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Allez savoir si les personnages de ce livre sont des héros ou bien des salopards ?
Pas de vérités révélées. le bien et le mal, le blanc et le noir, ont une tendance fâcheuse à se mélanger pour devenir ce gris plus ou moins foncé.
Hélène, Broussard, Pool, Doyle... de drôles de paroissiens qui naviguent dans cette éternelle grisaille, dans cette tristesse pesante, à la recherche d'un vague pardon, d'une lumière tremblotante là-bas au loin, où bien pour fuir des douleurs intimes...
Tout commence par la disparition d'Amanda, petit bout de femme innocente et fragile d'à peine cinq ans. Ça continue avec celle de la somme rondelette de deux cent mille dollars, produit de ce trafic de drogue qui salit les rues de la grande ville. Pour un petit coin de paradis, beaucoup de personnes bien intentionnées voudraient bien se l'approprier...
Deux histoires qui vont se mêler, s'entremêler, se croiser, dans un scénario complexe et imprévu. Angela Gennaro et Patrick Kenzie, nos deux détectives privés, suivront ces deux pistes avec beaucoup plus d'intuitions et d'hésitations que d'éléments probants. Ils ne maîtriseront rien d'ailleurs ! Ils se contenteront de suivre les évènements, essayant de ne pas se faire tuer, jusqu'au désastre final...
Un livre où l'humour est omniprésent, mais un humour façon thriller : grinçant, amer, et désespéré.
Le pire, dans cette terrible affaire, c'est que la seule personne qui mériterait d'être aidée, parce qu'elle est innocente et n'a rien demandé à personne, ne le sera finalement pas. Ils la rejetteront dans son petit enfer quotidien fait d'indifférence, de désamour et de maltraitance...
Un bien sombre et excellent polar.


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Si j'aime les thrillers, j'apprécie particulièrement les histoires de détectives américains. Avec ce quatrième opus consacré au duo Gennaro/Kenzie ou Angie et Pat si vous préférez, Dennis Lehane frappe très fort.
Contactés pour enquêter sur la disparition d'une petite fille de quatre ans, ils vont être confrontés à des épreuves auxquelles ils n'étaient pas préparés et ce d'autant plus que leur investissement personnel sera à la hauteur de leurs valeurs et de leur empathie.
Ce scénario va se révéler brillant, intelligent et d'une efficacité remarquable, même en ayant vu le film inspiré du roman je vous garantis de belles émotions de lecture et de belles cogitations.
Avec Dennis Lehane nous avons l'assurance de suivre des personnages d'une belle épaisseur, de lire des dialogues intéressants à l'humour omniprésent et souvent décalé et aussi et peut-être surtout de réfléchir sur le sens de la vie.
Nous aurons aussi, spécialité de l'auteur, des anecdotes sur Boston tantôt historiques et tantôt urbaines ou architecturales permettant de s'imprégner d'une certaine ambiance ou atmosphère.
Les relations flics/truands, flics/détectives ou détectives/truands sont particulièrement tordues et proposent de bons moments de lecture très imagés, en passant j'apprécie toujours autant le personnage de "Bubba" et sa présence récurrente depuis les premiers épisodes.
Ici et plus que d'habitude, l'auteur va nous donner matière à réflexion avec une thématique particulièrement sensible et l'évocation d'une certaine forme de misère sociétale dans le pays le plus riche qui soit, ce qui nous donne à l'arrivée beaucoup plus qu'un simple polar bien ficelé.
Pour ce qui me concerne et à ce jour, il s'agit de mon opus préféré.
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Un Lehane beaucoup plus noir, intense et bouleversant que son adaptation au cinéma

Dépêché à la dernière minute, j'accepte ma fonction d'avocat commis d'office pour défendre l'auteur et écrivain Dennis Lehane. Suite à une critique de Mystic River touchant au plus profond l'âme des accros inconditionnels de l'écrivain américain, je me dois de sauver le soldat Lehane de cette qualification de simple "scénariste" de film.

Quel meilleur contre-exemple que « Gone, Baby Gone », justement adapté au cinéma, pour démontrer la simple coïncidence au moment des faits? En effet, ce quatrième roman de Lehane avec les héros Patrick et Angela, prolonge cette série d'enquêtes atypiques, pleines d'humour et parfois violentes je peux le convenir, votre honneur.

Par rapport aux épisodes précédents, l'auteur nous plonge ici dans un univers encore plus bouleversant et déstabilisant, l'enfance, qu'un film, même bien adapté, ne réussira jamais à nous procurer. Mais votre honneur, vous ne savez peut-être pas qu'avant d'être romancier, mon client a été chauffeur livreur, libraire, puis surtout éducateur dans le domaine de l'enfance maltraitée! Je comprends que certains lecteurs refusent d'aller aussi loin dans la déchéance humaine et des dégâts collatéraux qu'ils peuvent engendrer aux enfants.

Très récemment, j'avais d'ailleurs classé cet ouvrage dans la catégorie « chocolat noir » comme l'est également "Ténèbres, prenez-moi la main" par opposition aux romans chocolat blanc, très fleur bleue, dont raffole le grand public. Dans le monde Bostonien de Lehane, les héros de ses romans n'incarnent pas le bien absolu et à l'inverse, les présumés coupables n'incarnent pas le mal absolu non plus.

Dans cet opus, Pat et Angie, doivent retrouver une fille de quatre ans, Amanda McCready, dont la mère, Hélène, alcoolique et droguée, l'a laissée seule le soir de sa disparition, pour aller boire un coup dans un bar. Heureusement, quelques membres de sa famille, Beatrice et Lionel, sont présents pour soutenir Hélène, ne comprenant pas bien ce qui arrive.

La première piste va les conduire à un Cheddar Olamon, dealer entre autres, dont la mère d'Amanda a extorqué deux cent mille dollars. Puis la suite de l'enquête va mener Pat et Angie vers des chemins bien difficiles à prendre… surtout pour notre duo au caractère bien trempé.

Cet épisode m'a paru beaucoup plus violent que les autres, psychologiquement parlant car il se focalise sur des conditions de vie épouvantables, notamment pour les enfants. La description des personnages et des lieux est sans complaisance et non édulcorée comme on peut le lire dans les romans classiques. Porté à l'écran, le film est beaucoup plus abordable que le livre même si j'ai bien apprécié le film tout de même. Un dimanche soir, en écoutant "Le masque et la plume", le but était de critiquer ouvertement l'adaptation du roman de Lehane, porté à l'écran par Ben Affleck avec Casey Affleck et Morgan Freeman. J'étais offusqué par ce contre-sens total sur Dennis Lehane dans l'émission de Jérôme Garcin. Les critiques de cinéma n'avaient manifestement jamais lu Lehane et ne connaissaient en rien son univers noir, très noir, bien loin des tabous que les bien-pensants érigent en barrière. Je pense justement qu'ils ne connaissaient que le film « Shutter Island » de Martin Scorsese

Pour conclure… Non, Lehane n'est pas un simple scénariste même si le gratin des réalisateurs, Eastwood et Scorsese entre autres, a craqué sur ses romans. Ce n'est tout de même pas de sa faute si les meilleurs réalisateurs au monde s'attaquent à ses films ! Pour contredire cette thèse, madame et messieurs les jurés, la lecture de « Gone, baby, gone », difficile à appréhender et des plus perturbantes, est impossible à retranscrire correctement en un film. Les émotions suscitées, l'imagination du lecteur et la prise de conscience en tant que père ou mère de famille, sont infiniment plus développées à la lecture du roman qu'au visionnage du film, je dirai même plus à des années lumières du film de Ben Affleck.

Pour tous ceux qui se sont arrêtés à Mystic River ou Shutter Island, peut-être grâce (ou à cause) des films, ne manquez pas Gone, baby, gone, qui se termine par une chute aussi inattendue que bouleversante, un véritable cas de conscience. Chacun pourra alors se faire sa propre opinion sur le sujet…

Autant dire pour moi que Lehane reste un des tous meilleurs auteurs de «polars », avec son univers bien à lui, une très bonne intrigue à chaque fois, des dialogues bien maitrisés et rythmés, qui plus est avec une tonne d'humour en supplément. Mais ce n'est qu'un homme, capable de trébucher parfois, comme le démontre Moonlight Mile, la suite logique de ce roman, très en dessous de « Gone, baby, gone » malheureusement.

A la fin de cette plaidoirie, j'espère, amis lecteurs, que sera réhabilité l'écrivain Lehane dans toute sa dimension. le monde du 7ième art, c'est une chose, le monde des livres, dit aussi 5ième art, en est une autre. Comme le dit le proverbe, « Chacun son métier, les vaches seront bien gardées »!
Jugez en votre âme et conscience. Et surtout, très bonne lecture…

PS : Cette plaidoirie ne m'empêche pas de penser que l'adaptation de Scorsese sur Shutter Island réussit totalement à retranscrire l'atmosphère du roman de Lehane, qui n'est pas le meilleur selon moi. Mais, vous comprendrez que je ne peux pas concéder cet aveu devant le juge en tant qu'avocat à la cour.
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Waou, Baby, waou !

Plus encore que dans les 3 tomes précédents des aventures de Kenzie et Gennaro, Lehane réussit dans Gone, Baby, Gone à mêler enquête policière, critique sociale, réflexion sur le bien et le mal et même quelques touches d'humour.

Très sombre, le roman a plusieurs niveaux et plusieurs thèmes : les disparitions d'enfants, le rôle des policiers face aux différents visages de l'horreur, les rapports entre la loi et la morale, la misère sociale de ces junkies qui s'intéressent plus à leurs doses ou à leurs émissions télé qu'à leurs enfants, les pédophiles...

Heureusement, Kenzie et Gennaro sont là pour apporter un peu de joie et d'espoir avec leur amour, leur humour... et leurs amis déjantés plus ou moins honnêtes et plus ou moins violents.

Alors ne pleure pas, petite Amanda, Kenzie et Gennaro reviendront bientôt.
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La disparition d'une enfant! Quelle horreur! le pire scénario possible?! La cave du pédophile. "Volatilisée" ! Béatrice et Lionel sont atterrés... On penche pour un kidnapping. Angie Gennaro & Patrick Kenzie ne sont pas chaud chaud pour reprendre l'enquête ! Cellle-ci commence par l'interrogation des proches, la tournée des bars... Puis ça piétine... Les policiers n'ont jamais eu une telle affaire, aussi médiatique... Un peu trop de noms propres à retenir x)... Hélène la super maman qui détruit sa fille de l'intérieur petit à petit... genre j'en connais un... On découvre que beaucoup de gens sont mouillés et que les enquêteurs vont se sentir très seuls. Sombre histoire des MaCready autour de laquelle gravite un bon gros tas de pognon...
Des débats sur la société et s'il convient d'y faire venir un enfant ou pas...
J'ai presque pas lâché le livre des yeux en 550 pages ; )...
Je n'aime pas vraiment le roman policier moyen habituellement, mais celui-là ; )... Et puis si c'est signé du même nom que Shutter Island !!... Je crois que je lirais d'autres Dennis Lehane, c'était un super conseil! ... Finalement, lire un peu plus de romans policier, car pour moi qui aime davantage le fond que la forme, c'est une bonne pioche! ; )...
Recommandé par CasusBelli & seshat123. Merci.
Lien : https://vella.blog/
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Bien construit, ce polar mettant en scène le couple de détectives privés Patrick Kenzie et Angie Gennaro créé par Dennis Lehane fonctionne bien malgré cent premières pages un peu poussives et donc une action un peu lente à se mettre en place.

Mais une fois au coeur de l'action, nous en avons pour notre argent, si vous me passez l'expression. le scénario, les personnages, les décors se prêtant fort bien à l'adaptation cinématographique, il est aisé pour le lecteur de se projeter dans les ruelles sombres de Boston, dans ses carrières désaffectées ou encore dans ses pubs sordides en compagnie des enquêteurs. Et comme dans tout film d'action, ça bastonne et ça tire dans tous les coins, les retournements de situation garantissent un rythme enlevé, et certaines scènes particulièrement intenses et violentes font naître la tension aux bons moments.

Mon seul réel problème avec ce polar reste donc, une fois de plus hélas, d'avoir découvert très tôt - trop tôt - le pot-aux-roses. du coup, ça revient un peu à voir le film après avoir lu le roman, ou inversement ; ça gâche une bonne partie du suspense, ce qui à mon avis n'est pas le but recherché par l'auteur.

Toutefois, j'ai eu plaisir à retrouver Kenzie et Gennaro, ainsi que leur acolyte Bubba, découverts en ce qui me concerne dans "Ténèbres, prenez-moi la main". Il est possible que je les retrouve plus tard dans une autre de leurs enquêtes mais il faudra qu'elle me tombe dans les mains, n'étant pas assez accro pour aller au-devant d'elle.


Challenge USA
Challenge MULTI-DÉFIS 2018
Challenge des 50 OBJETS 2018 - 2019
Challenge PAVES 2018
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Un roman d'une noirceur étouffante qui ne laisse aucun répit jusqu'au dénouement final, lumineux et obscur à la fois, et qui ne peut que vous laisser dans les brumes.

Patrick est un jeune détective qui a grandi dans les quartiers pauvres d'une banlieue de Boston. Aidé par son associée Angela, il mène une enquête parallèle et en collaboration avec la police pour retrouver la petite Amanda, kidnappée chez elle. Seulement l'entourage de la petite est loin d'être clean, à commencer par sa mère Helen ; toxico et alcoolo à souhait. Drogués, dealers et gangsters sont dans l'entourage de cette famille. En ville rôde également un pédophile. Une liste de suspects se dresse donc. Collaborant avec la Police, Patrick et Angie vont devoir se faire leur propre idée, et se méfier de chacun, de même qu'ils devront jouer leurs opinions parfois contradictoires, au risque de mettre leur relation en péril.

D'abord engagé pour suppléer une police inefficace, Patrick met à profit sa connaissance des lieux et de ses habitants pour dénicher des informations, avant de faire une affaire personnelle de la résolution de l'affaire. Laquelle apparaîtra en 3 temps, mais se révélera moins intéressante que le chemin emprunté pour y parvenir, ainsi que les conséquences de l'enquête sur le jeune homme. Car si c'est bien beau de s'imaginer jouer les héros, la réalité des rues de Boston va vite le refroidir : alors que la vérité se dessine et que l'ombre d'un acte de pédophilie commence à grandir, c'est moins le coupable que sa propre conscience qui se trouve inquiétée, lorsqu'il se trouve amené à faire des choix aptes à remettre en cause ses convictions morales et religieuses, et que se brouille la frontière séparant le Bien et le Mal. Deux notions au centre d'un roman très noir, relevé d'une pointe de constat social déprimant, et au cours duquel Lehane, juge moins qu'il ne s'adresse à notre conscience : qu'aurai-je fait à sa place ? le Bien a-t-il nécessairement des conséquences positives ?

Il ne s'agit donc pas d'un roman policier où l'enquête et le déroulement de l'intrigue prennent le pas sur les personnages, le roman s'attache avant tout à décrire l'évolution des mentalités des protagonistes confrontés à des choix extrêmes. Lehane installe une ambiance souvent glauque, nous offrant au passage une description étonnante de réalisme de la misère aux USA, sans rien cacher mais sans forcer le trait. Les personnages évoluent dans une atmosphère oppressante, avançant à l'aveuglette dans un jeu de piste macabre. Si le livre débute par la mise en place de l'enquête, très vite c'est le combat moral du héros qui prend le dessus sur l'intrigue. Les personnages s'approfondissent au fur et à mesure que le récit avance pour finalement se dévoiler dans les derniers chapitres. On comprend alors l'illusion de choix créée par l'auteur, le héros est entraîné au cours du roman dans une spirale de culpabilisation qui l'amène à commettre l'irréparable. le roman ne montre pas une alternative entre deux solutions, le chemin parcouru par le héros et les doutes auxquels il a été confronté l'amènent logiquement à la seule conclusion possible, fixant ainsi clairement, peut-être trop, une frontière entre le bien et le mal, entre ce qui est acceptable pour la société et ce qui est immorale malgré les bonnes intentions évidentes.

Un roman d'une grande richesse grâce à la pluralité des thèmes abordés, qui laisse les lecteurs en plein questionnement : Aurions-nous fait pareil ? Faut-il appliquer la loi à la lettre ? Ou bien avons-nous le droit à faire des écarts ? Sommes-nous en droit de juger à la place du juge?

" La tragédie sur terre, c'est que chacun a ses raisons." Jean Renoir
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Avoir un enfant est la chose la plus difficile que l'on puisse ne pas deviner avant de le subir, c'est un changement radical de l'enfance aux responsabilités, les poches sous nos yeux ébahis d'amour ne laisse planer aucun doute, on est parents étouffés d'un altruisme sincère, nous ne sommes plus seules, notre égoïsme se meurt aux sourires et aux pleurs…
Ta vie change, ton couple change, même si on ne s'imagine que non, il change, se transforme, tu n'es plus l'unique aux yeux de l'autre, les bisous, les câlins et les sorties s'oublient, s'espacent dans le temps qui s'égrène au fil des nuits agitées, ton enfant grandit et toi tu vieillis…

- Tu dis quoi papa ?
- Euh non rien je parle tout seul
- Pourquoi tu parles tout seul ?
- Tu comprendras quand tu seras plus grande

Voilà que je parle comme mes parents, qui fraichement divorcés, entre deux claques dans la gueule, justifiaient leur maturité par des explications que je ne comprendrais que bien plus tard, murmuré des années après à l'oreille endormi d'un Psy, qui d'un oeil bienveillant me facturera son silence de quelques paquets de clopes.

Quand t'as un gosse faut faire gaffe :

- Tu fais quoi au cul cul à maman ?
- Ah putain rien…je lui décoince le dos
- Ah ???
- et je crois que ta mère a un putain de lumbago, et moi un putain de tassement bital…

Aujourd'hui c'est la rentrée des classes, première réunion parents/élèves, le coup de vieux te fouette la gueule, il y 32 ans j'étais moi-même dans cette même salle de classe, le sol n'a pas changé, le dortoir n'a pas changé, les maitresses elles sont plus jeunes que moi, elle me surnomme monsieur, « appelez-moi jeune homme je vous en supplie, punissez-moi, ce coin-là m'ira très bien… » Les maitresses sont timides, trop de maturité dans cette salle, nous sommes tous en rond assis sur des chaises miniatures à parler comptines, programmes, et plan vigipirate…

« Putain » que j'ai dit, qui c'est le cerveau qui a pondu l'organisation du plan anti-parents, celui ou tu glisses ton môme de trois ans qui chiale sa détresse par une porte de 80 cm, au milieu d'un amas parental désabusé, tous attroupés devant l'entrée interdite d'un non-sens absurde justifié par le ministère de l'éducation nationale…

« Ouvrez votre sac SVP »

Euh oui, la bêtise est dans le double fond, palpez-moi le dos j'adore ça, avec vos ongles, et vous deviendrez ma bien aimée… « Ah non que le sac, vite fait, il va de soi bien évidement que je ne vais pas aller buter ma gosse, mais pourquoi pas celui des autres c'est vrai, oui naturellement, je comprends le respect des institutions supérieures… »

Bon du coup je ne me suis pas réconcilié avec l'éducation nationale, les maitresses sont mignonnes, le problème c'est que tu ne les vois plus, pour leur parler c'est un demi RTT, Les horaires sont intransigeants, bref je sens que je vais m'éclater…

Alors ma gosse je l'emmène le matin à la garderie, c'est plus humain là-bas, bizarrement t'as le droit de rentrer, les méchants commencent le taf à 8h20 visiblement, alors sur le chemin que nous traversons à pied, ma fille et moi partageons quelques bavardages sur le fait que l'école ça pue du cul, que la cantine on a pas envie d'y trainer sa gastronomie, mais elle est souriante, pleine de vie :

« Papa attention la voiture » elle me tire par la main de toute ma force, elle est drôle cette gamine, elle en sort des bonnes :

« Mais qu'est ce que c'est que ce con ? »
« Je vais t'éclater Papa. »
« tu veux mon doigt. »
« Rhooo tu me soules, tu me soules. »
« t'es mon amour et mon petit coeur »

Faut reconnaitre que c'est difficile un gosse, faut le désirer pour en saisir tout l'amour, et le don de soi, mais bon hein, il y a quand même pire dans la vie…

- Allo je peux venir te décoincer le dos
- Euh non du coup j'ai pris rendez-vous chez le docteur…

Faites des gosses putain…

A plus les copains

C'est un bon roman, pas très original mais efficace, une bonne plume ce "LEHANE" je vous le dit, il ira loin...
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J'avais lu plein de belles critiques sur ce roman. J'ai mis du temps à me le procurer.

Je n'ai pas réussi à m'immerger dans cette lecture. Je l'ai lu en entier, mais je voulais en finir au plus vite.
Je n'ai pas abandonné parce que je souhaitais savoir pourquoi il était si bien noté.

Il y avait trop de longueurs, je ne me suis pas attaché aux personnages. Et rien ne m'a vraiment étonné.
Je ne pense pas avoir vu le film. Où il m'est sorti de la tête. Parce qu'à une époque j'ai regardé beaucoup, mais beaucoup de films et de feuilletons policiers. C'est peut-être pour cela que je me suis ennuyé.

Bonne lecture !
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Un policier bien sombre avec une intrigue complexe et brillamment tissée comme je les aime !!
Pat et Angie sont deux détectives privés chargés de retrouver la petite Amanda, 4 ans, enlevée un soir à son domicile alors que sa mère l'avait laissée seule … pour aller dans un bar. Charmant préambule, n'est-ce pas ?

Le roman se déroule en 1997 – 98, dans la région de Boston, les plus jeunes seront perplexes en découvrant que les deux héros visionnent les journaux télévisés sur des cassettes VHS pour rassembler des infos. Ouh là là je ne pensais pas le roman si « vieux » …

J'aime beaucoup la plume de Dennis Lehane, le style est direct – et paraîtra peu « politiquement correct » 25 ans après son écriture – l'humour des dialogues est corrosif, grinçant, jubilatoire. L'intrigue ne manque ni de rythme ni de maîtrise. L'enquête est jonchée de pistes, chausse-trappes, rebondissements et retournements de situation. Certains chapitres sont très durs et violents, je me serais bien passée d'une certaine visite dans la maison des pédophiles du coin. Les personnages sont d'une épaisseur incroyable, mais surtout tellement réalistes, ni noirs ni blancs, pas de caricature, juste la complexité de l'âme humaine, nos failles et faiblesses, nos blessures, nos contradictions. Je regrette de ne pas avoir lu les trois premiers tomes avec Pat et Angie, le texte est truffé de références à leurs précédentes aventures, pas toujours très explicites même si cela ne gêne pas la compréhension générale.

Pour conclure, j'ai adoré, tout s'imbrique parfaitement, du grand art, le « scénario » est brillant, complexe, intelligent. Quant à la fin… elle m'a fendu le coeur, je confirme que c'est un affreux dilemme auquel je n'aimerais vraiment pas être confrontée ! Voilà sans doute ce qui est le plus perturbant dans cette lecture, bien au-delà de certaines scènes sanguinolentes, ce sont toutes ces questions qui vous taraudent suite au portrait de Dennis Lehane de la misère sociale, du monde des junkies, de la pédophilie, bref la critique sociale sous-jacente.

PS : Qui a vu le film ? Comment est-il ? Il faut que je le visionne !!

Ma note : 5/5, coup de coeur absolu !!
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