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EAN : 9782070372553
640 pages
Gallimard (13/01/1981)
4.01/5   61 notes
Résumé :
Roman quasi autobiographique, il s'agit d'un jeune homme, Paul Morel, qui malgré l'amour que peuvent lui porter certaines jeunes femmes, ne consent à se séparer de sa mère. Un amour pesant qui l'éloigne de toute indépendance affective à l'égard de sa mère.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Fils et amants ou amants et fils dans certaines éditions, est l'autobiographie romancée des origines et de la jeunesse de D.H.Lawrence. le personnage principal, tout comme le grand écrivain, a vu le jour dans l'univers du pays minier du nottinghamshire, d'un père sensuel, buveur, colérique, de nature vulgaire et d'une mère issue d'un milieux plus élevé, aux valeurs puritaines et bourgeoises sans cesse blessées par l'attitude inconvenante, les actes inconsidérés et les bas appétits de son époux.

Le présent volume constitue un document intéressant sur le quotidien des mineurs et de leur famille : le dur labeur, les modestes joies, les pubs où passait la maigre paye du vendredi. Il témoigne du développement, précurseur à la création du partit travailliste, d'organisations ouvrières, telles les coopératives ouvrières, les caisses de solidarité, les guildes des femmes ou les sociétés de tempérance, alors qu'une conscience et des aspirations féministes voient le jour dans les couches développées de la population. Il est aussi prétexte à la description suggestive de Nottingham, de ses monuments, de sa nature, des localités l'environnant.

Mais le principal intérêt de ce récit est celui d'être, à n'en pas douter, l'oeuvre la plus personnelle de Lawrence, où affleure partout l'émotion de la chose vécue. L'oedipe de ce dernier est très bien rendu, ainsi que l'atmosphère de haine croissante des enfants pour ce père à la conduite indigne, non exempte néanmoins de quelques trop rares moments de paix et de bonheur relatif. David Herbert Lawrence alias Paul Morel apparait comme un enfant doux, pensif, de tempérament artiste, peintre consciencieux à la santé délicate, sujet aux bronchites, ces troubles qui emporteront prématurément l'écrivain d'une tuberculose. On suit son lancement dans la vie comme commis aux écritures dans une fabrique d'appareils orthopédiques à Nottingham, la mort prématurée du fils aîné de la famille, les premiers émois amoureux longtemps platoniques avec la mystique, religieuse et réservée Myriam, puis avec l'altière Clara, rencontre marquée par le sceau de la passion éphémère et l'élan dionysiaque si cher à l'artiste. C'est surtout dans la narration de l'attachement fusionnel avec sa mère que l'oeuvre culmine. Cet amour fait de rapport de force, de confrontation, de possessivité de la mère, de jalousie aussi; enfin l'agonie déchirante de cette dernière et le désarroi profond qui s'empare du fils à la perte de l'Irremplaçable, provoquent chez le lecteur une tension émotionnelle peu commune.

Un roman troublant, émouvant et poignant.
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Fils et amants est un roman en grande partie autobiographique. On y suit Paul Morel, l'alter ego de Lawrence, de la rencontre de ses parents à ses 25 ans environ. Paul naît dans un milieu ouvrier pauvre, à la fin du XIXe siècle. Son père travaille à la mine et sa mère, qui a vite regretté son mariage, n'éprouve que du mépris pour cet homme rustre et alcoolique. Elle fonde alors tous ses espoirs sur ses enfants, en particulier le petit Paul qui lui voue en retour un amour indéfectible. Les années passent et arrivent les premiers émois amoureux du jeune homme. Il se lie à Miriam, une adolescente pieuse, puis à Clara, une femme divorcée, sans pour autant que l'aura de la mère possessive ne s'estompe.

Il s'agit de ma deuxième incursion dans l'oeuvre de Lawrence, après L'amant de Lady Chatterley lu il y a une vingtaine d'années et que j'avais adoré. En commençant Fils et amants, j'ai d'abord été étonnée par le style moins élaboré que celui auquel je m'attendais. Malgré tout, j'ai beaucoup aimé le début du roman (Paul enfant) qui foisonne de détails sur les conditions de vie des mineurs et leurs familles. La suite (Paul adolescent et jeune adulte) s'étire un peu en longueur avec les tourments du protagoniste qui se révèle de plus en plus narcissique. Somme toute, une bonne lecture, mais pas la meilleure pour découvrir l'auteur.
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Après les premiers émois du mariage, Walter et Gertrude n'ont plus rien en commun. La désillusion et l'indifférence s'installe. Gertrude reporte toutes ses aspirations sur ses enfants et surtout envers Paul. Cette relation de dépendance affective empêche Paul de choisir entre le bonheur confortable avec Myriam et l'amour passionnée avec Clara. Car au travers de ses maîtresses, c'est sa mère qu'il admire et idéalise. Dans ce roman, les femmes n'ont pas la part belle ; elles sont manipulatrices, castratrices, vénales, et l'homme faible, sans volonté. le mariage est une illusion qui annihile la personnalité empêchant l'homme et la femme de s'accomplir, de s'élever.
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Thème oedipien, dans le milieu des mineurs anglais,
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Elle n'avait ni la richesse ni le rang pour être princesse, aussi désirait-elle ardemment acquérir l'instruction, pour s'en faire une gloire. Car elle était différente des autres, et ne devait pas être mise dans le même filet que le menu fretin. Le savoir était la seule distinction à laquelle elle pouvait prétendre.
Sa beauté, qui était celle d'un être sauvage, timide, frémissant de sensibilité, ne comptait pour rien à ses yeux. Son âme même, aux imaginations si puissantes, ne lui suffisait pas. Il lui fallait quelque chose qui renforçât son orgueil, parce qu'elle se sentait différente des autres. Elles regardait Paul avec un vague désir. En général, elle méprisait les hommes. Mais c'était là un nouvel échantillon vif, léger, gracieux ; il pouvait être doux, ou triste ; il était intelligent, savait des tas de choses, et la mort avait visité sa famille. Elle portait le jeune garçon aux nues, à cause de son pauvre petit bagage de science. Cependant elle essayait de le mépriser, parce qu'il ne saurait pas deviner la princesse sous la gardeuse de cochons. D'ailleurs, il faisait à peine attention à elle.
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- Tu ne penses qu'au bien-être, mère, cria-t-il. C'est la doctrine des femmes sur la vie... la tranquillité et le confort physique. Je méprise ça.
- Ah vraiment ! répliqua sa mère. Et toi, tu éprouves un mécontentement divin ?
- Ça m'est égal que ce soit divin ou non. Mais au diable ton bonheur ! Pourvu que la vie soit féconde, peu importe qu'on soit heureux ou non. Ton bonheur m'assommerait, j'en ai peur.
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- Et vous êtes mineur ! s'écria-t-elle avec surprise.
- Oui. Je suis descendu dans le puits à dix ans.
Elle le regarda avec une consternation émerveillée.
- A dix ans ! Ce devait être dur ?
- Question d'habitude. On vit comme les souris et le soir on met le nez dehors pour voir ce qui se passe.
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Il avait choisi sa mère. Elle était le fil le plus solide dans la trame de son existence. Quand il y réfléchissait, Miriam s'effaçait complètement. Elle n'avait qu'une réalité vague, irréelle. Seule comptait la réalité de sa mère. Le seul endroit au monde qui possédait substance et vérité était celui où se trouvait sa mère. Tout le reste pouvait bien s'obscurcir, disparaître. Mais elle, pas. Sa mère était le pivot, le pôle de son existence. Il était impossible de s'en désolidariser.
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Lorsqu'ils rentrèrent à travers champs, il dit :
-- Je suis content d'être revenu à vous. Je me sens si simple avec vous... comme s'il n'y avait rien à cacher. Nous serons heureux ?
-- Oui, murmura-t-elle, et les larmes montèrent à ses yeux.
-- Une sorte de perversité de nos âmes, dit-il, nous éloigne, nous détourne de la chose même que nous désirons. Il faut la combattre.
- Oui, dit-elle, frappée de stupeur.
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Videos de D.H. Lawrence (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de D.H. Lawrence
Lady Chatterley de Pascale Ferran : Entretien avec Michel Ciment (2006 / France Culture). Par Michel Ciment. Réalisation : Pierrette Perrono. Photographie : Pascale Ferran • Crédits : Sipa. Le 11 novembre 2006, dans son émission “Projection privée” diffusée sur France Culture, Michel Ciment recevait la réalisatrice Pascale Ferran pour s'entretenir avec elle autour de son film “Lady Chatterley” : une adaptation cinématographique d'un roman de l'écrivain britannique D. H. Lawrence. Pascale Ferran expliquait notamment les raisons pour lesquelles elle avait choisi d'adapter la deuxième version du livre, intitulée “Lady Chatterley et l'Homme des bois”. “Lady Chatterley et l'Homme des bois” (“John Thomas and Lady Jane”) est un roman du Britannique D. H. Lawrence publié en 1927. Deuxième des trois versions du roman polémique de 1928 “L'Amant de lady Chatterley”, il s'en distingue par l'absence de scènes crues et plusieurs variations, notamment à la fin. Moins connu que la version définitive, “Lady Chatterley et l'Homme des bois” a servi pour la mini-série télévisée britannique de Ken Russell diffusée en 1993, et l’adaptation cinématographique française de Pascale Ferran sortie en 2006, où jouent Marina Hands, Jean-Louis Coulloc'h et Hippolyte Girardot.
Sources : France Culture et Wikipédia
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