Virginia Woolf ou l'aventure intérieure

Comme beaucoup de lecteurs, j'ai découvert l'oeuvre de Virginia Woolf avec le titre Mrs Dalloway. Puis, j'ai lu d'autres romans, quelques essais, et une partie de sa correspondance avec Vita Sackeville-West.
Ici, je me suis attaquée à une biographie dense de plus de mille pages : Virginia Woolf ou l'aventure intérieure. Elle est née le 25 janvier 1882 à Londres (signe du verseau, comme moi). Elle est morte 59 ans plus tard en pleine Seconde guerre mondiale. Elle est née au 22 Hyde Park Gate. Ses parents, tous les deux veufs avec des enfants se sont unis et ont agrandis la famille de deux garçons et deux filles. L'Angleterre vit la fin de l'époque victorienne et de la révolution industrielle. C'est aussi un tournant dans les arts et la littérature. Son père, écrivain, recevait souvent et tenait salon. Virginia et sa soeur, Vanessa traversent l'enfance dans une émulation culturelle. Deux destins naissent, Virginia, l'écrivain et Vanessa, la peintre. Cette enfance protégée est rompue par le décès de sa mère, puis de sa demi-soeur Stella. Son autre demi-soeur, Laura, sera quant à elle internée. Virginia ne fait pas d'études. Elle est autodidacte et puise dans la bibliothèque de son père les ouvrages qui alimenteront son esprit. Presque dix ans après le décès de sa mère, elle perd son père. Les drames se succèdent et la mort nourrira ses textes, comme son expérience de la vie familiale. La mort est aussi présente dans sa maladie qui l'épuise chaque fois un peu plus. Une vie dense où les rencontres l'ouvriront à la société anglaise. Son esprit s'abreuvera à cette source grâce à ses frères avec lesquels elle vivra en "colocation". Des amis se mêleront à se groupe jusqu'à ce jour du 7 février 1910, où avec plusieurs d'entre eux, elle s'introduira déguisée sur des navires de guerre de la flotte royale. Il s'agira du canular Dreadnought.
Dans ce groupe, Vanessa y rencontre son futur mari comme pour Virginia qui épouse Leonard Woolf en 1912. Sa maladie se déclenche peu après, et elle est hospitalisée. Sa maladie est aiguisée par la mort de ses parents, puis de son jeune frère Thoby, par les attouchements de ses demi-frères pendant l'enfance. Leonard la soutient et avec lui, il crée une maison d'éditions la Hogarth Press.
dans cette biographie, l'auteure aborde les relations avec ses amies femmes. Il y a Violet Dickinson, Vita Sackeville-West. Elle rapporte sa vie familiale, sa vie en société, la genèse de ses romans et essais en partageant avec le lecteur des extraits de correspondance mais aussi en exploitant ses carnets intimes. Nous découvrons une femme de lettres indépendante, enthousiaste, mais impatiente et anxieuse. Leonard la ancre dans la vie jusqu'à ce fatidique jour de mars 1941 où elle se noie, les poches garnies de pierres.
C'est une biographie complète et complexe mais qui transmet au lecteur une image plus sensible, plus proche, de cette grande dame des lettres anglaises.