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Citations sur Gone, Baby, Gone (95)

Jack Doyle n'avait pas l'air de passer une bonne journée. Il avait le teint gris, des cernes sombres sous les yeux, et il émanait de toute sa personne une odeur de café froid.
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Or, au milieu de tout ce vacarme, rien n'est plus sonore que le silence d'un enfant disparu. Ce silence-là, haut de soixante-dix à quatre-vingt-dix centimètres, on le perçoit à hauteur de hanche, on l'entend s'élever des lattes du plancher, de tous les coins et recoins, du visage inexpressif d'une poupée abandonnée sur le sol près du lit. Il est différent de celui qui règne lors des enterrements et des veillées funéraires. Le silence des morts exprime le sentiment d'une finalité ; c'est un silence auquel il faut se résigner. Mais on ne veut pas se résigner à celui d'un enfant disparu, et comme on ne peut pas l'accepter, il vous hurle à la figure.
Le silence des morts dit : Adieu
Le silence des absents crie : Retrouvez-moi !
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Pas de réponse. Dieu n'a pas son pareil pour se fermer comme une huitre.
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De nuit, la façade du Blue Diner est vraiment chouette. Seule tache de néon visible sur Kneeland Street à l'entrée du quartier gay, doté d'une enseigne surmontée d'une grosse tasse blanche, l'établissement situé dans une zone essentiellement commerciale semble - du moins, vu de l'autoroute - sorti tout droit d'un tableau d'Edward Hopper, d'une de ses rêveries diurnes imprégnées d'atmosphère nocturne.
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Hélène s'est grattée le cou à l'endroit où, pareille à un coléoptère piégé sous la peau, une minuscule veine palpitait furieusement.
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Ces quatre dernières années, j’avais abattu deux hommes. J’avais assisté en spectateur impuissant à la mort de mon plus vieil ami et d’une femme que je connaissais à peine. J’avais vu des bambins bafoués de toutes les manières possibles, rencontré des hommes et des femmes pour qui tuer s’apparentait à une sorte de réflexe, noué des liens qui n’avaient pas résisté à l’atmosphère de violence dont je savais si bien m’entourer.
Et j’en avais assez.
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Pour une raison qui m'échappe, les souvenirs que je garde de Cheddar et de sa famille semblent toujours baignés par la froide lumière de l'hiver - autant d'images d'un petit gosse laid planté au bord d'une cour de récréation parsemée de flaques à moitié gelées, qui regarde ses parents gigantesques marcher en courbant les épaules sous les arbres noirs frissonnants.
Cheddar avait écopé d'innombrables raclées et railleries à cause de son léger accent et de celui, beaucoup plus prononcé, de ses parents, de ses vêtements de plouc et de sa peau jaunâtre à l'aspect cireux qui faisait penser à du fromage. D'où son surnom.
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- [...] et maintenant vous affirmez que vous n'êtes pas pour la peine capitale ?
- A mon avis, la société n'a ni le droit ni la compétence de juger cette question. Quand elle m'aura prouvé qu'elle est au moins capable de goudronner correctement les routes, je lui laisserai le soin de décider de la vie ou de la mort des criminels.
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Je l'ai contemplé de l'autre côté de la table tandis qu'un barbare choisissait dans le juke-box un titre des Smiths. Je hais les Smiths. Je préférerais encore me retrouver ligoté sur une chaise et obligé d'écouter un medley des chansons de Suzanne Vega et Natalie Merchant pendant que des génies de l'art conceptuel se déchirent les parties génitales à coups d'ongles plutôt qu'écouter trente secondes de Morrissey et son groupe chanter d'un ton geignard leur angoisse d'anciens des beaux-arts répétant combien ils sont humains, combien ils ont besoin d'amour, etc. Je suis peut-être cynique, mais si on s'abstient de geindre, on a plus de chances de baiser, ce qui peut constituer une première étape prometteuse.
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Pour moi, ce qui nous distingue des animaux, c'est la possibilité de choisir. Une bête est incapable de maîtriser ses appétits. Contrairement à l'homme. Mon père, en certains moments effroyables, était un animal.
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