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Citations sur Gone, Baby, Gone (98)

- Ils m'auraient violée, Patrick. J'en suis certaine.
Elle m'a regardé. Un léger tressaillement agitait ses lèvres, qui se sont soudain figées en un sourire - l'un des plus étranges qu'elle m'ait jamais adressé. Au moment où elle me tapotait la main, les coins de sa bouche se sont affaissés, puis son visage tout entier a suivi le mouvement. Les larmes ont jailli de ses yeux alors même qu'elle tentait en vain de retenir son sourire.
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Dans ce pays, deux mille trois cents enfants sont portés disparus chaque jour. […] Pour la plupart, ils sont ramenés dans leur foyer au bout d’une semaine.[…] Ils sont environ trois cent à disparaître définitivement chaque année.[…]
Où qu’ils aillent, ces trois cent jeunes ne réapparaissent pas. Pendant un certain temps, leur souvenir hante les étrangers au courant de ces affaires ; ils hantent leurs familles beaucoup plus durablement.
Sans un corps abandonné derrière eux, sans une preuve de leur décès, ils ne meurent pas. Ils ne font qu’aviver notre conscience du vide.
Et de leur éternelle absence.

Lehane, prenant directement la parole dans son récit pour manifester son intérêt et son émotion sur les disparitions d’enfants aux Etats-Unis
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Pendant ces quelques minutes où on attendait notre commande, on s'est regardés avec Tricia, et brusquement, sans avoir échangé un seul mot, on a compris tous les deux que si Shannon était morte, on l'était aussi. C'en serait fini de notre couple, de notre bonheur. Notre vie ne serait plus qu'un long chemin de croix. Rien d'autre. Nos valeurs, nos espoirs, nos rêves, tout s'éteindrait avec notre fille.
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- Infarctus du myocarde, a-t-il annoncé en se calant le dos contre les oreillers. Rien que le mot, ça fout les jetons.
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Là, je me suis assis dans la pénombre sur le premier banc, j'ai humé l'air imprégné de traces d'encens mêlées au parfum des chrysanthèmes, contemplé plusieurs saints figurant sur des vitraux et dont les yeux en losange ressemblaient à des pierres précieuses, puis regardé les flammes des petites bougies votives se refléter sur la balustrade d'acajou devant l'autel en me demandant pourquoi on avait autorisé un enfant de huit ans à vivre juste assez longtemps pour connaître toute l'atrocité de l'existence.
J'ai levé la tête vers le Jésus de verre coloré, les bras ouverts au-dessus du tabernacle en or.
- Huit ans, ai-je chuchoté. Expliquez-moi ça.
"Je ne peux pas."
Vous ne pouvez pas, ou Vous ne voulez pas ?
Pas de réponse. Dieu n'a pas son pareil pour se fermer comme une huître.
Vous offrez huit ans de vie à un enfant. Vous permettez qu'il soit kidnappé, torturé, affamé et violé pendant quatorze jours - soit plus de cent trente heures, dix-neuf mille huit cent minutes interminables -, et puis Vous lui donnez à emporter comme ultime image celle du visage de ces monstres qui lui ont transpercé le cœur, lacéré la figure et ouvert la gorge sur le carrelage d'une salle de bains.
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C'est curieux comme on perd le souvenir même des drames les plus horribles.
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...rien n'est plus sonore que le silence de l'enfant disparu. Ce silence là, haut de soixante-dix à quatre-vingt-dix centimètres, on le perçoit à hauteur de hanche, on l'entend s'élever des lattes du plancher, de tous les coins et recoins, du visage inexpressif d'une poupée abandonnée sur le sol près du lit (... ) Le silence des morts exprime le sentiment d'une fatalité ; c'est un silence auquel il faut se résigner. Mais on ne veut pas se résigner à celui d'un enfant disparu, et comme on ne peut pas l'accepter, il vous hurle à la figure.
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Le silence des morts exprime le sentiment d’une finalité; c’est un silence auquel il faut se résigner. Mais on ne veut pas se résigner à celui d’un enfant disparu, et comme on ne peut pas l’accepter, il vous hurle à la figure.
Le silence des morts dit : Adieu
Le silence des absents crie : Retrouvez-moi!
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- Alors, quel est le verdict pour ta jambe?
- Le docteur a parlé de fracture du péroné inférieur gauche.
J'ai souri.
Ça te plait comme formule, pas vrai?
-Quoi? Péroné inférieur gauche? (Elle m'a adressé un grand sourire). Mouais. J'ai l'impression de me retrouver dans un épisode d'Urgences.
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Il n’y a pas vraiment de demi-mesure dans l’attitude des adultes quand ils croisent le chemin d’enfants qui ne sont pas les leurs : ou ils les aident, ou ils les exploitent. Et les méthodes d’exploitation ont beau varier - demande de rançon, travail forcé, abus sexuel pour des motifs personnels et/ou lucratifs, intentions meurtrières - , aucune n’est dictée par la bienveillance. Résultat, même lorsque le jeune est sauvé, il souffre de blessures intérieures si profondes que son sang est empoisonné à jamais.
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