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3,8

sur 1905 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il arrive quelquefois que des corps se reconnaissent et se rejoignent d'eux-mêmes, avant même que le coeur s'éveille, bien avant que l'intelligence ouvre un oeil. Ce fut la chance d'Oliver et Connie. Les corps ne mentent jamais. Ils savent. Et ces deux-là ont eu l'instinct de les écouter, et de suivre la voie lumineuse de leur Vérité propre. Les (longs…) développements socio-économiques qui étayent le récit de leur relation ne font que souligner la force qu'il faut parfois déployer pour vivre l'intégrité de son être. Magnifique. (Je recommande l'édition avec Pierre Nordon comme traducteur et préfacier.)
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Considéré aujourd'hui comme le chef d'oeuvre de la littérature érotique, ce roman a pourtant longtemps été l'objet de controverses. Il n'est guère surprenant d'apprendre, après la lecture de centaines de pages consacrées aux relations sexuelles, qu'un procès a conduit à la censure du livre dès sa publication en 1928, et ce jusqu'en 1960.

L'intrigue se résume en peu de lignes. Constance se marie avec Clifford, devenant ainsi Lady Chatterley. Clifford revient de la guerre impuissant, et Constance se lasse alors très vite des lectures intellectuelles de son mari. Pour faire face à l'ennui que lui procure sa vie au domaine de Wragby, Constance fait de longues promenades en forêt et cherche chez d'autres hommes ce que le sien ne peut lui donner.

Le scandale que connaît le roman va bien au-delà de l'adultère de Constance. de nombreuses scènes décrivent l'acte sexuel, le vocabulaire employé est qualifié de grossier, et les personnages partagent leurs réflexions sur l'importance du sexe dans un couple et sur le plaisir féminin. Pire encore, le fameux amant de l'aristocrate Lady Chatterley s'avère être un ouvrier. Aujourd'hui encore, l'ouvrage de Lawrence nous paraît d'une modernité invraisemblable. Les tabous y sont mis de côté, et débattre sur le couple libre et le plaisir féminin semble être chose ordinaire.

Les personnages sont tourmentés entre leur envie de liberté et les conséquences sociétales qui risquent de les rattraper. le contraste, voire le conflit, sont omniprésents. L'attitude de Constance au domaine de Wragby ne peut être identique à celle qu'elle adopte dans la forêt. Sa soeur ne peut approuver le statut social de son amant. Contraste de lieux, contraste de classes. Malgré les apparences, ce roman ne se réduit pas à l'intrigue amoureuse.
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C'est drôle comme notre perception de ce qui est, ou n'est pas, sulfureux, change avec les siècles ! Et ce roman, mon dieu, qu'il en a fait du bruit...

Je me souviens encore de ce cours de philosophie à l'université qui l'a cité comme une référence pour la notion de désir. Avec le recul (et ne l'ayant pas lu à l'époque), je comprends toute la substance de cette oeuvre.

Mais, dois-je l'avouer, ce n'est pas un coup de coeur pour moi. Première lecture de 2023, j'en garde un souvenir mitigé. L'érotisme est là, certes, mais cela n'en fait pas pour autant un idéal amoureux. Lawrence a réussi un coup de maître : dépeindre la déchéance de l'ère industrielle, de ce qu'elle a de plus hideuse, délétère et détraquée. Clifford en est l'incarnation : écrivain si mauvais que c'en devient ridiculement drôle, sans aucune humanité malgré son handicap qui pourrait laisser croire à de l'auto-compassion. Que nenni ! Il s'oublie, dans les voluptés de son corps et dans ses limites, pour s'associer à la machine.

Face à lui, notre chère Lady Chatterley, dépérit. On pourrait même dire qu'elle décatit, telle une fleur qui flétri de ne pas être arrosée. Permettez-moi de poursuivre la métaphore douteuse, ce n'est que le garde-chasse, Mellors, qui étanchera sa soif. Les deux forment un drôle de couple, pas vraiment glamour, pas franchement idéal. Aucun passage ne m'a donné envie d'être à leur place mais j'ai compatis de leur solitude, de leur misère et de leur désir profond de jouir d'une liberté sans pareil.

L'auteur a réussi son tableau de l'Angleterre détruite par la guerre. Mais si ce roman peut être cru, il n'est aucunement une fable, ni une ode à la sexualité. Il est le témoin de ceux qui s'efforcent de vivre et de ne pas oublier qu'ils sont fait de chair.
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Surprenant, la lutte des classes et la montée de l industrialisation sont les propos de fond de cette intrigue. Histoire d amour qui a du faire des ravages à sa sortie suite à la première guerre mondiale. Rien à voir avec la flopée de mum porn actuels.
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L'histoire d'une jeune femme mariée dont le mari, devenu paralysé et sexuellement impuissant lui fait vivre une vie monotone. Elle commence alors une liaison avec le garde chasse.
En filigrane de l'intrigue, l'auteur dépeint une Angleterre faite de compromissions, d'injustice et de dévoiement par l'argent.
Ce roman cultive les paradoxes. Son écriture est superbe.
Un chef d'oeuvre !
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Quelle tristesse la vie de Constance prise au piège d'un mariage avec son mari revenu de la guerre dans un fauteuil roulant.
Aux détours des conversations on se rends compte de la profondeur de son personnage, de son esprit et de la dépendance des gens à sa compagnie.
Et puis un jour Constance veut vivre et puis un jour tout change.
Cela ressemble très fort à du Jane Austen même si c'est très plat c'est très agréable à lire j'en suis for surprise moi même.

Très bon moment
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Très grosse surprise de ce roman, annoncé comme choquant, hautement érotique, menant même la censure britannique à frapper!
Et en fait, j'ai lu un roman social, sur les années 20, un tournant pour la grande bourgeoisie et aristocratie dont le style de vie arrivait à son terme, confrontée violemment à l'industrialisation des campagnes et au socialisme en plein développement.
On a un portrait d'une société en pleine évolution, et Lady Chatterley en est l'incarnation, notamment par la levée des tabous liés au sexe et au corps en général.
Des thèmes très intéressants donc mais j'ai lu ce roman avec peine : le style de l'auteur est très pompeux, ampoulé et j'ai détesté son recours excessif aux répétitions.
Un roman marquant qui caractérise une période mais sans être la trace d'une belle plume.
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Un roman de 1928 longtemps interdit pour obscénité (jusqu'en 1960 en Angleterre) qui pourtant ne contient pas la moindre complaisance, mais cherche simplement à décrire au mieux les effets sur l'âme d'une passion charnelle ardente. le roman dresse le tableau d'une Angleterre avilie par l'industrialisation qui abrutit les masses, détruit le paysage, corrompt les élites. Lady Chatterley elle-même ne trouve plus aucun sens à sa vie. le garde-chasse de son mari incarne un homme en marge de ce monde frelaté. Il est indifférent à l'argent, au prestige, aux apparences. Il n'attache de prix qu'à la relation la plus naturelle et la plus fondamentale pour la nature humaine : l'union de l'homme et de la femme, par le corps et par l'esprit. le plus étonnant, c'est que ce roman ne se termine pas, comme tant d'autres sur ce thème, par la mort quasi obligée des deux amants. Il s'achève sur la perspective d'une vie commune pour les deux amants où selon l'Écriture « ils ne formeront plus qu'une seule chair. »
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Un roman sulfureux et scandaleux. Oui mais pas que. J'ai été charmée par la plume de D.H Lawrence qui révèle une profondeur insoupçonnée. Les personnages discutent de divers thèmes, la place de la femme, le mariage, l'argent. L'occasion d'une réflexion enrichissante sur la société anglaise d'après guerre. Scènes sensuelles explicites et crues. J'ai explosé de rire à plusieurs reprises.
Un bon classique à lire.
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L'Amant de lady Chatterley

En Angleterre, au lendemain de la Première Guerre mondiale, Lady Constance Chatterley s'ennuie. À la suite d'une tragédie survenue durant la guerre, son époux, Sir Clifford Chatterley, est paralysé aux jambes et il est impuissant. Constance a 23 ans et pour fuir sa triste réalité, pour ne pas sombrer dans la folie, elle se réfugie dans les bois de l'immense domaine de Wragby afin de combler le vide de son existence. Elle y rencontre le garde-chasse de son époux, Mellors, et elle devient sa maîtresse. Elle se donne à lui dans une petite cabane qui va abriter leur amour. Mais, dans cette Angleterre puritaine marquée par la guerre et par l'industrialisation, pourra-t-elle avoir le droit d'être heureuse et pleinement comblée?

Mon coeur et L'Amant de lady Chatterley

D'emblée, il faut soulever la beauté poétique de ce livre. J'ai été très touchée par la plume de D.H. Lawrence, par sa façon de comprendre les émotions humaines, féminines, par sa manière de décrire les relations sexuelles pour en dresser un tableau où la nature participe également à la fusion des êtres. Je vous invite à lire cette longue citation. Elle est tout simplement sublime.

«Et il lui sembla qu'elle était comme la mer, toute en sombres vagues s'élevant et se gonflant en une montée puissante jusqu'à ce que, lentement, toute sa masse obscure fût en mouvement et qu'elle devînt un océan roulant sa sombre masse muette. Et, tout en bas, au tréfonds d'elle-même, les profondeurs de la mer se séparaient et roulaient de part et d'autre, en longues vagues qui fuyaient au loin, et, toujours, au plus vif d'elle-même, les profondeurs se séparaient et s'en allaient en roulant de chaque côté du centre où le plongeur plongeait doucement, plongeait de plus en plus profond, la touchant de plus en plus bas; et elle était atteinte de plus en plus profond, de plus en plus profond, et les vagues d'elle-même s'en allaient en roulant vers quelque rivage, la laissant découverte; et, de plus en plus près, plongeait l'inconnu palpable, et de plus en plus loin roulaient loin d'elle les vagues d'elle-même qui l'abandonnaient, jusqu'à ce que soudain, en une douce et frémissante convulsion, le fluide même de son corps fût touché; elle se sut touchée; tout fut consommé; elle disparut. Elle avait disparu, elle n'était plus, elle était née : une femme.» (p. 304-305)

Qui ne rêve pas d'écrire de telles phrases? Voilà pourquoi j'ai été touchée par ce livre. de plus, Constance était presque morte, à l'intérieur et à l'extérieur. En se rapprochant du garde-chasse, elle revient à ses sens, à la tendresse, au corps. Elle s'éloigne de la société marquée l'argent, le métal, le fer, le charbon, la machine, l'industrialisation. L'Angleterre industrielle a remplacé l'Angleterre agricole. D'ailleurs, Constance rejette cette société industrielle qui l'a presque tuée et grâce aux mains de Mellors, elle réapprend à vivre, à revenir aux sentiments humains. Il faut la voir danser nue sous la pluie pour retrouver le goût de l'eau sur sa peau. Elle réussit à franchir le rideau d'acier qui l'encerclait, qui l'emmurait dans une destinée morbide dénuée de sens. Mellors lui aussi renaît et danse nu sous la pluie avec elle. C'est merveilleux. C'est l'appel de la vie par le bais de l'eau libératrice, l'eau purificatrice.

À la fin, Mellors dira :


«Ce que je représente, c'est l'intime connaissance physique des êtres entre eux, se dit-il, et le toucher intime de la tendresse. Et elle est ma compagne. Et ce doit être une lutte contre l'argent, et la machine et l'idéal ignoble, insensible et bestial du monde. Et elle m'aidera dans la lutte. Dieu merci, j'ai une femme! Dieu merci, j'ai une femme qui est avec moi, qui est tendre, qui me comprend, qui n'est ni tyrannique, ni sotte. Dieu merci, elle est tendre et elle comprend.» (p. 456-457)

Plus que tout, Constance et Mellors sont unis par la tendresse. Et c'est beau et c'est révélateur.

Ce récit a été lu dans le cadre du défi Les Classiques, c'est fantastique créé par Moka et Fanny car en février, il fallait lire un classique de la littérature érotique.

Avez-vous lu cette magnifique histoire d'amour? Que pensez-vous de mon billet?

https://madamelit.ca/2022/02/28/madame-lit-lamant-de-lady-chatterley-de-d-h-lawrence/

Lien : https://madamelit.ca/2022/02..
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