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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Diego Rivera et Frida Kahlo sont deux personnalités que je connais mal. J'ai donc profité du Challenge 15 Nobel pour lire cette biographie, qui se trouvait depuis quelque temps dans ma PAL.
Lorsque Frida Kahlo décide d'épouser Diego Rivera, ce dernier est déjà un artiste reconnu au Mexique. Il est plus âgé qu'elle et a une réputation d'homme à femmes : Diego aime les femmes et celles-ci le lui rendent bien malgré son physique plutôt étrange (Frida l'appellera son "crapaud"...).
Vu le point de départ du couple, on pense, au début, que leur mariage ne durera pas. Et pourtant, même s'ils se déchirent autant qu'ils s'aiment et malgré un divorce de quelques années (avant un second mariage), ces deux-là sont inséparables.

JMG le Clézio parvient à faire passer de nombreux sentiments dans sa biographie. Au fil des pages, on comprend à quel point l'amour qui unit le couple Rivera-Kahlo est profond. Avec des mots simples et une description presque banale de la vie du couple, Le Clézio réussit à nous faire entrer dans la vie de ces deux artistes, à nous faire comprendre à quel point leur rencontre a été déterminante pour leur art : Frida ne serait pas devenue Frida Kahlo sans Diego et Diego n'aurait sans doute jamais été aussi célèbre sans Frida.
L'amour n'est pas le seul sentiment qui occupe le récit. La souffrance est bien là également. Frida, dans sa jeunesse, a été victime d'un grave accident. Elle en a gardé des séquelles toute sa vie : douleurs multiples et surtout, stérilité. Pour cette femme qui voulait tant donner un fils à Diego Rivera, cette impossibilité de mettre un enfant au monde sera vécu comme un désastre.

Ce que j'ai aimé dans cette biographie, c'est aussi le fait que Le Clézio ne se contente pas de nous parler uniquement de Diego et de Frida. Leur couple interragit avec d'autres personnes et reste le symbole du Mexique révolutionnaire ; c'est donc l'occasion pour l'auteur de nous plonger dans les événement socio-politiques de l'époque : révolution au Mexique, émergence du communisme, mouvements artistiques (dadaïsme, cubisme et autres) sont mentionnés et expliqués par Le Clézio. de même, Picasso, Breton, Trotski, ne sont que quelques unes des personnalités dont l'auteur nous parle brièvement.
Bien plus qu'une biographie, Le Clézio nous offre donc, avec Diego et Frida, le portrait d'une époque.

Challenge 15 Nobel : 15/15
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Lire Diego et Frida de J.M.G. le Clézio, c'est d'abord s'embarquer pour le Mexique du début du XXème siècle. C'est ensuite découvrir toute la vie de ce couple mythique et indestructible, à l'oeuvre à la fois dissemblable et complémentaire.

Mes immenses lacunes en histoire de l'Amérique du Sud m'ont empêchée de retenir tous les noms des personnalités qui ont jalonné le parcours de ces deux êtres hors du commun.
Pour pleinement apprécier toutes les références artistiques, j'aurais voulu avoir à toute proximité un recueil des oeuvres de Frida Kahlo et Diego Rivera , ou à défaut un ordinateur pour pouvoir visualiser toutes les peintures décrites.

Oui, mais voilà... je ne suis pas une encyclopédie vivante et mon ordinateur était éteint... Pourtant, j'ai beaucoup aimé ce livre qui est plus l'histoire d'amour de ce couple hors norme qu'un traité d'Histoire de l'Art. En avançant dans le récit, je ne pouvais pas m'empêcher de me poser la question: mais, concrètement, qu'est-ce que l'Amour dans un couple quand les seuls points communs qui réunissent les deux personnes sont "l'art et la révolution"?

J'ai trouvé l'écriture de le Clézio assez sèche, accessible, à la limite du récit documentaire, avec, cependant, quelques termes un peu pompeux semés çà et là, au détour d'une phrase (par exemple, "difficultueux", page 203). le dernier quart du livre, qui "décortique" vraiment les liens plus spirituels qui unissaient ces deux êtres, m'a semblé plus poétique, plus lyrique.

Bref, un récit sans doute très érudit mais que les différents degrés de lecture rendent accessibles à quiconque s'intéresse au sujet et qui m'a beaucoup plu!
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Rentrant de l'expo Frida Kalho Diego Rivera, l'Art en fusion à l'Orangerie, sur le conseil de Claudialucia, j'ai lu cette excellente biographie.
Le Clezio situe très bien le contexte de la Révolution Mexicaine, la première du 20ème siècle, La vie et l'oeuvre de Diego et de Frida ne sont pas séparables de l'engagement politique.
Diego qui a assisté à Paris à la révolution cubiste, revient peindre des fresques murales des "images prodigieuses de la révolution". Il se tourne vers les populations indigènes, les couleurs des costumes des Indiens, les divinités précolombiennes.
Frida, très jeune est déjà militante quand elle séduit - provoque -Diégo Rivera, peintre reconnu, muraliste officiel qui bâtit une oeuvre monumentale.
le couple se marie en 1929, la même année Diego est exclu du parti communiste.
En 1930, ensemble ils découvrent San Francisco, puis New York et Detroit. Rencontre avec Ford, mais aussi commandes pour Rockfeller C'est toute une histoire complexe, fascination pour la modernité, le prolétariat américain, provocations...
Pendant ce temps, Frida construit une oeuvre intimiste dans la douleur; la maternité impossible, les souffrances physiques séquelles de l'accident qui l'a démolie. souffrance aussi des infidélités de Diego.
J'ai moins aimé l'analyse psychologique des relations du couple. Quoiqu'on puisse en dire, Diego, l'éléphant, le génie, le menteur est un macho classique et Frida, la colombe, une compagne bien dévouée!

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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J.M.G le Clézio s'est emparé du destin de ce couple phare de la peinture que forment Diego Rivera et Frida Kahlo pour en retracer la trajectoire et déceler les lignes de force à la fois de leur vie et de leur peinture. Le Clézio ne s'attache pas à retracer tous les épisodes de la vie tumultueuse, romanesque et révolutionnaire de ces deux personnages hors du commun. S'il se montre biographe plutôt scrupuleux dans la première partie du livre, on sent que la quête du détail n'est pas son propos et à partir des années 30, notamment à partir de l'arrivée de Trotsky chez le couple Diego-Frida, la chronologie des faits devient secondaire et laisse le pas à une compréhension de ce qui sous-tend leur art et leur lien indéfectible, au delà des épisodes extra-conjugaux de Diego ou de Frida.
Si j'ai été un peu déçu par la première partie du livre, les derniers chapitres ont été pour moi un vrai régal.
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Le mariage de Frida Kahlo et Diego Rivera demeurera longtemps comme l'un des plus emblématiques de l'histoire de l'art. Diego Rivera a le double de l'âge de Frida, sa réputation de peintre révolutionnaire, chantre de l'art pré-colombien, n'est plus à faire. Frida est par contraste celle que la vie a brisé : un accident de bus dans sa jeunesse lui coûtera des séquelles à vie. Le Clezio, passionné par le Mexique nous conte l'histoire de ces deux plus célèbres artistes, et de leur relation, belle et orageuse. Parallèlement, il nous décrit la vie politique et artistique du Mexique et des pays traversés par Diego et Frida. Très beau livre.
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Une histoire d'amour et de peinture entre Diego, le géant muraliste, et Frida Kalho, petite poupée indienne au corps martyrisé. Ecrit par un Le Clézio inspiré et fasciné. Un livre qui m'a fait découvrir et aimer Frida Kalho avant qu'elle ne devienne l'icône que l'on sait ..
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Toujours en quête de lectures me permettant de cocher des items de mes challenges de lecture, j'ai exhumé de nos Billy, cette biographie de Diego Rivera et Frida Kahlo qui me permettait d'en cocher deux d'un coup (livre d'un auteur nobélisé ET livre sur la peinture ou des peintres) 

JMG le Clézio nous raconte l'histoire de ce couple hors du commun.

Frida, handicapée dès l'enfance par la poliomyélite qui lui a laissé une jambe atrophiée, puis brisée par un accident de bus qui lui a, entre autres, brisé la colonne vertébrale et lui laissant pour toujours des douleurs insoutenable.

Frida, sauvée par la peinture, qui très jeune a jeté son dévolu, sur ce peintre massif, ce taureau, cet ogre, dont elle est éperdument amoureuse et qu'elle épousera deux fois, composant avec ses infidélités chroniques.

Ils mèneront tous deux une vie aventureuse, de leur Mexique natal à l'Europe et aux Etats-Unis, où Diego peindra des fresques dans des musées mais aussi dans les usines Ford.

Bien ancrés dans les tourmentes politiques de leur époque, défenseur des indiens, des indigènes et des ouvriers, des communistes 'historiques', ils seront très proches de Trotski, qu'ils accueilleront lors de son exil mexicain.

J'avais eu l'opportunité de visiter une rétrospective des oeuvres de Frida Kahlo il ya  quelques années, cette biographie m'a remis en mémoire certains de ces tableaux, foisonnant de plantes et d'animaux,  qui dégageaient cependant une profonde solitude. 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Biographie vivante de ce couple d'artistes inséparables malgré la souffrance de Frida Khalo et les infidélités de Diego de Rivera. Portés par leur amour solaire, leur élan révolutionnaire et leur passion de l'art autochtone mexicain, leur vie épouse les tourments d'une époque marquée par la guerre et les révolutions.
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Diego Rivera et Frida Kahlo voient le jour, à 20 ans d'intervalle (1886 et 1907), à l'aube des grandes révolutions populaires du début du XXème : la révolution russe de 1917, et celle, bien sûr, de leur pays natal, le Mexique, où après des années d'oppression par les propriétaires terriens et les richissimes industriels, les paysans se révoltent. L'histoire de ce couple de peintres célèbres sera associée aux mutations de ce monde en évolution, et notamment aux mutations culturelles et artistiques dont ils seront des acteurs.

C'est la jeune Frida, alors étudiante, qui vient à la rencontre de ce peintre qui la fascine. Celui que l'on surnomme « l'ogre » est une véritable force de la nature, au caractère emporté, « terriblement séduisant malgré sa laideur (…), avec son visage de guerrier olmèque et sa corpulence de lutteur japonais ». Diego, lui, est aussitôt touché par la volonté farouche qui émane de cette frêle jeune femme, artiste elle aussi, et affligée d'une obsession de la souffrance liée aux malheurs qu'elle a subi (elle est frappée, enfant, d'une poliomyélite qui la laisse boiteuse, et subit quelques années plus tard un très grave accident d'autobus, à la suite duquel son corps restera définitivement meurtri). Leurs noces seront, aux dires du propre père de Frida, celles « d'un éléphant et d'une colombe ».
Aucun couple n'a jamais autant été uni dans la création, qu'ils vivent pourtant de manière différente, tout comme ils n'entretiennent pas le même rapport avec les événements qui bouleversent la société d'alors.

Diego se laisse facilement emporter par la passion et les intrigues politiques, et mêle de façon ambivalente son goût pour le pouvoir et sa foi révolutionnaire, son admiration à Staline comme à Henry Ford… A contrario, la vie de Frida est d'une lumineuse simplicité, mais c'est cela aussi que son époux admire chez elle : son refus des compromissions et des honneurs. Sa peinture ne reflète pas –à l'inverse de Diego- son engagement politique. Son combat à elle est surtout intérieur, dirigé contre sa solitude, ses souffrances, et la difficulté d'être une femme dans une société mexicaine dominée par les hommes.

En effet, le fossé qui sépare les personnalités des deux artistes n'est-il pas le reflet de celui qui sépare tout simplement les hommes des femmes, les premiers « tirant une certaine jouissance du mal et des larmes, conquérant par la violence, pendant que les secondes sont condamnées à la dépendance et la solitude, mais aussi à la clairvoyance par leur perception instinctive des dangers et des douleurs ? ».

Ils ont cependant au moins deux points communs : leur façon de vivre leur art, tout d'abord, qui leur est viscéral, nécessaire. Leurs pensées sont au bout de leurs doigts, dans leur regard ; Diego et Frida ne sont pas des intellectuels, ce sont des artistes, pour qui peindre est une pulsion naturelle, un besoin vital. Et c'est peut-être encore plus vrai pour elle, dont l'art lui permet d'exorciser ses démons, d'équilibrer son existence. C'est pourquoi son implication dans le communisme ne pourra jamais être totale : elle ne peut tolérer de limite à cet art, le soumettre à la ligne du parti… à vrai dire, Diego lui-même sera déçu, lors de son voyage en URSS, de constater que la révolution artistique n'y a pas de place. Pour lui, elle est aussi importante que la révolution sociale, et doit se faire elle aussi par et pour le peuple. Et c'est sur ce point également que le couple se rejoint : le sentiment de son appartenance à ce peuple, mexicain mais surtout indien. Ils considèrent que l'art est le seul moyen d'expression d'une masse vouée au silence par la force oppressante de la culture bourgeoise, et qu'il est aussi vecteur d'un langage universel, permettant ainsi de s'adresser à tous les opprimés du monde. L'art de Diego Rivera incarne d'ailleurs complètement cette vision : il sera l'un des premiers grands peintres muralistes, écrivant sur les murs l'histoire tragique et merveilleuse du continent amérindien. A sa façon plus discrète mais néanmoins très forte aussi, ce sont les symboles du monde indien que Frida insère dans ces toiles, exprimant son besoin d'harmonie avec ce peuple dont elle se sent issue et la sensuelle nature mexicaine.

Un essai qui se lit comme un roman, dans lequel Le Clézio, à la fois précis et sensible, historien et critique d'art, parvient à nous attacher à ces deux personnages hors du commun mais aussi à leurs oeuvres, en même temps qu'il se fait le conteur d'une très belle histoire d'amour.

Une grande réussite!

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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L'histoire humaine et artistique de ce couple si singulier présentant bien toute la complexité de ces artistes et de leurs relations. En revanche, je n'ai pas été touchée , il m'a semblé que les émotions n'affleuraient Pas. Et je n'ai toujours pas réussi à comprendre pourquoi Diego Rivera était autant charismatique.... et dans le portrait de Frida Kahlo je n'ai pas retrouvé la fragilité si souvent évoquée probablement à tort compte tenu de son parcours
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