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3,79

sur 1898 notes
C'est bien moins par l'audace de sa prose érotique que grâce au parallèle que Lawrence m'a permis d'établir, tout au long de son récit, entre une histoire d'amour et l'évolution de nos moeurs, que ce roman m'aura comblé.
L'obsession de la virilité de Millord, l'ancrage de son lien amoureux dans la sexualité la plus charnelle, l'opposition en tout de ce garde champêtre à son maître, me sont apparues comme le plaidoyer d'un auteur attaché à nous dire le risque de la perte du monde que fait peser « l'embourgeoisement » (de Clifford) : qu'il s'agisse du goût pour un style de vie coupé des servitudes, du sale boulot, aseptisé par les tenues et les parfums, faux comme ses décors précieux et creux comme les joutes oratoires dont il se gargarise ou, réflexion éminemment intéressante chez Lawrence, qu'il s'agisse d'un projet révolutionnaire de construction d'un homme nouveau, finalement pauvre marionnette tiraillée entre idées fausses et fausse route sur ce qui devrait garantir le bonheur. Millord c'est l'homme ancré dans le réel, les pieds dans la terre, les mains abimées par le travaux des jours, le coeur dans un terroir, plein d'une communauté de sens, de mots et de valeurs, de celles qui naissent du rapport à l'adversité que ne peut jamais cesser d'être la vie d'un homme, sauf à se perdre… à se dénaturer. Millord c'est le rappel du poids de la peine, de la douleur, de la violence aussi, qui engendre jusqu'à une certaine brutalité. Mais Millord c'est aussi l'amant qui redonne sa « puissance » au lien, et jusqu'à celui de l'amour, par la force même de son engagement, de sa fidélité, de son attachement… de son enracinement.
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Ce livre a beaucoup de critiques positives, mais j'ai un avis un peu différent. Je n'ai tout d'abord pas apprécié les personnages : Constance me parait souvent trop niaise et Mellors semble toujours ricaner. de plus, il considère un peu trop le personnage principal féminin comme un objet, à mon goût, ne ressentant apparemment pas de sentiments profonds pour elle, ou sinon les cachant bien. J'ai été très déçue d'ailleurs sur ce point, m'attendant à lire une histoire d'amour passionnel. C'est dommage parce que le sujet en lui-même était très intéressant : une étude de moeurs de l'Angleterre au début du XXème siècle, un aperçu du gouffre existant entre les gens aisés et ceux du peuple, etc. La présence de l'érotisme fait aussi sortir le roman du lot.
Je n'ai pas toujours apprécié non plus certaines tournures de phrases, mais je ne pourrais dire si cela est dû à la traduction ou si elles étaient ainsi dans le texte de Lawrence.
Un dernier point, mais ne concernant pas le roman en lui-même, plutôt l'édition que j'avais : les notes étant nombreuses, les placer en fin de livre n'est à mon avis pas judicieux. A la cinquantième, lassée de ce va et vient, je ne m'y suis plus référee.
Étant consciente des nombreux avis positifs, je suis ouverte au dialogue, étant peut-être passée à côté de quelque chose au fil de ma lecture.
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Tellement, tellement plus qu'un simple roman érotique ! Pourquoi le réduire à cela ?
C'est la fin d'un monde, le début d'un autre. C'est la solitude, la souffrance, le plaisir, l'humain, en somme.
C'est plus beau, mieux écrit et plus profond que bien des romans auréolés d'on ne sait trop quelle prétendue réflexion intellectuelle.
S'il fallait le réduire à quelque chose, c'est tout simplement à un chef d'oeuvre de la littérature anglaise...
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Quelle tristesse la vie de Constance prise au piège d'un mariage avec son mari revenu de la guerre dans un fauteuil roulant.
Aux détours des conversations on se rends compte de la profondeur de son personnage, de son esprit et de la dépendance des gens à sa compagnie.
Et puis un jour Constance veut vivre et puis un jour tout change.
Cela ressemble très fort à du Jane Austen même si c'est très plat c'est très agréable à lire j'en suis for surprise moi même.

Très bon moment
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Ce roman qui date de 1928 est d'une magnifique liberté de ton et de pensée.
Et bien plus riche que ce qu'il en reste dans la mémoire collective qui retient qu'il s'agirait d''un roman scandaleux racontant de manière crue et impudique les amours d'une lady et du garde-chasse de son mari.
Ce roman dépeint avec acuité, intelligence et de manière assez visionnaire le monde de ce début du vingtième siècle, après le traumatisme de la première guerre mondiale, avec l'industrialisation qui oriente vers l'amour de l'argent, la perte du respect de la nature et le développement de l'intellectualisme creux au détriment du corps.
Il s'agit du roman d'une double transgression : celle d'une vision assez étriquée des moeurs et des rapports homme- femme et celle de la différence de classe.
Constance Chatterley qui est une jeune femme assez libre , d'origine écossaise, épouse pendant la guerre un baronnet, propriétaire de mines , qui reviendra infirme du combat, cloué dans une chaise roulante et impuissant.
Constance se dévoue au quotidien de son mari, qui a des prétentions littéraires, elle lui sert d'infirmière et d'assistante- Clifford Chatterley, grâce à son soutien , connait une certaine notoriété. Il a une vie sociale dans son manoir sinistre de Wragby où il reçoit des amis avec lesquels les conversations sont assez libres.
Clifford semble envisager que Connie puisse avoir un amant ( il voudrait un héritier) Et dans un premier temps , elle a un amant dans le cercle des visiteurs de Wragby, sans grande passion, sans grande conviction. Mais Constance s'étiole dans cette ambiance, sa soeur l'oblige à recruter une « nurse » pour les soins de Clifford, elle regagne de la liberté et se reconnecte avec la nature au cours de grandes balades dans les bois du domaine. C'est dans cet univers de nature qu'elle rencontrera Oliver Mellors, garde-chasse de son mari, mais bien plus que cela aussi : un homme qui a voyagé, qui a une vision du monde, une culture et une sensualité saine et généreuse. Constance choisira le déclassement pour vivre avec cet homme qu'elle aime d'une passion sensuelle irrésistible.
La force du roman réside dans la description de mondes antagonistes et dans l'approche réaliste de la sensualité féminine. Certes, il y a une certaine crudité dans la description faite par Lawrence de cette passion amoureuse mais la poésie, le lyrisme ne sont jamais loin.
Ce roman est féministe avant l'heure, il reconnait à la femme de pouvoir conduire son destin, il lui accorde le droit à la jouissance et célèbre la puissance du désir. une belle et bonne lecture !





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Un grandiose roman d'amour, qui explore avec virtuosité le désir féminin. Lawrence nous parle de l'éveil d'une femme à son corps, à sa sensualité, son rejet de la peur et de la honte, son accomplissement par l'amour d'un homme qui la voit, elle, entière. L'amour chez Lawrence transcende à la fois le sentiment et le corps, il devient sacré, feu divin. Cette transcendance se retrouve, au-delà des rencontres de Constance et son amant, dans les magnifiques descriptions de la Nature qui jalonnent le livre. L'écriture de Lawrence est belle, puissante, universelle.
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Voilà bien longtemps, trop longtemps, que je ne vous ai pas fait part de mes lectures. Avant les vacances, le rythme a été endiablé et je n'ai pas eu le temps d'ouvrir beaucoup mes livres ! Je suis tombée par hasard, lors de la foire aux livres, sur ce roman, L'amant de Lady Chatterley. Je voulais le lire depuis longtemps, c'était donc l'occasion !

Constance s'ennuie aux côtés de son époux Clifford, estropié par la guerre, et devenu impuissant. Alors qu'elle remplit son rôle d'épouse parfaitement, tout va changer lorsqu'elle rencontre le garde-chasse. Des rendez vous secrets dans le bois à l'explosion des sentiments, Constance découvre les affres de l'amour. Que va-t-il advenir de son mariage avec Clifford ?

Un roman très agréable à lire, et sous ses airs de littérature légère, de vraies réflexions sur la société sont présentes. Des réflexions qui sont toujours d'actualité aujourd'hui. Quand on sait que l'auteur est un homme, la perception négative de l'homme, centrale au roman, est des plus étonnantes !
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Constance Chatterley, marié à un lord handicapé depuis son retour de la guerre, s'ennuie. En effet elle sait qu'elle ne pourra jamais avoir d'enfant avec son mari et celui-ci ne pense qu'à améliorer le rendement de sa mine. Un jour elle rencontre le garde-chasse de son mari, celui-ci lui apparaît comme un rustre. Mais ils vont finir par se rapprocher et auront une liaison.
 
Au delà d'une femme qui pratique l'adultère, on doit voir une femme qui lassée voire dégoûtée de la société dans laquelle elle vit retourne vers la nature. Lord Clifford considère vraiment les mineurs, qui sont ses employés, comme un sous-prolétariat. Mellors incarne cet homme sauvage vivant presque en ermite et c'est avec plaisir et soulagement qu'elle se réfugiera auprès de lui .
Publié en 1928, il sera immédiatement expurgé de ses passages les plus osés. L'édition complète ne paraîtra qu'en 1960.
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Est-il nécessaire de faire un énième résumé de L'amant de lady Chatterley?
Publié en 1928, ce roman de D. H. Lawrence est bien plus qu'un simple roman érotique. D'une modernité surprenante pour l'époque, il aborde non seulement la sensualité mais aussi les questions politiques et sociétales soulevées par l'industrialisation. Je ne m'attendais pas à cela et je n'en ai apprécié que davantage la lecture.
Constance fait partie de ces héroïnes qui entendent reprendre leur existence en main, sans s'arrêter aux convenances et aux commérages. Mieux vaut le garde-chasse, dans les bras duquel est se sent terriblement vivante, que son terne et froid mari, si noble soit-il.
Ce roman m'a au fond fait l'effet d'un hymne à la vie.

Challenge XXème siècle 2021
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L'histoire de Constance Chatterley est d'une grande banalité : Monsieur ne peut plus satisfaire Madame mais celle-ci a une très bonne éducation alors elle sait contraindre son corps et rester auprès de Monsieur, là où son devoir de bonne chrétienne la requiert. Jusqu'au jour où le garde chasse met ses sens en émoi et progressivement la conquiert et l'enlève à son vaniteux mari. Au fil des pages, on découvre le cheminement de la pensée de Constance qui, peu à peu, rejette la société dans laquelle elle vit, la suffisance des hommes bourgeois qui l'entourent et son mari qu'elle associe vers la fin à un "fou technologique". La garde-chasse, d'une classe inférieure à la sienne, lui semble plus proche de sa personnalité. C'est dans ses bras qu'elle redécouvre les valeurs primordiales de la vie. Ce roman décrit aussi le passage de la Vieille Angleterre à une Nouvelle Angleterre, déshumanisée et obsédée par l'argent. Un roman avec certaines longueurs mais qui reste malgré tout intéressant à lire pour les idées qu'il véhicule. Une très belle écriture, les scènes de sexe sont bien décrites sans être choquantes.
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