pouvoir Nazi, et à la prise de contrôle totale du pays par le dictateur, qui a ainsi les coudée franches pour mener à terme son entreprise de destruction.
Un certain nombre de choses interpelle tout au long du développement des faits, et surtout laisse le lecteur assez circonspect quant à ce qu'aurait pu être l'issue du conflit …Je note en particulier l'antisémitisme larvé qui régnait aux USA à l'entre-deux guerre.

« En cela le colonel House exprimait un sentiment omniprésent aux Etats –Unis, que les juifs d'Allemagne étaient en partie responsables de leurs propres malheurs. »
Et c'est dans ce contexte de pensée que Dodd arrive à Berlin en 1933….

La fille de Dodd dont le comportement arriviste, évaporé et même inconscient me met d'emblée mal à l'aise. Copinant aussi bien avec les Nazis, que les bolchéviques, elle n'aspire qu'à profiter de son statut de fille d'ambassadeur, et à cultiver son oisiveté.

Le manque de fermeté des autorités diplomatiques persistant dans optimisme car persuadés jusqu'au bout que le régime tomberait m'a également frappée.

Si l'ouvrage a le grand mérite de couvrir une période rarement abordée et ne pas laisser le lecteur indifférent aux faits, et ses conséquences, en revanche, je lui reproche d'une part un style journaliste un peu trop sec, et académique, mais surtout d'être trop long, et de se perdre dans des détails qui finalement ne nourrissent pas l'histoire, mais lassent le lecteur.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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10 pages " Sources et remerciements ", 71 pages de notes, 19 de bibliographie et 1 de crédits photographiques ! Et un plan de Berlin, très utile.

Très documenté, comme on peut le voir ci-dessus ! Certaines notes apportent des informations complémentaires, d'autres, non, juste "voir lettre de X à Y, telle date, tel endroit".

Ce qui est suprenant, "sidérant" comme l'écrit Philipp Kerr sur la couverture, c'est que c'est vrai ! La nomination de William E. Dodd comme ambassadeur n'était pas le "premier choix" de Franklin Delano Roosevelt, il retourna volontiers dans l'Allemagne de ses études mais elle avait bien changé ! Sa fille, à la vie déjà bien remplie, accompagne ses parents et son frère (déjà majeur). Charmeuse, elle tombe sous le charme d'un diplomate français, d'officiers nazis avant de céder à celui du secrétaire de l'Ambassade de Russie !

Un vrai roman d'aventures, émaillées des petites histoires qui ont fait l'Histoire de l'Allemagne de 1933 à 1934, ces histoires qui montrent l'émergence puis la prise en main du pouvoir véritable des nazis et l'ambiance qui règne, jusqu'à en devenir étouffante. Les railleries du "petit club", ces diplomates dont la richesse leur permet de mener grand train et qui descendent William Dodd, "pauvre", ce qui le gênera dans ses actions... bref, une vraie vie de héros et d'héroïnes, mais vrai ! On sent monter les vexations, les exactions, les lois...
L'apogée sera la journée du 30 juin 1934 dont le récit commence page 447 et dont le nom que L Histoire a retenu ne sera cité que page 489 : la "nuit des longs couteaux" : la fin de la paix.
Un bon point, ce que sont devenus les protagonistes (et on comprend le titre en lisant le livre ! ).

Un document qui se lit comme un roman ! A lire ! L'Histoire en marche.

Lien : http://loiseaulyre.canalblog..
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Quand Babelio a proposé ce livre d'Erik Larson en partenariat avec les Editions Cherche-midi, je me suis tout de suite enthousiasmée pour ce thriller politique et d'espionnage.
Je dois de suite vous préciser que ce n'est pas vraiment un roman, ni un thriller. Il faut bien lire cette petite phrase ajoutée judicieusement à la suite du titre sur la couverture " Un document sidérant qui se lit comme un thriller"-Philipp Kerr. Voyez vous la nuance ?
Dans le jardin de la bête est en réalité un documentaire étayé par les journaux de William E.Dodd et de sa fille Martha. Dodd fut ambassadeur américain à Berlin au moment de l'accession d'Hitler et du national socialisme en Allemagne. Universitaire et historien, il n'était pas le premier choix du président pour ce poste primordial. Mais faute de trouver de vrais diplomates, Dodd fut jeté dans la gueule du loup.
Cette homme droit et intègre, amoureux d'une Allemagne qui l'a enchantée pendant ses études, est parti avec plein de ferveur et d'espoir. Mais il déchantera rapidement en voyant le chemin sombre que prend ce pays. le gouvernement d'Hitler est un nid de vipères, et son chancelier les mène dans une catastrophe sans précédant.
Pensant être en mesure d'interpeller les autres nations, mais aussi les Etats-Unis, Dodd redouble d'effort, mais ses tentatives et ses appels resteront vains.
Sa fille Martha a la fougue de la jeunesse et se laisse prendre rapidement dans la liesse d'une jeunesse allemande avide de voir leur pays renaitre de ses cendres. Au fil des mois et des nombreuses rencontres qu'elle fera à Berlin, elle prendra conscience du chaos naissant.
Grâce à un magnifique travail de recherche, Erik Larson signe ici un puissant documentaire sur l'Allemagne nazie et sur les conséquences de l'inaction des nations étrangères pourtant présentes dans le pays mais aveuglent aux agissements extrêmes du gouvernement en place.
Il est à penser que chaque nation a vu son propre intérêt et est restée sourde aux menaces pourtant grandissantes et irrationnelles de la nouvelle Allemagne.
Seul et sans les épaules d'un vrai diplomate, Dodd a cru pouvoir stopper la folie d'Hitler. Son rôle officiel, et il lui a été souvent rappelé, était de maintenir les bonnes relations entre l'Allemagne et les Etats-unis et veillait à ce qu'elle s'acquitte de sa dette.
Peut-on penser que le pire aurait pu être éviter si les Etats-Unis avait écouté Dodd et avait mis un frein à la violence qu'avait instauré le gouvernement d'Hitler ? Personne n'a cru réellement à la volonté destructrice de ce dictateur en puissance. Les Juifs n'étaient une priorité pour personne...
Comme beaucoup l'ont pensé : Hitler n'ira jamais jusqu'au bout. Pourtant tout a basculé la nuit du 29 juin 1934, nuit plus tristement connue sous l'appellation " nuit des longs couteaux".

Bref, Erik Larson est vraiment un auteur de talent et signe ici un magnifique documentaire sur l'Allemagne nazie. Et même si comme moi, vous vous attendez à un thriller, vous ne serez pas déçu. Ce livre est riche en Histoire et apporte un autre regard sur cette période sombre.

Je remercie chaleureusement les éditions Cherche-midi et Babelio pour ce partenariat.
Lien : http://lacaveauxlivres.blogs..
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J'ai beaucoup apprécié ce livre, malgré quelques longueurs, que j'ai trouvé instructif et rigoureux sur les événements qui ont marqué les premières années d'Hitler au pouvoir. Une question se pose : si les différentes nations avaient anticipé certaines mesures contre la mise en place du nazisme, l'Histoire de la seconde Guerre Mondiale et L Histoire en générale, aurait-t-elle était différente ?
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Il ne s'agit nullement d'un roman, mais bien d'une retranscription cohérente de notes personnelles ou publiques de différents acteurs qui tournaient autour de l'ambassadeur US, Dodd, et sa fille Martha, entre 1933 et 1937 lorsqu'il était en poste à Berlin.

C'est très instructif comme recherche historique ... cela nous montre l'influence de certaines cliques qui tournent autour du pouvoir, l'anti-sémitisme des américains après la crise de 28, la naïveté des pouvoirs politiques européens (déjà !), l'asservissement du peuple allemand ...

Je pense qu'en cette période que nous connaissons, relire notre histoire de l'entre deux guerres peut se révéler instructif ...
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