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Parler des relations charnelles avec tant de poésie et d'acuité touche forcément. On est embarqué dans la relation entre les deux filles, relation cachée à l'internat. On s'émoustille de leurs ébats, les images viennent grâce à la plume de Violette Leduc. Un très beau livre sur le plaisir charnel.
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Je lis assez peu souvent de classiques et cette autrice a quand même une bibliothèque à son nom à côté de chez moi, il était temps de savoir pourquoi. J'ai choisi un petit livre, pour ne pas m'effrayer. "Thérèse et Isabelle" a été largement censuré, son éditeur a tout simplement refusé de le publier, le jugeant scandaleux, notamment pour ses passages très détaillés sur les amours lesbiens de deux adolescentes pensionnaires. J'ai trouvé cette lecture plutôt agréable, avec un langage assez soutenu et poétique sans être trop alambiqué. La découverte de l'amour, du désir, la peur d'être découvertes, les règles de dortoir et de vie de l'époque... C'était une vraie immersion. J'ai parfois dû relire certaines phrases plusieurs fois pour bien les assimiler mais je suis contente de l'avoir lu !
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Thérèse et Isabelle (1954) et L'Affamée (1948) Violette Leduc

Je choisis de regrouper ces deux récits dans une même critique car, même s'ils sont séparés de plusieurs années et évoquent deux périodes différentes de la vie de l'auteur, ceux-ci sont une ode à l'amour, l'amour que Violette considère comme une « grâce ».
En cela, les deux récits rappellent le fameux poème de Louise Labbé : « je me brûle et me noie » dans toute sa puissance passionnelle incandescente et son idéal fabuleux et dévastateur.
La soif d'amour et de possession de l'auteur (comme en parle Simone de Beauvoir dans la préface de la Bâtarde paru en 1966) sont inextinguibles et ne peuvent s'épancher que dans l'écriture. Ainsi, Simone conseillera à Violette de se mettre sérieusement au travail, d'organiser ses obsessions, de leur donner une forme, de les sublimer.
Le court récit, Thérèse et Isabelle est construit comme une longue poésie en prose, à la fois lyrique et épique car constitué de cinq moments clés, telle une tragédie. La destinée et le tragique sont présents sous la forme de la rencontre amoureuse de deux jeunes filles dans un pensionnat et de l'ombre inquiétante de la mère qui peut à tout moment décider du destin de sa fille. Ainsi, le lieu unique et fermé correspond à la scène de l'amour tandis que le dehors est celui où rôde le danger. Au fil des pages, le lecteur voit se dessiner le jeu de séduction d'Isabelle vers Thérèse qui la rejette, dans un premier temps. Vient ensuite le temps de l'amour et le désir, l'acte amoureux, l'inquiétude de Thérèse en proie à ses démons : la peur de l'abandon et le désir de possession de l'être aimée et enfin, la perte de l'être cher, la séparation à jamais décidée par la mère, tel un couperet.
Le roman L'Affamée est le chant d'amour d'une femme pour une autre qui ne s'intéresse à elle qu'amicalement et intellectuellement et qui va devenir une sorte d'idole, une muse, en tout cas un exemple qui lui permettra de mener à bien ses projets d'écriture. La passion que « Madame » (nous savons qu'il s'agit de Simone de Beauvoir) a déclenchée est dénommée « l'événement » dans le récit. Si ce sentiment puissant va être couché sur le papier, il sera aussi dévastateur car il renvoie l'auteur, tout au long du roman, à sa laideur, ou du moins ce qu'elle croit être abominable chez elle, son visage : « J'ai vu des abats-jour invendables. On les avait alignés sur le rayon d'une arrière-boutique. On ne les avait pas serrés les uns contre les autres. Leur laideur ne se froissait pas. Mon visage est un abat-jour invendable, mais je n'ai pas d'arrière boutique pour le dissimuler... ».
Ce récit autobiographique est composé d'un enchaînement de paragraphes dépeignant une lutte incessante de pensées essentiellement en proie aux tourments passionnels. Au fil du récit, les marqueurs temporels font leur apparition, à la façon d'un journal de bord, celui de la conquête de l'objet du désir, guetté, suivi, attendu dans des lieux précis. le titre L'Affamée correspond tout à fait aux besoins d'amour de l'auteur qui se positionne presque comme un ogre, toujours aux aguets pour saisir un geste, un regard, la voix ou un objet saisie par l'être désirée. Ce récit oscille entre réalisme et onirisme, emportant le lecteur dans des fantasmes poétisés et lyriques. L'écriture est d'une grande beauté mais parfois, le lecteur peut se perdre dans les méandres d'une pensée très imagée qui finit par s'isoler et qui l'éloigne, le refoule même parfois, par une systématisation rythmique du récit des événements et de leur appréhension. Toutefois, la récurrence des allers et venues entre raison et passion montre toute la fureur (au sens classique du terme) de l'auteur qui lui fait perdre le bon sens ou encore le désir de vivre, de se laver, de se nourrir, ravivant des blessures d'enfance gravées à jamais qui ne pourront trouver l'apaisement ou du moins une forme d'acceptation que par l'écriture : « Quitté les cris de la rue de Reuilly, acheté du papier à cigarettes, une plume rouillée à cinquante centimes, un cahier. Couru follement jusqu'à mon réduit, tombée sur mon lit. Un assassin qui n'a plus rien à faire. »
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(Scandaleusement) censuré à sa parution en 1966, Thérèse et Isabelle est réhabilité quelque trente ans plus tard, trouvant son plein épanouissement dans une version unique et intégrale – dont il serait dommage de se priver ! Dans un pensionnat de jeunes filles, trois jours d'étreintes passionnées sont minutieusement restitués, qui bouleverseront sens et perceptions de deux adolescentes, aux peaux irrésistiblement aimantées... Dans une langue poétique et charnelle, Violette Leduc se tient au plus près du plaisir, déroulant son récit comme un fil de soi-e, une invitation exaltée à l'apprivoisement des corps.
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Un petit joyaux, tout à fait inattendu, insaissable.

Je suis restée en dehors, sans doute surtout pour des questions de forme - j'éprouve des difficultés avec plusieurs auteur·ice·s de l'époque - tout en étant très touchée par de nombreux passages.

Il y a de très belles phrases, à retenir. le trame est aussi surprenante, sort des sentiers battus. Une belle lecture quoi que je n'ai pas vraiment "accroché". Paradoxal, n'est-ce pas ?
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EXCEPTIONNEL.
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Années 1950. Violette Leduc souhaite mettre en scène dans un roman ses amours. « Thérèse et Isabelle » constituerait la première partie de celui-ci. Seulement, Gallimard n'entend pas le publier. Il ferait scandale !
C'est qu'en effet, l'histoire traite de deux jeunes femmes internes dans un pensionnat qui s'aiment. Et l'auteur de décrire les sentiments des deux protagonistes, surtout Thérèse, et de décrire l'amour physique, charnel, encore timoré malgré tout entre deux femmes. le langage de Violette Leduc est tantôt poétique, tantôt cru. C'est qu'elle a voulu restituer ses propres émotions de jeunesse.
Le récit est court, et toute l'action se passe en quelques jours. Mais ce laps de temps est intense pour les demoiselles qui passeraient tous leurs jours et leurs nuits ensemble, collées l'une à l'autre. Mais il faut faire attention, ne pas se faire remarquer. Alors elles se retrouvent au détour d'un couloir, et surtout dans leur « box », la nuit, quand personne ne peut les voir. Là elles peuvent donner libre cours à leurs pulsions, à l'envie qui les dévore…
Même si à présent le texte ne subit plus la censure – heureusement ! – et qu'on peut le redécouvrir, on note le ton de l'époque, différent très certainement du style qu'on pourrait employer de nos jours pour décrire cet amour physique entre deux femmes. Mais malgré tout, l'amour est intemporel et on peut encore largement s'identifier aux personnages, osciller entre tendresse, poésie et fleurs d'un côté et violence, passion foudroyante de l'autre.
Chacun se positionnera vis-à-vis de ce texte et ressentira à sa manière les descriptions de Violette Leduc . Peut-être certains s'offusqueront et voudraient censurer à nouveau ce texte. Mais comme le disait Virginia Woolf, « si une femme écrivait ses sentiments, tels qu'elle les éprouve, aucun homme ne les éditerait ». A chacun de découvrir ceux de l'auteur de Thérèse et Isabelle.
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Quelle grâce et quelle poésie dans cette « long short story » (comme disent les anglais)
C'est court, intense et enivrant. Ça se lit d'une traite, le souffle court et ça vous laisse étourdit.
La plume de l'auteur est magnifique, très originale. le choix des mots emmène l'imagination plus loin, déstabilise parfois.
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Deux collégiennes d'environ dix-sept ans sont amoureuses l'une de l'autre.
L'auteure nous raconte les ébats de tendresse, d'amour charnel de deux adolescentes la nuit dans un dortoir d'une école. le tout est raconté avec beaucoup de poësie, sans vulgarité aucune. Violette Leduc nous fait découvrir comme l'amour physique entre personnes du même genre peut être fort et intense. A lire.
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Je ne voulais pas vraiment lire ce livre. Je pensais que ce serait une histoire où une fille ne sait pas ce qu'elle veut et profite de l'autre, ou du moins n'est pas vraiment honnête, étant donné l'époque et la relation entre V.Leduc et S.De Beauvoir. Et j'ai été très surprise par ce livre. Pas par la qualité de l'écriture, que j'ai vraiment appréciée, mais par l'histoire ! Je ne m'attendais pas à cette description toute crue (à peine toastée) de la relation physique entre deux femmes. Ce livre est pour moi une sorte de don, un cadeau, de l'auteur pour toutes les femmes.
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