D.H. Lawrence a écrit trois versions de
L'amant de Lady Chatterley. le roman connu sous ce titre en est la troisième ; celle considérée comme définitive par Lawrence et qu'il fit éditer à compte d'auteur, en mars 1928, quelques mois avant sa mort.
Ce n'est qu'en 1960 que le livre est enfin publié en Angleterre après un procès pour obscénité des éditeurs Penguin Books (qui permit ensuite une plus grande liberté d'expression).
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En 1928,
L'Amant de lady Chatterley fait voler en éclats les tabous de la puritaine Angleterre, du sexe aux préjugés sociaux. Scandale ! Pourtant, à l'opposé de la pornographie évoquée à l'époque, le roman vibre d'une irrésistible sensualité.
Cette histoire d'une double transgression - conjugale et sociale est un roman d'une passion foudroyante dans le plus exquis des empires, celui des sens. Lorsque David Herbert Lawrence s'y attaque, en octobre 1926, il a 41 ans. Retiré en Toscane, il a rompu avec le «crachin infect» de l'Angleterre industrielle et lutte farouchement contre cette tuberculose qui finira par le terrasser quatre ans plus tard.
« Son roman, Lawrence sait bien qu'il n'a aucune chance d'être publié en Angleterre. Aussi décide-t-il d'acheter du papier et, pour 300 livres sterling, de le faire imprimer à Florence, à compte d'auteur. Il se vend sous le manteau à 1 000 exemplaires, tandis que les douaniers américains le refoulent aux frontières et que Scotland Yard le confisque. Condamné pour obscénité et pornographie, le livre subira de multiples piratages avant qu'une édition expurgée ne sorte en Angleterre, en 1932. Réaction unanimement scandalisée de la critique: il faut être un «pervers», un «esprit malade», pour oser écrire un tel outrage à la morale.
Ce n'est qu'en 1960 que la version originale du roman paraîtra dans la patrie de Lawrence. Avec, à la clef, 3 millions de lecteurs en huit mois. Lesquels se délectèrent, comme ceux d'aujourd'hui et de demain, de cette symphonie érotique où les amants attisent un brasier étincelant. »
Une oeuvre que je ne connaissais que de nom. Bien belle découverte, malgré les difficultés du début à rentrer dans ce monde du Nord de l'Angleterre, ce monde de mines, d'obscurité, de désespérance. Ce roman est l'histoire d'amour adultère entre une aristocrate anglaise mariée Lady Chatterley Constance et son garde-chasse Mellors, un homme de la terre ayant néanmoins un passé militaire qui l'a formé à la société et qui s'oppose au mari Sir Clifford, homme de lettres paralysé suite à ses blessures de guerre.
Cette aventure amoureuse sera le révélateur de la féminité de Connie et surtout son éducation sexuelle avec Mellors, qui lui fera découvrir le plaisir charnel et balaiera ses hontes et complexes.
D'un bout à l'autre du roman, D.
H Lawrence nous parle bien sûr d'amour, mais aussi de rapport des classes nantis et ouvriers, le décalage total entre tous ces hommes, mais aussi à la transformation de l'ancienne Angleterre vers un nouveau monde. Les repères sont chamboulés, remis en cause, la première guerre mondiale est passée par là.
Il y a aussi toutes ces pages de descriptions enchanteresses de la nature, par un auteur qui apparemment étouffe dans une Angleterre qui s'est transformée en une vaste sinistre mine de charbon. Il nous décrit une nature très érotisante et éblouissante avec beaucoup de délicatesse. Ce sont sans arrêt des passages de lumière qui émerge parmi toute cette ombre.
L'écriture de D .
H. Lawrence est très belle, poétique, bien sûr son langage dans la relation charnelle entre Connie et Millord, est très crue, on peut comprendre qu'il ait choqué à l'époque puritaine où il a été écrit, mais de ce livre émerge une impression de beauté lumineuse dans un monde sinistre.
Une bien belle découverte, un très beau livre que je regrette de ne pas avoir lu plutôt.