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Je dédie cette critique à CATHY69 qui m'a conseillé ce roman pour compléter « Rien n'est noir » de Claire Berest. Effectivement, plus complet mais, je pense, encore trop présent dans ma mémoire. Normal puisqu'il s'agit également de Diego Rivera et Frida Khalo et donc l'impression de lire le même roman. Et le premier lu a souvent la primeur. Je dirais pour les identifier Le Clézio plus biographique, limite documentaire. Plus romanesque pour le plus récent. Dans les deux cas, un bel éloge à la plus grande artiste peintre mexicaine ainsi que le parcours singulier d'une femme dont le corps meurtri ne l'a pas empêchée de se battre pour obtenir le grand amour qu'elle a choisi.
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Cette double biographie sur un couple mythique, c'était une lecture que j'appréhendais un peu, ayant une connaissance très limitée de ces deux peintres. Finalement, ce qui m'a le plus gêné c'est ma méconnaissance de l'histoire du Mexique. Quelques notes auraient été bienvenues. Par moment aussi j'ai eu quelques difficultés avec la chronologie, car l'auteur fait à plusieurs reprises de légers écarts vers le passé ou le futur, ce qui n'est pas en soi désagréable mais qui aurait là aussi nécessité une meilleure connaissance du Mexique. Passé ces quelques remarques c'est un livre assez envoûtant, ou tout au moins prenant. Il faut dire que la plume de le Clézio est belle, qu'il équilibre bien la place consacrée à Frida et celle consacrée à Diego. J'ai découvert un couple fascinant, énigmatique, improbable, «l'union de l'éléphant et de la colombe ». Tenter de comprendre ce couple énigmatique est une motivation efficace pour le lecteur. Malheureusement, contrairement à Diego, le personnage de Frieda est resté pour moi assez énigmatique, avec sa forte personnalité, exigeante, et en même temps soumise. Je suis restée un peu sur ma faim même si Le Clézio a parfaitement réussi à me communiquer ce qui fascinait Diego chez Frida. Une histoire d'amour complexe qui fut pour moi une totale découverte. Ce livre est aussi une plongée dans l'histoire du Mexique dans la première moitié du XXème siècle et dans les cultures indiennes préhispaniques. Une lecture très dépaysante !
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Diego Rivera et Frida Kahlo sont deux personnalités que je connais mal. J'ai donc profité du Challenge 15 Nobel pour lire cette biographie, qui se trouvait depuis quelque temps dans ma PAL.
Lorsque Frida Kahlo décide d'épouser Diego Rivera, ce dernier est déjà un artiste reconnu au Mexique. Il est plus âgé qu'elle et a une réputation d'homme à femmes : Diego aime les femmes et celles-ci le lui rendent bien malgré son physique plutôt étrange (Frida l'appellera son "crapaud"...).
Vu le point de départ du couple, on pense, au début, que leur mariage ne durera pas. Et pourtant, même s'ils se déchirent autant qu'ils s'aiment et malgré un divorce de quelques années (avant un second mariage), ces deux-là sont inséparables.

JMG le Clézio parvient à faire passer de nombreux sentiments dans sa biographie. Au fil des pages, on comprend à quel point l'amour qui unit le couple Rivera-Kahlo est profond. Avec des mots simples et une description presque banale de la vie du couple, Le Clézio réussit à nous faire entrer dans la vie de ces deux artistes, à nous faire comprendre à quel point leur rencontre a été déterminante pour leur art : Frida ne serait pas devenue Frida Kahlo sans Diego et Diego n'aurait sans doute jamais été aussi célèbre sans Frida.
L'amour n'est pas le seul sentiment qui occupe le récit. La souffrance est bien là également. Frida, dans sa jeunesse, a été victime d'un grave accident. Elle en a gardé des séquelles toute sa vie : douleurs multiples et surtout, stérilité. Pour cette femme qui voulait tant donner un fils à Diego Rivera, cette impossibilité de mettre un enfant au monde sera vécu comme un désastre.

Ce que j'ai aimé dans cette biographie, c'est aussi le fait que Le Clézio ne se contente pas de nous parler uniquement de Diego et de Frida. Leur couple interragit avec d'autres personnes et reste le symbole du Mexique révolutionnaire ; c'est donc l'occasion pour l'auteur de nous plonger dans les événement socio-politiques de l'époque : révolution au Mexique, émergence du communisme, mouvements artistiques (dadaïsme, cubisme et autres) sont mentionnés et expliqués par Le Clézio. de même, Picasso, Breton, Trotski, ne sont que quelques unes des personnalités dont l'auteur nous parle brièvement.
Bien plus qu'une biographie, Le Clézio nous offre donc, avec Diego et Frida, le portrait d'une époque.

Challenge 15 Nobel : 15/15
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Le Clezio, qui connaît bien le Mexique, nous fait entrer dans l'univers de ce couple mythique d'artistes que furent Frida Kahlo et Diego Rivera. Les souffrances de Frida face à son handicap, mais aussi face aux infidélités de Diego, l'amour toujours plus fort, malgré tout, et sublimé par l'art, l'oeuvre immense de Diego Rivera, la créativité de Frida, empreinte de sa souffrance, tout cela forme un très beau livre. Le Clezio, à son habitude, ne traite que de sujets qui le passionnent, et il a le talent et l'émotion indispensables pour nous faire partager ces passions.
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La Feuille Volante n° 1268
DIEGO & FRIDA– Jean-Marie-Gustave le Clézio – Stock.

Il y a des couples d'artistes mythiques, Simone de Beauvoir et Jean Paul Sartre, Louis Aragon et Elsa Triolet, Annabel et Bernard Buffet, André et Clara Malraux… Un des plus étonnants est sans doute celui que formèrent Diego Rivera (1886–1957) et Frida Kahlo (1907-1954). Quand ils s'unirent, en 1929, on parla de leur mariage comme celui d'un éléphant et d'une colombe, tant ils étaient différents l'un de l'autre, et pas seulement à cause de l'âge (il avait 43 ans et elle 22). Pourtant, quelques mois auparavant, lors de leur première rencontre, elle n'était qu'une jeune et belle adolescente alors qu'il avait la notoriété et la maturité, mais ce fut le coup de foudre réciproque ! Elle, militante communiste, artiste engagée et révoltée, admirative de Rivera, est issue de la petite bourgeoisie désargentée d'origine allemande, venue à la peinture à cause d'un grave accident. Lui est déjà un peintre connu, grand voyageur, exubérant et laid, marqué à gauche et surtout un séducteur impénitent et divorcé. Frida avait déjà la maladie et la douleur pour compagnes et la peinture était pour elle comme un élan vital, une consolation, face à la solitude et la souffrance qui caractériseront toute sa vie, Pourtant les années de cette union furent émaillées de part et d'autre par de nombreux orages que leur célébrité réciproque et leur engagement auprès des plus défavorisés, amplifia.
Comme la société, l'art se doit d'évoluer car sans cela il s'étiole et meurt. Pour Diego, cette évolution (révolution) de la peinture passe par par le « muralisme » figuratif parce que c'est une création monumentale qui lui ressemble, mais surtout parce que c'est un extraordinaire moyen d'éducation des masses populaires majoritairement indiennes, ignorantes de l'écriture et de l'Histoire nationale. Il choisit ce support inspiré des Italiens parce qu'il est visible et compréhensible par tous, loin de l'enfermement des musées. C'est l'affirmation du principe de l'art au service du peuple et c'est aussi une manière d'affirmer sa foi en la vie et en la beauté du corps féminin. Sa peinture est aussi religieuse, mais pas tournée vers le catholicisme qui est, selon lui, l'allié du pouvoir et de l'argent, mais au contraire célèbre une foi païenne et primitive, tournée vers la femme considérée comme une déesse-mère, fertile et généreuse. Sa peinture est aussi une provocation publique où il affirme ses convictions artistiques et politiques. Pourtant, lui le communiste, est fasciné par les États-Unis et une amitié un peu étonnante, teintée d'admiration, se tresse entre Diego et Henri Ford. Il renonce cependant, par amour pour Frida, autant que par idéal artistique et politique, à décorer le Rockefeller Center à New-York et sa fresque est détruite. Son art rejoint cependant celui de son épouse et le féconde.
L'oeuvre de Frida au contraire est plus intimiste, axée souvent sur ses autoportraits, Elle parle de sa souffrance physique et morale, de sa solitude, de son obsession de la mort face à son amour de la vie et ne témoigne pas de son engagement politique contrairement à Diego. Elle milite cependant pour la liberté des femmes mexicaines dominées par les hommes, s'oppose à la bourgeoisie. Elle n'est pas seulement l'épouse d'un génie qui partage ses désillusions et les trahisons dont il est l'objet, elle devient son inspiratrice, son modèle. Frida s'ennuie aux États-Unis, regrette Mexico et dès lors elle pratique la peinture comme un exorcisme à sa solitude, notamment après sa fausse couche. Alors que Diego prend goût à son séjour new-yorkais, redevient un séducteur et fréquente les femmes dont il ne peut se passer et qui nourrissent sa création artistique, Frida se languit de son pays natal et leur couple commence à se déliter. le retour à Mexico correspond à nouveau à la maladie mais surtout à la liaison de sa soeur avec Diego qui débouche sur une séparation puis sur leur divorce en 1939, Mais ce bien étrange parcours amoureux, avec de part et d'autres des aventures, les conduit à se remarier ensemble un an plus tard, ce qui conforte l'idée qu'ils ne peuvent vivre l'un sans l'autre ! Pourtant, si elle revient avec Diego, elle connaît à nouveau la solitude et la dépression causées notamment par son infertilité mais recouvre un équilibre fragile après tant d'épreuves, A l'âge de 47 ans, diminuée physiquement, elle précède Diego dans la mort. Jusqu'à sa disparition à 71 ans, emporté par une attaque cérébrale, il ne cessera, malgré un autre mariage, de penser à Frida,  « la prunelle de ses yeux » mais le hasard fera qu'ils ne seront pas inhumés ensemble.

Ce récit richement documenté et pertinemment argumenté, prend sous la plume lumineuse de le Clézio, une dimension épique, à la mesure de ces deux personnages hors du commun

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Lire Diego et Frida de J.M.G. le Clézio, c'est d'abord s'embarquer pour le Mexique du début du XXème siècle. C'est ensuite découvrir toute la vie de ce couple mythique et indestructible, à l'oeuvre à la fois dissemblable et complémentaire.

Mes immenses lacunes en histoire de l'Amérique du Sud m'ont empêchée de retenir tous les noms des personnalités qui ont jalonné le parcours de ces deux êtres hors du commun.
Pour pleinement apprécier toutes les références artistiques, j'aurais voulu avoir à toute proximité un recueil des oeuvres de Frida Kahlo et Diego Rivera , ou à défaut un ordinateur pour pouvoir visualiser toutes les peintures décrites.

Oui, mais voilà... je ne suis pas une encyclopédie vivante et mon ordinateur était éteint... Pourtant, j'ai beaucoup aimé ce livre qui est plus l'histoire d'amour de ce couple hors norme qu'un traité d'Histoire de l'Art. En avançant dans le récit, je ne pouvais pas m'empêcher de me poser la question: mais, concrètement, qu'est-ce que l'Amour dans un couple quand les seuls points communs qui réunissent les deux personnes sont "l'art et la révolution"?

J'ai trouvé l'écriture de le Clézio assez sèche, accessible, à la limite du récit documentaire, avec, cependant, quelques termes un peu pompeux semés çà et là, au détour d'une phrase (par exemple, "difficultueux", page 203). le dernier quart du livre, qui "décortique" vraiment les liens plus spirituels qui unissaient ces deux êtres, m'a semblé plus poétique, plus lyrique.

Bref, un récit sans doute très érudit mais que les différents degrés de lecture rendent accessibles à quiconque s'intéresse au sujet et qui m'a beaucoup plu!
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Rentrant de l'expo Frida Kalho Diego Rivera, l'Art en fusion à l'Orangerie, sur le conseil de Claudialucia, j'ai lu cette excellente biographie.
Le Clezio situe très bien le contexte de la Révolution Mexicaine, la première du 20ème siècle, La vie et l'oeuvre de Diego et de Frida ne sont pas séparables de l'engagement politique.
Diego qui a assisté à Paris à la révolution cubiste, revient peindre des fresques murales des "images prodigieuses de la révolution". Il se tourne vers les populations indigènes, les couleurs des costumes des Indiens, les divinités précolombiennes.
Frida, très jeune est déjà militante quand elle séduit - provoque -Diégo Rivera, peintre reconnu, muraliste officiel qui bâtit une oeuvre monumentale.
le couple se marie en 1929, la même année Diego est exclu du parti communiste.
En 1930, ensemble ils découvrent San Francisco, puis New York et Detroit. Rencontre avec Ford, mais aussi commandes pour Rockfeller C'est toute une histoire complexe, fascination pour la modernité, le prolétariat américain, provocations...
Pendant ce temps, Frida construit une oeuvre intimiste dans la douleur; la maternité impossible, les souffrances physiques séquelles de l'accident qui l'a démolie. souffrance aussi des infidélités de Diego.
J'ai moins aimé l'analyse psychologique des relations du couple. Quoiqu'on puisse en dire, Diego, l'éléphant, le génie, le menteur est un macho classique et Frida, la colombe, une compagne bien dévouée!

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Intéressant et plus facile à lire que ce que je craignais - surtout sans grandes connaissances sur le Mexique, le peintre muraliste Diego Rivera et la peintre égérie de la souffrance magnifiée Frida Kahlo. Équilibré (les deux personnalités sont racontées à égalité), avec peu de répétitions (obligatoires dans une biographie ?) et l'inévitable liste de noms qui ne parle pas forcément, c'est un livre réussi, qui dissèque, explique. Ma nature aurait préféré une forme plus romanesque pour raconter ce destin d'amour et de création venu du Mexique.
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La plume de le Clézio m'est d'abord apparue un peu rêche, froide, presque impersonnelle… Que pouvais-je attendre d'autre d'une biographie ? Le Clézio se montre précis, rigoureux, volontairement méticuleux. Après la lecture de "Rien n'est noir" et le récit magnifiquement romancé de la vie de la colombe mexicaine, forcément, il m'a fallu du temps pour apprécier à sa juste valeur le travail extraordinaire fait par Le Clézio.

Mais peu à peu, le biographe laisse place à l'homme, subjugué par le rayonnement solaire de ce couple atypique…

D'un côté, Frida Kahlo au corps brisé, la plénitude du yin, la violence lunaire, la soif de vivre personnifiée dans cette femme qui flirte avec la mort dans une affreuse danse macabre qui durera toute sa vie.
De l'autre, Diego Rivera, colosse de 21 ans son aîné, la force du yang, le calme et l'assurance, la puissance des convictions politiques, séducteur invétéré, amoureux de la chair et du corps féminin, ogre despotique et passionné.

A eux deux, le couple improbable qu'ils forment s'ancre désormais dans une mythologie divinatoire, à mi-chemin entre la pensée révolutionnaire communiste et la culture troublante du Mexique ancien. le texte de le Clézio, à l'étroit dans son rôle de biographe puriste, finit par sortir de son carcan, n'en pouvant plus de sa sagesse primitive, et explose en une prose magnifique qui rend hommage à ce couple légendaire. C'est avec une passion haletante qu'il saisit les liens étroits, réels et symboliques, qui unissent la colombe et l'éléphant. Et quelle beauté que cette prose endiablée, habitée qu'elle est par la profondeur extatique de ce couple torturé…

Bravo Monsieur le Clézio pour ce final magistral ! Bravo, et merci !
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J.M.G le Clézio s'est emparé du destin de ce couple phare de la peinture que forment Diego Rivera et Frida Kahlo pour en retracer la trajectoire et déceler les lignes de force à la fois de leur vie et de leur peinture. Le Clézio ne s'attache pas à retracer tous les épisodes de la vie tumultueuse, romanesque et révolutionnaire de ces deux personnages hors du commun. S'il se montre biographe plutôt scrupuleux dans la première partie du livre, on sent que la quête du détail n'est pas son propos et à partir des années 30, notamment à partir de l'arrivée de Trotsky chez le couple Diego-Frida, la chronologie des faits devient secondaire et laisse le pas à une compréhension de ce qui sous-tend leur art et leur lien indéfectible, au delà des épisodes extra-conjugaux de Diego ou de Frida.
Si j'ai été un peu déçu par la première partie du livre, les derniers chapitres ont été pour moi un vrai régal.
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